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Trump veut annexer le Groenland et le Panama… et n’exclut pas l'usage de la force !

mer 08 Jan 2025 ▪ 8 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Les déclarations de Donald Trump à quelques jours de son retour à la Maison-Blanche ont ravivé les tensions sur la scène internationale. Au cours d’une conférence de presse, le président élu a évoqué la possibilité d’annexer le canal de Panama et le Groenland, des territoires stratégiques dont l’importance géopolitique dépasse largement les frontières américaines. Loin de se contenter d’une simple déclaration d’intention, il a refusé d’exclure un recours à la force, ce qui provoque des réactions immédiates des pays concernés. Alors que le monde fait face à des tensions géopolitiques croissantes, ces prises de position provoquent de nombreuses interrogations. Trump cherche-t-il à redessiner les rapports de force internationaux ou s’agit-il d’une stratégie de communication destinée à peser sur les futures négociations diplomatiques ? Quelles conséquences pour les relations entre les États-Unis et leurs partenaires ? Retour sur une annonce qui ne manque pas de raviver les craintes d’un retour à une politique américaine imprévisible.

Un officier militaire scrutant une carte stratégique dans un bureau imposant, avec un drapeau américain en arrière-plan. 🇺🇸 qui symbolise la volonté de Trump d'annexion du Groenland et du Panama.

Trump cible le canal de Panama et le Groenland

Lors d’une conférence de presse, Donald Trump, après la confirmation de sa politique protectionniste, a ravivé les tensions internationales et remet sur la table des revendications territoriales explosives. Interrogé sur son intention d’annexer le canal de Panama et le Groenland, il a refusé d’écarter un recours à la force. « Je ne peux pas vous l’assurer, sur aucun des deux », a-t-il déclaré, et laisse planer une ambiguïté sur ses véritables intentions.

Au sujet du canal de Panama, Trump accuse les autorités panaméennes d’imposer des tarifs excessifs aux navires américains. Selon lui, cette situation désavantage injustement les États-Unis. « Ils ne nous traitent pas de manière juste. Ils pensent que nous sommes stupides. Mais nous ne sommes plus stupides à présent », a-t-il martelé. Ces propos ont immédiatement créé une réaction ferme du gouvernement panaméen. Le ministre des Affaires étrangères, Javier Martinez-Acha, a rappelé que la souveraineté du pays sur cette voie navigable stratégique était « non négociable ». De plus, le président panaméen, José Raul Mulino, s’était déjà opposé par le passé à toute discussion sur une rétrocession du canal, construit par les États-Unis, mais transféré au Panama en 1999 après un accord signé en 1977 avec l’administration Carter.

Loin d’être une surprise, l’intérêt de Trump pour le Groenland s’insère dans la continuité de son premier mandat. En 2019, il avait déjà tenté de négocier l’achat de ce territoire autonome appartenant au Danemark, et essuyé un refus catégorique. Malgré cet échec, il insiste sur l’importance stratégique de l’île pour « la sécurité nationale et la liberté à travers le monde ». Pour justifier cette position, il avance l’argument d’une présence américaine renforcée en Arctique, face aux ambitions croissantes de la Russie et de la Chine dans la région.

Face à cette nouvelle pression, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a réaffirmé son opposition à toute forme de transaction. « Le Groenland est aux Groenlandais », a-t-elle déclaré. Elle dénonce une approche jugée « contre-productive entre alliés ». Son gouvernement a rappelé que le Groenland bénéficie d’une large autonomie, bien que restant sous souveraineté danoise. Pour Copenhague, l’idée d’une cession reste inconcevable, d’autant plus que l’île abrite une base militaire américaine capitale pour la surveillance de l’Atlantique Nord.

Alors que Trump continue d’afficher ses ambitions expansionnistes, la communauté internationale s’interroge sur la portée réelle de ces déclarations. S’agit-il d’un simple coup de communication ou d’un premier signal annonçant une politique étrangère plus agressive sous sa future présidence ?

Un repositionnement géopolitique risqué

Au-delà de ses ambitions territoriales, Donald Trump envisage d’exercer une pression économique pour parvenir à ses fins. Il a menacé le Danemark de sanctions commerciales si ses demandes en ce qui concerne le Groenland n’étaient pas satisfaites. Selon lui, l’île représente un enjeu stratégique majeur pour les États-Unis, et il estime que Copenhague devrait renoncer à sa souveraineté sur ce territoire. En guise d’avertissement, il a suggéré que des taxes douanières pourraient frapper les exportations danoises vers le marché américain, un levier qu’il avait déjà utilisé contre d’autres partenaires commerciaux durant son premier mandat.

Dans le même esprit, Trump a élargi son discours à un autre voisin stratégique, le Canada. Il a déclaré que le pays aurait intérêt à devenir le « 51ème État américain », et exclu toutefois tout recours à la force militaire. « C’est dans leur intérêt », a-t-il affirmé, avant d’évoquer la possibilité d’imposer des droits de douane élevés si Ottawa s’opposait à cette intégration. Une telle déclaration a immédiatement provoqué une réaction cinglante du gouvernement canadien. La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a rejeté cette idée avec fermeté, et affirme que le Canada ne céderait jamais sous la menace. De son côté, Justin Trudeau a réitéré cette position. Il déclare alors que : « jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis ». Quelques heures plus tard, Trump a accentué la provocation par la publication d’une carte des États-Unis qui inclue le territoire canadien sur son réseau Truth Social.

Ces prises de position interrogent sur la stratégie internationale de Trump. À travers ces attaques à l’encontre de ces pays alliés, il risque d’affaiblir des relations historiques et de fragiliser des organisations internationales comme l’OTAN. Depuis plusieurs années, il critique cette alliance, et estime que les États-Unis supportent une part disproportionnée du budget de défense commun. L’ancien diplomate américain Daniel Fried a mis en garde contre les répercussions de cette approche. « De telles démarches affaibliraient l’OTAN et compromettraient la position des États-Unis sur la scène internationale, et les rapprocheraient des tactiques de Vladimir Poutine », a-t-il analysé.

Les prochaines décisions de Trump seront scrutées avec attention. Ces déclarations sont-elles un coup de bluff diplomatique ou annoncent-elles une redéfinition profonde des alliances américaines ? Grâce à cette posture agressive envers ses partenaires, il prend le risque de détériorer l’image des États-Unis sur la scène mondiale et d’alimenter un climat de défiance qui pourrait fragiliser l’ordre international.

Donald Trump met l’expansion territoriale et la pression économique au cœur de son discours afin de redéfinir la place des États-Unis dans l’ordre mondial. Ses déclarations, perçues comme une provocation, alimentent les tensions et mettent à l’épreuve des alliances historiques, notamment avec le Danemark, le Canada et l’OTAN. Face à cette posture offensive, la communauté internationale reste vigilante, et redoute une escalade aux conséquences imprévisibles. Reste à savoir si ces annonces relèvent d’une stratégie de négociation agressive ou marquent le début d’un véritable virage géopolitique qui pourrait remodeler l’équilibre des forces à l’échelle mondiale.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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