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Trump veut lever les sanctions contre la Russie pour sauver le dollar

sam 07 Sep 2024 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le candidat républicain à la présidence des États-Unis Donald Trump veut lever toutes les sanctions contre la Russie. N’est-il pas trop tard pour sauver le dollar ? Au tour du bitcoin ?

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Rameau d’Olivier

M. Trump a déclaré : « J’ai moi-même utilisé les sanctions, mais je les ai levées aussi rapidement que possible pour ne pas tuer le dollar. […] Le dollar doit rester la monnaie de réserve internationale. Échouer reviendrait à perdre une guerre. Nous deviendrons une nation du tiers monde. Nous ne pouvons pas nous le permettre ».

L’ancien président est bien conscient que le monde s’active pour contourner le système monétaire occidental. Il s’agit même d’une priorité des BRICS. Des annonces fortes en ce sens sont attendues au sommet de Kazan en octobre.

« Vous perdez l’Iran, vous perdez la Russie. La Chine est en train d’essayer de faire de sa monnaie la monnaie dominante. Vous allez perdre la domination du dollar. C’est en cours. Nous allons perdre tellement de pays », a-t-il ajouté.

[A ce titre, ne manquez pas notre article : « L’internationalisation du yuan est foudroyante »]

En face, Vladimir Poutine préfère soutenir la démocrate Kamala Harris dans la course à la présidence. Certains estiment que le président russe est ironique. Ou pas…

En effet, les ministres des Affaires étrangères du monde entier savent que le coup d’État américain de 2014 en Ukraine est la véritable origine de la guerre. Ils savent aussi que l’émissaire des États-Unis Boris Johnson a fait dérailler les pourparlers d’Istanbul qui devaient ramener la paix deux mois seulement après le début des hostilités. Pour ne rien arranger, l’occident a gelé la moitié des réserves de change russes (~300 milliards d’euros), déconnecté les banques du réseau SWIFT et cessé ses importations de gaz et de pétrole.

À partir de là, Vladimir Poutine a décidé de franchir le rubicond en espérant déclencher une rébellion globale contre l’Empire. Avec succès. Ses appels à lâcher le principal instrument de pouvoir américain – le dollar – ne sont pas restés vains.

[Notre article : « La Russie plaide à New York pour la fin du monopole du dollar »]

Le privilège exorbitant

Le dollar est la monnaie de réserve internationale par excellence depuis la signature des accords de Bretton Woods. Ces accords disaient que le dollar serait la monnaie pivot, c’est-à-dire la seule monnaie librement convertible en or, et vis-à-vis de laquelle toutes les autres monnaies flotteraient. Et cela grâce aux immenses réserves d’or que les Américains ont obtenues en échange de leur soutien pendant la seconde guerre mondiale.

Ces accords prirent fin en 1971. Après avoir perdu la moitié de leurs réserves, les États-Unis (Nixon) suspendirent la convertibilité du dollar. Le billet vert aurait dû s’écrouler. D’autant plus que le déficit commercial américain allait sérieusement se creuser en raison de l’augmentation massive des importations de pétrole suite au pic de la production nationale de pétrole qui eut lieu précisément en 1971…

Mais c’était sans compter Henry Kissinger et son coup de maître géopolitique nommé « pétrodollar ». Les États-Unis réussirent à forcer l’Arabie saoudite à vendre son pétrole exclusivement en dollar dès 1975, et bientôt, tous les pays de l’OPEP. Le pétrole étant le sang des économies industrialisées et de la globalisation, le dollar demeura la monnaie de réserve internationale. Valéry Giscard d’Estaing utilisa l’expression « privilège exorbitant ». Quel est-il concrètement ?

C’est très simple. La demande croissante pour le pétrole a maintenu la demande mondiale pour le dollar. Par ailleurs, les grands pays exportateurs se mirent à placer leurs réserves de dollars sous forme de bons du Trésor US. Dit autrement, une bonne partie du fruit des exportations revient aux États-Unis pour financer la dette publique américaine.

Il en découle que les États-Unis peuvent se permettre d’avoir un déficit commercial chronique sans que le dollar s’effondre. Tel est le privilège exorbitant.

Seuls les États-Unis peuvent importer plus qu’ils n’exportent sans effondrement de la monnaie. A vrai dire, quelques pays européens comme la France ont le même privilège. Ils profitent des excédents commerciaux massifs de l’Allemagne qui soutiennent l’euro.

Cela dit, est-ce que l’Allemagne pourra rester une puissance industrielle sans le gaz russe ?…

A quand le bitcoin ?

Il y a peu de chances que la Russie et les BRICS en général abandonnent leur ambition de dédollarisation, même si Donald Trump lève les sanctions. Trop de sang russe a coulé.

Et au vu du succès du dernier rassemblent des BRICS en Russie (plus de 60 délégations officielles), pourquoi faire marche arrière ?

Le risque étant que les États-Unis multiplient les conflits pour enrayer cette dynamique. Taïwan est le prochain pion qui pourrait être sacrifiée sur l’échiquier géopolitique. L’occident ne laissera pas les BRICS, Chine en tête, lui ravir son privilège monétaire sans coup férir.

La seule solution est de commercer à armes égales. Le monde a besoin d’une monnaie et d’un système de paiement apatrides qui n’offrent d’avantages à personne.

Contrairement au réseau SWIFT, ce réseau devra être immun à la censure. Et contrairement au dollar, cette monnaie devra exister en quantité limitée. La solution s’appelle bitcoin. Un réseau de paiement ainsi qu’une monnaie, deux-en-un.

Ce n’est pas un hasard si Donald Trump compte créer une réserve stratégique de bitcoins. Ni que la Russie viennent de permette aux entreprises exportatrices et importatrices russes de régler leurs échanges en bitcoin.

Le bitcoin est la seule monnaie ayant l’étoffe d’une monnaie de réserve internationale. Nous avons besoin d’une guerre pour les BTC plutôt que d’une troisième guerre mondiale. Bitcoin est le nouveau Bretton Woods.

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Nicolas T.

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