Vladimir Poutine et Donald Trump sont-ils en train d’accélérer la fin des BRICS ?

La politique étrangère des États-Unis pourrait connaître un virage majeur. Alors que les tensions diplomatiques entre Washington et Moscou n’ont cessé de s’intensifier ces dernières années, Donald Trump semble prêt à réécrire les règles du jeu. Le président américain, favori dans la course à la Maison-Blanche, envisage un rapprochement économique avec la Russie de Vladimir Poutine, en vue de rompre ainsi avec la stratégie de sanctions imposée sous Joe Biden. S’agit-il d’une manœuvre qui vise à fragiliser l’alliance des BRICS ?

Des négociations économiques qui pourraient rebattre les cartes

Vladimir Poutine s’est dit prêt à rouvrir des canaux de coopération avec les États-Unis par la mise sur la table de plusieurs secteurs clés. L’industrie de l’aluminium est au centre des discussions. Moscou propose l’exportation de 2 millions de tonnes par an vers les États-Unis, une initiative qui pourrait stabiliser un marché perturbé par les sanctions et la crise énergétique mondiale. Un retour de Boeing en Russie est également envisagé, avec la possibilité pour l’avionneur américain de reprendre ses achats de titane, un matériau essentiel à l’aéronautique et dont la Russie est l’un des principaux fournisseurs mondiaux.

L’accès aux terres rares, ressources indispensables à l’industrie technologique et militaire, constitue un autre levier majeur. Ainsi, les entreprises américaines pourraient investir dans l’extraction et la transformation de ces métaux en Russie, un marché qui reste en grande partie dominé par la Chine, un membre du bloc des BRICS. Cette ouverture économique, si elle se concrétise, marquerait un net changement de cap après des années de restrictions et de sanctions financières qui visent à isoler l’économie russe.

En parallèle, l’énergie demeure un sujet central des négociations. Selon plusieurs sources, des entreprises pétrolières américaines envisageraient de réinvestir dans l’exploration offshore russe, en particulier dans l’Arctique, où Moscou possède d’importants gisements. Ces avancées, bien que discutées dans un cadre encore informel, témoignent d’une volonté mutuelle de réactiver les échanges économiques entre les deux puissances.

Une coopération technologique et scientifique en discussion

Au-delà des aspects purement économiques, les discussions s’étendent également au domaine scientifique et technologique. Elon Musk, connu pour sa vision à long terme et sa volonté d’explorer de nouveaux marchés, est pressenti pour collaborer avec des chercheurs russes dans plusieurs secteurs stratégiques. Des échanges auraient lieu autour de l’intelligence artificielle, du nucléaire et de la microbiologie, autant de domaines où la Russie possède une expertise reconnue.

Le secteur spatial n’est pas en reste. Moscou travaille sur un projet de station orbitale autonome, et des discussions sont en cours pour une participation américaine. En parallèle, la Russie pourrait s’associer aux programmes de missions martiennes que SpaceX prévoit de lancer d’ici 2026. Un tel partenariat marquerait un tournant dans la relation entre les deux nations, ce qui redonnerait à la coopération scientifique une place centrale après des années de gel diplomatique.

D’autres domaines plus inattendus sont également explorés, notamment en matière de gestion des catastrophes naturelles. La Russie propose de mettre à disposition ses avions bombardiers d’eau Be-200, reconnus pour leur efficacité dans la lutte contre les incendies, pour aider à combattre les feux de forêt en Californie. Cette initiative, bien qu’anecdotique à première vue, illustre un changement de ton dans la relation entre les deux pays, où la collaboration pragmatique pourrait remplacer la confrontation systématique.

Bien que le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine puisse inquiéter certains observateurs, il serait exagéré d’affirmer que leur alliance suffirait à mettre un terme aux BRICS. Cette organisation, qui regroupe des économies émergentes majeures repose sur des intérêts stratégiques profonds, notamment en matière de commerce, de finance et de géopolitique. La force des BRICS ne réside pas uniquement dans leurs relations avec la Russie, mais surtout dans leur volonté commune de proposer une alternative au système financier dominé par l’Occident. Même si Moscou venait à renforcer ses liens avec Washington, cela ne remettrait pas en cause l’ensemble des dynamiques qui lient ces pays, d’autant plus que Pékin et New Delhi ont des objectifs bien distincts qui ne dépendent pas uniquement de la position de la Russie.