Vitalik Buterin révèle les risques cachés du protocole Ethereum

Le co-fondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, poursuit sa réflexion sur l’évolution du réseau avec un nouvel article de blog détaillé. Il y aborde les défis de centralisation, d’extraction de valeur et de frais de transaction, proposant des solutions ambitieuses pour pérenniser l’écosystème crypto.

Une approche globale des défis d’Ethereum

Depuis le début du mois d’octobre, Vitalik Buterin a multiplié les publications sur X, détaillant les enjeux cruciaux du réseau Ethereum et les solutions envisagées. Aujourd’hui, dans un article intitulé « Futurs possibles du protocole Ethereum, partie 3 : Le Fléau » publié sur son blog personnel, il s’est penché sur la centralisation de la construction des blocs et les problèmes économiques liés au staking.

Ces réflexions s’inscrivent dans un contexte plus large d’optimisation du réseau. En effet, le 11 octobre, Buterin avait déjà abordé la question épineuse des frais de transaction sur les couches 1 et 2. Cette problématique est d’autant plus pressante que les frais de transaction n’ont pas diminué malgré les différentes solutions de mise à l’échelle déjà implémentées.

En parallèle, l’annonce du prochain fork Pectra, prévu pour fin 2024 ou début 2025, vient compléter cette vision d’ensemble. Cette mise à jour majeure vise à optimiser les frais de transaction pour les solutions de mise à l’échelle de couche 2 (L2), un enjeu crucial pour la scalabilité et la compétitivité d’Ethereum.

Dans ce nouvel article, Buterin identifie deux défis majeurs : la centralisation de la construction des blocs et les problèmes économiques liés au staking. Il souligne notamment les risques liés au système MEVBoost actuel, qui pourrait concentrer le pouvoir entre les mains de quelques acteurs spécialisés. Sur le plan économique, il s’inquiète des conséquences d’un scénario où la quasi-totalité de l’ETH serait mise en stake.

Ces réflexions s’inscrivent dans la continuité de ses propositions récentes pour équilibrer les frais entre les couches 1 et 2 du réseau. Buterin cherche à créer un écosystème cohérent, capable de gérer l’augmentation du trafic sans compromettre son accessibilité ou sa décentralisation.

Des solutions techniques innovantes

Face à ces défis, Vitalik Buterin esquisse plusieurs pistes techniques ambitieuses. Pour la construction des blocs, il propose une approche hybride combinant les listes d’inclusion forcées (FOCIL) et un système d’enchères. Concernant l’économie du staking, il envisage un plafonnement des récompenses ou l’instauration d’un système à deux niveaux.

Ces propositions s’inscrivent dans la continuité de l’EIP-7762, évoquée dans son article précédent, qui vise à rendre les frais des « blobs » plus prévisibles. Buterin souligne également l’importance de capturer les revenus issus de l’extraction de valeur maximale (MEV) au niveau du protocole, une problématique étroitement liée à la construction des blocs.

En parallèle, le co-fondateur d’Ethereum encourage le développement de solutions au niveau applicatif, comme le staking en groupe (squad staking) ou les marchés de construction de blocs décentralisés. Ces approches viennent compléter les « rollups basés sur des frais » évoqués précédemment.

En somme, les propositions de Vitalik Buterin, combinées au fork Pectra, témoignent d’une approche holistique pour faire évoluer Ethereum. En abordant simultanément les questions de frais, de centralisation et d’économie du staking, le co-fondateur propose une feuille de route ambitieuse pour relever les défis de l’adoption massive du réseau. L’enjeu est désormais de transformer ces réflexions en solutions concrètes et de les implémenter efficacement pour pérenniser l’écosystème Ethereum et renforcer sa position dans le paysage crypto.