Vers la disparition des DAB en France : La crypto pourra-t-elle en profiter ?

Le cash, ce fidèle compagnon des transactions quotidiennes, semble s’effriter lentement en France et en Europe. Avec la fermeture massive de distributeurs automatiques de billets, l’argent liquide tire-t-il sa révérence ? Si les pièces et billets se font de plus en plus rares, les monnaies numériques, telles que le Bitcoin et les cryptos, se tiennent prêtes à prendre le relais. Dans ce contexte, l’émergence de ces alternatives pourrait bien redéfinir notre manière de payer.

La dégringolade des distributeurs automatiques

Outre les Jeux Olympiques de Paris 2024, la France a d’autres soucis à se faire. En effet, les distributeurs automatiques de billets (DAB) ont connu une année 2023 particulièrement rude : plus de 2.000 ont disparu des villes et villages français. Une diminution record qui n’a pas laissé indifférente la Banque de France.

Le parc total de DAB est passé de 46.249 à 44.123, une chute de 4,6%. Depuis 2018, c’est plus de 8.500 automates qui ont cessé de fonctionner.

Cette baisse se justifie par la diminution des retraits en espèces, conséquence directe des nouvelles habitudes de paiement. Les coûts de gestion, tels que l’approvisionnement et l’entretien, pèsent lourd dans la balance économique des banques.

Cette tendance à la réduction n’est pas isolée. Les petites communes sont particulièrement touchées. Une sur six a perdu son DAB en cinq ans.

« Les distributeurs sont utilisés à seulement 30% de leurs capacités », dénonce Olivier Fournier, président de 2SF, dans les colonnes du Figaro.

Ce taux de sous-utilisation pousse les banques à rationaliser leur réseau, mais laisse les citoyens des zones rurales en quête d’un accès facile au cash.

Réponse des banques : La mutualisation des DAB

Face à cette érosion des points d’accès, les grandes banques françaises se réorganisent. BNP Paribas, Société Générale et Crédit Mutuel ont décidé de fusionner leurs réseaux de distributeurs sous la marque « Cash Services ».

Cette initiative, censée alléger les coûts, prévoit une diminution de 30% du nombre de sites d’ici 2026. Ainsi, le nombre de DAB devrait tomber à environ 7.000, concentrés principalement dans les grandes zones urbaines.

La mutualisation n’est pas une panacée. Bien que ce projet vise à maintenir l’accessibilité au cash, il soulève des questions sur l’avenir des zones moins desservies.

Les banques ont promis de maintenir un accès adéquat aux espèces, mais dans les faits, les solutions proposées sont souvent limitées.

Pour les petites communes, le coût de l’installation et de la gestion d’un distributeur non bancaire peut se révéler prohibitif. Les relais de la société Loomis, bien que disponibles, ne sont pas une solution universelle.

Crypto : La réponse numérique au déclin du cash

Avec la diminution du nombre de distributeurs et la réduction des retraits en espèces, les cryptomonnaies se posent comme une alternative moderne. Le Bitcoin (BTC) et autres cryptos offrent une solution numérique qui ne dépend pas des infrastructures traditionnelles telles que les DAB.

En conséquence, leur adoption pourrait connaître un essor significatif dans ce climat de réduction du cash

Cependant, la Banque Centrale Européenne (BCE) n’est pas prête à céder sans combat. Elle pousse plutôt vers l’introduction de l’euro numérique, qui viserait à remplacer le cash tout en conservant un contrôle centralisé.

Cette monnaie digitale officielle pourrait entraver l’expansion des cryptos en favorisant une alternative contrôlée par les institutions financières traditionnelles.

Les cryptos, bien qu’innovants et décentralisés, devront naviguer dans un paysage réglementaire de plus en plus complexe où la BCE est un acteur clé.

Le Bitcoin et les cryptos se voient propulsés comme alternatives potentielles face au déclin du cash. Mais, la BCE, avec son euro numérique, pourrait freiner cette transition.