L'ancien gouverneur de la BoE plombe la CBDC
La Banque d’Angleterre pousse ses pions en vue de créer une CBDC. Mais surprise, l’ancien gouverneur de la vieille Dame estime qu’elle est vouée à l’échec en plus de ne résoudre aucun problème.
Le « Britcoin »
Le gouverneur Jon Cunliffe s’est exprimé ce mardi devant le comité parlementaire des Finances à propos de la CBDC Britcoin, l’une des priorités du Premier ministre Rishi Sunak.
Son face-à-face avec les parlementaires fait suite à sa révélation début février d’un plafond compris entre 10 000 et 20 000 livres par personne en CBDC.
Ce mardi, Jon Cunliffe en a dit un peu plus, confirmant notamment que la CBDC sera librement convertible en cash :
« Vous devriez toujours être en mesure d’échanger la CBDC de la banque d’Angleterre contre une livre déposée sur un compte bancaire, du cash ou des stablecoins […]. Pour nous, l’uniformité de la monnaie signifie que vous pouvez passer d’une forme de monnaie à une autre sur demande, sans perte de valeur. »
Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a déclaré pour sa part : « Si le cash est là pour rester, une livre numérique émise et garantie par la Banque d’Angleterre pourrait être un nouveau moyen de payer qui soit fiable, accessible et facile à utiliser ».
« Si »…
J. Cunliffe a lui glissé que la « motivation fondamentale est de fournir l’équivalent numérique des billets de la Banque d’Angleterre pour les paiements de tous les jours ».
En clair, les banquiers centraux présentent crapuleusement la CBDC comme une alternative au cash dont l’utilisation serait déclinante. Peut-être, mais ce ne serait probablement pas le cas sans frais de retrait exorbitants et si les distributeurs n’étaient pas constamment démantelés.
Tout est fait pour limiter l’utilisation du cash. Si bien que J. Cunliffe estime qu’ il y a « plus de 50 % de chances » que la CBDC voit le jour. Cela dit, la BoE ne « dispose pas encore des compétences techniques »…
Lord King plombe la CBDC
L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre Mervin King, certainement au fait des sombres desseins en vogue, a choisi son camp :
« Les CBDC concernent les moyens d’effectuer des paiements ; elles ne sont pas une nouvelle monnaie. La question de savoir si un pays a besoin d’une CBDC dépend donc de l’état de son système de paiement. Quels sont les problèmes de notre système de paiement auxquels une CBDC pourrait apporter une réponse ? Il n’y en a pas. Notre système de paiements est plus efficace que ceux de la plupart des autres pays. La plupart des transactions sont déjà numériques ».
Pour Lord King, « le risque énorme est que, lors d’une crise financière, les gens retirent brusquement leur argent des banques pour les déposer sur leur compte CBDC auprès de la Banque d’Angleterre, obligeant cette dernière à retransférer immédiatement ces dépôts aux banques pour éviter un effondrement du système ».
« En 2008, lorsque la Banque d’Angleterre, avec l’approbation du gouvernement, a prêté une grande quantité d’argent à la RBS et la Bank of Scotland pour éviter leur effondrement, les opérations ont été secrètes et révélées seulement quelques mois plus tard pour éviter une perte de confiance dans tout le système. Cela serait impossible si les Britanniques pouvaient passer sans limite instantanément de toutes les banques commerciales à la Banque d’Angleterre », a-t-il lancé devant la Chambre des Lords le mois dernier.
D’où la limite de 10 000 livres Sterling. C’est ce qu’il resterait à chacun en cas de Great Reset financier. Ce scénario est loin d’être impossible au vu des récents relents de guerre mondiale. Sans parler des limites physiques de la croissance.
Ils avancent à pas de loup
Face à l’écueil du bank run, pourquoi le gouvernement britannique et la Banque d’Angleterre poursuivent leurs efforts avec autant de vigueur ? Quelles sont leurs véritables motivations ?
J. Cunliffe avance sans sourciller que la CBDC « pourrait protéger les consommateurs en cas de défaillance du système bancaire ».
Peu rassurant… Les Chypriotes en savent quelque chose. Les Libanais aussi. Les CBDC et les identités numériques nous sont vendues comme étant « pour notre sécurité » et il est temps que chacun s’en inquiète.
Nul doute que le but premier de cette mascarade est d’en finir avec le cash. L’objectif étant de pouvoir rationner la population, interdire certains achats, apposer une date d’expiration à la monnaie ou instaurer des taux négatifs. Après avoir décrété une « économie de guerre » par exemple ? …
S’exprimant lors d’une table ronde à Washington en octobre 2022, le directeur général adjoint du FMI et ancien gouverneur adjoint de la banque centrale chinoise Bo Li a vendu la mèche :
« La CBDC peut permettre aux agences gouvernementales et aux acteurs du secteur privé de programmer des politiques ciblées. Il sera par exemple possible de programmer comment les aides sociales ou les bons alimentaires sont dépensés. »
L’intérêt de Bo Li pour une monnaie programmable (CBDC) est partagé par J. Cunliffe dans ce discours datant du 07 février…
Une CBDC pour les contrôler tous
Voilà le grand dessein : une société de surveillance totale où les petites gens ne pourront plus dépenser leur argent comme bon leur semble. Il ne manque plus qu’un crédit social à la chinoise pour parfaire la société totalitaire rêvée par le World Economic Forum et la Chine communiste.
Ce crédit social sera facile à mettre en place si les gouvernements ont accès à nos historiques d’achat. De telles données permettraient de cataloguer l’ensemble de la population en fonction de leur bilan carbone, entre autres joyeuseries orwelliennes.
Cette dystopie ne passe pas aux États-Unis, un pays où l’on ne badine pas avec la liberté :
La seule monnaie qui permettra de protéger son épargne face au Great Reset hyperinflationniste est le Bitcoin et ses 21 millions d’unités. Certainement pas la CBDC.
Le fait qu’un ancien conseiller de la Maison blanche lâche que « l’administration Biden pousse à la création d’une CBDC pour supplanter le Bitcoin » relève de la désillusion. La réserve de valeur qui l’emportera est non censurable et dotée d’une masse monétaire absolument limitée.
Terminons en signalant que le succès du Bitcoin au Nigeria, un pays qui tente de forcer l’adoption de la CBDC, est de très bon augure…
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