Yuan versus dollar : Quelle monnaie pour la stabilité économique mondiale ?

La question de la déchéance du dollar fait encore jaser. Certains analystes avaient contesté l’idée il y a quelques semaines. Dans la foulée, une politique comme Hillary Clinton avait crié au complot. Cette fois-ci, c’est l’économiste Paul Krugman qui se prononce sur le sujet.

Si le dollar tombe, les marchés financiers globaux seraient aux abois

Paul Krugman, le lauréat américain du prix Nobel de l’économie, s’est exprimé sur la fin annoncée du dollar. Depuis quelques semaines, cette perspective agite et divise les analystes tant leurs avis sur le sujet sont partagés.

Il n’est d’ailleurs pas certain que l’opinion de Krugman fasse pencher la balance. Mais, dans l’ensemble, cette dernière part du postulat qu’il n’est pas possible que le dollar s’écroule. D’après un commentaire qu’il a posté sur Tweeter, une telle perspective comporterait trop de risques.

Si pour les États-Unis, ils accroissent l’éventualité d’un défaut sur la dette, ces menaces seraient plus pernicieuses à l’échelle globale. D’après Krugman, un effondrement ou un remplacement de la monnaie américaine bouleverserait profondément l’équilibre des marchés financiers globaux.

Nobel Prize-winning economist #PaulKrugman says "financial markets will be disrupted" without the U.S. dollar. $USD #dedollarization https://t.co/FQNP9xXI1T

— Bitcoin News (@BTCTN) May 23, 2023

Selon l’économiste américain, le dollar serait la seule devise capable, à l’heure actuelle, d’assurer cette stabilité. Autrement dit, la fin potentielle du dollar signifierait un bouleversement des marchés financiers par manque de monnaie économiquement viable.

Pour Krugman, le yuan chinois, qui ambitionne tant de détrôner le dollar américain, ne dispose pas d’une telle caractéristique. De ce point de vue, il estime que « les rapports faisant état de la disparition prochaine du dollar sont probablement très exagérés ». La monnaie chinoise « n’étant pas une rivale viable du dollar », du fait du contrôle des capitaux imposé par les autorités.

Toujours dans le déni ?

Évidemment, l’opinion de Paul Krugman n’a pas manqué de faire réagir certains de ses pairs. C’est le cas de l’économiste Michael Hudson qui semble s’offusquer de ce qu’il qualifie d’« ignorance délibérée ». Car selon lui, « il faut vraiment avoir une vision étroite et ne pas comprendre l’histoire économique la plus élémentaire pour faire les déclarations erronées que Krugman a faites ».

« L’astuce utilisée par Krugman, qui est délibérément trompeuse, consiste à parler du déficit de la balance des opérations courantes. Le compte courant n’est pas la balance des paiements. Krugman laisse délibérément de côté le fait que l’Amérique gagne énormément d’argent sur le compte de capital ». Comme on peut le remarquer, la question de la fin annoncée du dollar est éminemment clivante.