Une percée chinoise en informatique quantique met la sécurité des cryptos en péril !

L’ombre de l’informatique quantique plane désormais sur l’univers des cryptos. Alors que les chercheurs chinois auraient franchi une étape clé grâce à l’utilisation d’un ordinateur quantique pour contourner les systèmes de cryptage traditionnel, une question capitale se pose : la sécurité du Bitcoin et des autres cryptos est-elle réellement menacée ? Les ordinateurs quantiques, capables d’effectuer des calculs qu’aucune machine classique ne pourrait résoudre, sont perçus par certains comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus des protocoles de cryptage actuels.

Les avancées des chercheurs chinois et la menace potentielle

Des travaux menés par des chercheurs de l’université de Shanghai ont suscité une vague d’inquiétudes dans le secteur de la crypto. Selon un rapport relayé par le South China Morning Post le 11 octobre dernier, ces chercheurs auraient réussi, grâce à un ordinateur quantique D-Wave, à contourner plusieurs algorithmes de cryptage sophistiqués, utilisés notamment pour sécuriser des comptes bancaires et des portefeuilles de cryptos. Cette percée, qualifiée de « menace réelle et substantielle » par les scientifiques de l’université, est la première fois qu’un ordinateur quantique s’attaque à des systèmes de cryptage complets à grande échelle.

Toutefois, plusieurs experts, dont Massimiliano Sala, professeur à l’université de Trento, appellent à la prudence. Ils soulignent que les résultats de l’étude restent vagues, notamment en ce qui concerne la taille des clés RSA prétendument cassées. « Aucune preuve ne démontre que ces chercheurs ont réussi à casser des clés de la taille de celles utilisées actuellement par les banques », explique Sala. Si tel était le cas, cela représenterait un bouleversement majeur pour l’industrie de la crypto.

Le véritable état de la menace quantique pour Bitcoin

Bien que les travaux de Shanghai posent une question légitime sur l’avenir de la sécurité des systèmes de cryptage, il est essentiel de comprendre que les ordinateurs quantiques utilisés à ce jour, comme le D-Wave, ne sont pas des machines généralistes capables de casser massivement des clés dans le domaine de la crypto. Takaya Miyano, professeur à l’université Ritsumeikan au Japon, précise que les chercheurs chinois n’ont factorisé qu’un entier de 22 bits, bien loin des 1 024 ou 2 048 bits utilisés dans les systèmes RSA modernes. « Le D-Wave est un simulateur quantique, conçu pour résoudre des problèmes d’optimisation spécifiques, mais il n’est pas encore capable de décomposer rapidement de grands nombres RSA dans le monde réel », explique Miyano.

Cela signifie que, pour l’instant, les clés privées de Bitcoin et d’autres cryptos sont en sécurité. Pourtant, cette avancée dans le calcul quantique ne doit pas être ignorée. Vitalik Buterin, co-fondateur d’Ethereum, a déjà évoqué l’idée d’un « hard fork » pour répondre à une éventuelle attaque quantique. « Nous sommes déjà bien positionnés pour lancer une mise à jour en cas de menace », a-t-il déclaré. Toutefois, de nombreux experts, comme Samuel Mugel, directeur technique de Multiverse Computing, estiment qu’un tel fork serait complexe et nécessiterait un large consensus au sein de la communauté.

En définitive, la menace que représente l’informatique quantique pour le Bitcoin et la blockchain est à surveiller de près, mais ne constitue pas encore une urgence immédiate. Les chercheurs chinois ont fait un pas en avant important, mais les systèmes de cryptage actuels demeurent robustes face aux capacités limitées des ordinateurs quantiques d’aujourd’hui. Néanmoins, l’industrie devra impérativement se préparer à un avenir où des machines plus puissantes pourraient émerger. L’adoption de cryptages post-quantiques devient une nécessité pour protéger l’écosystème des cryptos et garantir sa résilience face aux menaces technologiques de demain.