Worldcoin dans le collimateur de la CNIL : Vers une expulsion en France ?

Malgré un début prometteur, Worldcoin se heurte à des enjeux éthiques et juridiques majeurs en raison de sa collecte de données biométriques. Face à ces pratiques controversées, les autorités françaises renforcent leur vigilance pour protéger la vie privée des citoyens. La France pourrait-elle bannir Worldcoin de son territoire ?

En bref

• La CNIL inspecte les bureaux parisiens de Worldcoin.
• Worldcoin fait face à des controverses pour sa collecte de données biométriques.
• Le projet a enregistré 2,1 millions d’utilisateurs à ce jour.

Surveillance crypto : la CNIL fouille les locaux parisiens de Worldcoin.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), responsable de la mise en application des lois françaises relatives à la protection des données personnelles, notamment en matière de collecte, de stockage et d’utilisation, a procédé à des « contrôles » dans les locaux parisiens de Worldcoin.

Selon Reuters, cette démarche s’inscrit dans un contexte où la régulation se durcit autour de la crypto-monnaie WLD et des technologies associées. Worldcoin, visé par ce contrôle, est souvent sous le feu des projecteurs en raison de sa méthode de collecte de données biométriques, notamment le scan de l’iris de ses utilisateurs.

Il convient de souligner que la CNIL avait déjà exprimé, en juillet dernier, des réserves concernant la légalité, jugée « discutable », de telles démarches.

Entre innovation technologique, crypto et dilemmes éthiques

Depuis son lancement, il y a quelques mois, Worldcoin se trouve au centre des discussions. Ce projet innovant, co-créé par le PDG d’OpenAI, attire les foules. Les personnes sont attirées par la promesse de recevoir des WRLD, le token natif du projet, en échange d’un simple scan de leur iris.

Au cœur de Worldcoin réside le concept de « World ID ». Il s’agit en effet d’une identité numérique, obtenue en scannant son œil. Et en guise de remerciement, chaque nouvel inscrit reçoit des tokens WLD.

Néanmoins, cette méthode fait débat. Plusieurs juridictions émettent des doutes sur la légalité et l’étique d’une telle collecte de données biométriques. En France, comme dans de nombreux autres pays, on perçoit les données biométriques comme étant très sensibles, au même niveau que nos antécédents médicaux. Le cadre législatif qui entoure leur conservation est rigoureux, traduisant une réglementation stricte sur leur utilisation.

Malgré un démarrage en fanfare, Worldcoin est aujourd’hui confronté à des défis majeurs. Bien que novatrice, sa méthode de collecte de données n’en reste pas moins sujette à controverses, tant sur le plan éthique que juridique. Ces polémiques ont notamment conduit à son expulsion au Kenya.