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Vladimir Poutine fait-il le lit du bitcoin (BTC) ?

ven 24 Juin 2022 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Le système monétaire mondial hérité de Bretton Woods est en bout de course. Vladimir Poutine a prédit sa fin prochaine lors du 25 ᵉ forum international de Saint-Pétersbourg. De bon augure pour le bitcoin (BTC)…

New World Order

Un nouvel ordre mondial émergera de la guerre par procuration que se livrent l’Ouest et la Russie en Ukraine. Le tsar russe prédit la fin du dollar en tant que monnaie de réserve internationale. Sa démonstration fut implacable :

« Lorsque je me suis exprimé au Forum de Davos il y a un an et demi, j’ai souligné que l’ère de l’ordre mondial unipolaire était terminée. […] Cette ère a pris fin malgré toutes les tentatives de la préserver à n’importe quel prix. »

Pour le président russe, « les principes mêmes du système économique mondial ont pris un coup ». « L’inviolabilité des biens et la confiance dans les monnaies mondiales ont été sérieusement endommagées », a-t-il déclaré, faisant référence à la confiscation de biens appartenant aux citoyens russes ainsi qu’au gel des réserves de change russes libellées en dollars et en euros (300 milliards $).

V. Poutine a prévenu que ces sanctions s’avèrent être une arme à double tranchant : « Nous voyons les problèmes sociaux et économiques s’aggraver en Europe ainsi qu’aux États-Unis où les prix de la nourriture, de l’électricité et des carburants augmentent. La qualité de vie en Europe diminue et les entreprises perdent leurs avantages compétitifs. »

L’Union européenne est accusée d’avoir perdu sa souveraineté politique au profit « d’élites bureaucratiques qui dansent sur le rythme de quelqu’un d’autre, jusqu’à nuire à leurs propres populations, économies et entreprises. »

Klaus Schwab, fondateur du World Economic Forum, et Ursula von der Leyen, président de la Commission européenne
Klaus Schwab, fondateur du World Economic Forum, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne

D’autres passages du discours ont tordu le cou à la propagande occidentale quant à « l’inflation poutinienne » :

« L’inflation galopante des produits et matières premières ne date pas d’hier. Ce sont des années de politiques macroéconomiques irresponsables menées par les pays du G7 qui en sont responsables, notamment le recours incontrôlé à la dette. »

Même le président de la FED est d’accord :

« Diriez-vous que la guerre en Ukraine est le principal moteur de l’inflation en Amérique ? ».
Le président de la Fed, Powell : « Non. L’inflation était élevée avant, certainement avant que la guerre en Ukraine n’éclate. »

V. Poutine a fustigé les chancelleries occidentales, incapables de faire autre chose que « d’imprimer de la monnaie pour combler des déficits budgétaires sans précédent ».

« Au cours des deux dernières années, la masse monétaire des États-Unis a augmenté de plus de 38 % et celle de l’UE d’environ 20 %, soit 2500 milliards d’euros », a-t-il asséné avant d’enfoncer le clou de manière limpide :

« L’occident a donc imprimé beaucoup d’argent, mais où est-il passé ? Il a évidemment été utilisé pour acheter des biens et des services à l’étranger. C’est là que l’argent nouvellement imprimé est allé. Les importations des États-Unis s’élèvent à 350 milliards de dollars par mois, contre 250 milliards deux ans en arrière. Soit une augmentation de 40 %, autant que la croissance de la masse monétaire imprimée dans le même temps. L’Amérique est passée du statut d’exportateur net de nourriture à celui d’importateur net. Dit autrement, Washington imprime de l’argent pour acheter des matières premières et de la nourriture dans le monde entier. La croissance des importations de l’UE est encore plus rapide. Évidemment, cette augmentation de la demande non couverte par une offre réciproque de la part de l’occident [balance commerciale déficitaire] a déclenché une vague de pénuries et une inflation mondiale. »

Face à cette inflation, le président russe affirme que de nombreuses nations en développement se demandent  pourquoi échanger des biens contre des dollars et des euros dont la valeur fond comme neige au soleil.

Les chiffres avancés furent très précis : « Les réserves mondiales de devises s’élèvent à 7 000 milliards de dollars et 2 500 milliards d’euros ». Ces dernières « se dévaluent actuellement au rythme d’environ 8 % par an ». « De plus, elles peuvent être confisquées ou volées à tout moment en cas de non-alignement sur la politique étrangère des États-Unis ».

L’ancien conseiller aux affaires internationales de la ville de Saint-Pétersbourg a martelé que garder ses réserves de change dans ces monnaies est une « menace réelle pour de nombreux pays ».

Ce discours intéressera tout particulièrement les bitcoiners en ça que V. Poutine s’est montré certain que les pays du monde entier convertiront tôt ou tard leurs réserves de change détenues en dollars/euros pour des choses tangibles comme de la nourriture, de l’énergie et d’autres matières premières. « Évidemment, ce processus alimentera davantage l’inflation globale du dollar », a-t-il averti.

En somme, le Kremlin s’attend à ce que le monde s’éloigne des dettes des États-Unis et de l’Europe comme réserve de valeur. Mais alors, quelle sera cette réserve de valeur nécessaire aux échanges commerciaux ?

Nous avons eu un début de réponse lors du premier Forum économique d’Eurasie qui s’est tenu le mois dernier à Bichkek, au Kirghizstan. Sergei Glazyev, ministre russe chargé de l’Union économique eurasienne (UEEA), coordonne actuellement les efforts visant à concevoir un nouveau système monétaire. Le journaliste Pepe Escobar parle dans ce papier d’un « Bretton Woods III, en coopération avec la Chine ».

Selon M. Glazyev, le forum a « discuté d’une nouvelle monnaie de règlement mondiale composée d’un panier de monnaies nationales et de matières premières ». « L’introduction de cet instrument monétaire en Eurasie entraînera l’effondrement du système du dollar et l’affaiblissement définitif de la puissance militaire et politique des États-Unis. »

Votre serviteur pense que cette monnaie a peu chance de convaincre le monde entier. A contrario, le bitcoin, monnaie apatride par excellence, ne demande qu’à faire ses preuves.

On voit mal les États-Unis et l’Europe accepter de commercer dans une monnaie créée par la Russie et la Chine. L’or n’est pas non plus une option puisqu’il remplit très mal les fonctions essentielles d’une monnaie internationale. Il coûte très cher à déplacer sans parler des frais de fonderie pour vérifier son authenticité. Par ailleurs, chacun sait comment s’est terminé le Gold Standard.

Les nations ont besoin d’une monnaie qui ne se déprécie pas (masse monétaire fixe), qui se déplace à la vitesse de la lumière et dont les frais de transactions sont quasiment gratuits. La conversion des 13 000 milliards de dollars de réserves de change mondiales propulsera la valeur d’un seul bitcoin à plus de 500 000 dollars.

Le bitcoin finira également par avaler une bonne partie du stock de dettes mondial dont la valeur est rognée à vitesse grand V par l’inflation. C’est alors près de 100 000 milliards qui tomberont dans l’escarcelle cryptographique.

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Nicolas T.

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