Vers l’adoption d’une CBDC au Royaume-Uni d’ici la fin de la décennie ?
La mise en place d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) est sans contexte l’un des objectifs majeurs du Premier ministre britannique Rishi Sunak. À peine arrivé au pouvoir, ce dernier a annoncé son intention d’introduire une CBDC performante. Les contours de ce plan semblent se préciser davantage.
La mise en place d’une CBDC serait-elle une nécessité économique ?
Les autorités anglaises semblent se rapprocher de plus en plus de leur objectif de faire de la CBDC l’unique monnaie légalement reconnue en Grande-Bretagne. Une étude conjointe, publiée dimanche 5 février, par la Banque d’Angleterre et le Trésor de Sa Majesté (un département exécutif du gouvernement britannique, ayant pour mission d’élaborer et d’établir la politique économique et financière de l’État), indique que ce projet devrait voir le jour d’ici 2030.
Pour le moment, les autorités étudient la faisabilité du projet. Ce dernier est jugé de toutes les manières nécessaires, au vu des circonstances actuelles du marché monétaire et financier britannique.
En effet, la Banque et le Trésor estiment que l’utilisation d’une monnaie numérique n’est pas juste une aspiration de nouvelles autorités du pays. Elle est mue par la réalité des faits. Ces derniers démontrent, selon eux, que la monnaie fiduciaire occupe une place de moins en moins importante dans les transactions financières du pays. Celle-ci ne représenterait que 15 % de toutes les transactions réalisées dans le pays en 2021 contre plus de 50 % en 2011.
Selon la Banque d’Angleterre et le Trésor de Sa Majesté, le projet de CBDC ne serait donc qu’un moyen d’entériner une pratique déjà constante.
L’opinion publique sera mise à profit
On sait que depuis son annonce fin octobre 2022, la nouvelle a suscité beaucoup de critiques. Pour tenter de les faire taire, la Banque et le Trésor envisagent de lancer une consultation publique sur la pertinence ou non de l’adoption d’une CBDC en Grande-Bretagne.
Ils espèrent ainsi, pendant les quatre mois que va durer cette procédure, pour recueillir le maximum d’avis sur l’opportunité d’un tel choix. Une feuille de route devrait être publiée par la suite.
Les débats promettent d’être houleux. De nombreux sceptiques avaient notamment dénoncé un plan machiavélique des autorités visant, à terme, à restreindre les libertés publiques des citoyens britanniques.
En tout cas, le gouvernement semble disposer des leviers nécessaires pour faire adopter une CBDC, comme ce fut le cas au Nigéria par exemple, même si les réalités de ce pays sont bien loin de celles de la Grande-Bretagne.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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