Un député russe veut remplacer toutes les banques par la CBDC
Les pires anticipations vis-à-vis des CBDC (Central Bank Digital Currency) se vérifient. Notamment du côté russe.
De la Gosbank au CBDC
La banque centrale russe teste une CBDC depuis le premier août, en partenariat avec avec treize banques privées dans onze villes russes. La Russie rejoint l’Inde, la Chine, le Japon, la Turquie, l’Iran et quinze autres pays qui en sont à la phase pilote de leur exploration des CBDC.
Pour la première fois, les citoyens russes pourront utiliser le rouble numérique dans trente magasins. La Promsvyazbank permet par exemple à ses clients de payer en roubles numériques via son application moyennant une commission de 0,3 %.
Et alors qu’il n’était pas envisagé de réaliser des prêts en CBDC, il semblerait que certains politiques russes l’envisagent sérieusement. Le député russe Anatoly Aksakov à lancé lors d’une réunion au club AiF.Medi que le rouble numérique finira par rendre les banques redondantes.
« Les décisions seront prises par un robot. Peut-être qu’une banque n’est plus nécessaire [pour octroyer un prêt] vu que le rouble numérique sera très technologique », a-t-il déclaré.
Le chef du comité bancaire de la Douma estime qu’un tel système sera « peut-être, plus efficace ». Si tel est le cas, « les banques ne seront plus nécessaires », a-t-il ajouté.
Ce député voudrait en somme que le gouvernement puisse passer au peigne fin les historiques d’achats et de navigation internet.
Ce « robot » n’est en effet rien d’autre que des statistiques tirées de grandes quantités de données privées. En clair, une IA d’autant plus « efficace » qu’elle pourra mettre son nez dans de grandes quantités de données.
Il suffit de regarder les documentaires à propos du crédit social chinois ou d’Alibaba pour avoir froid dans le dos. Le but du jeu est d’analyser les fréquentations, la façon de vivre, les mœurs et autres informations pour identifier les citoyens dignes d’emprunter.
Les banques privées feraient bien de se méfier. Il serait même sage de balayer rapidement leurs craintes vis-à-vis du bitcoin. Une résurrection de la Gosbank et ses relents communistes serait probablement fatale pour elles.
Qu’est-ce donc que ce monde qui voudrait faire grimper dans l’échelle sociale ceux qui acceptent d’être surveillés et disséqués par l’IA ? Et ensuite ? Nous conditionnerons l’utilisation de la monnaie ? Les pontes du FMI y pensent déjà. L’argent des aides sociales dans un premier temps. Et puis, un beau jour, chaque centime en circulation.
Anatoly Aksakov a lui-même déclaré par le passé que la CBDC pourrait être utilisée pour « restreindre les paiements indésirables ». Et bien que le projet de loi signé par M. Poutine ne prévoie pas de limites ou de plafonds pour les dépenses, il donne à la banque centrale le pouvoir de le faire.
Soulignons encore pour finir que le député Aksakov a déclaré en juillet que le rouble numérique devrait pouvoir s’échanger avec d’autres CBDC étrangères, citant le yuan numérique comme modèle de réussite.
Le sombre dessein en vogue est d’obtenir un contrôle absolu sur notre argent pour, in fine, nous rationner. Heureusement, le bitcoin empêchera le scénario du pire.
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