Trump : vers une guerre avec Poutine ?
L’élection présidentielle américaine de 2024 s’est soldée par une victoire éclatante de Donald Trump, qui remporte cette fois-ci le vote populaire et améliore son score de 2020. Les républicains reprennent le contrôle du Sénat et la Chambre des représentants !
Trump : un président aux pleins pouvoirs
Donald Trump dispose désormais d’une capacité d’action inédite. Avec 53 sièges républicains au Sénat et une majorité à la Chambre, il bénéficie d’un soutien parlementaire solide. Sa mainmise sur le parti républicain s’est également renforcée depuis son premier mandat.
Les grands patrons de la tech américaine, auparavant hostiles, semblent aujourd’hui plus conciliants. Mark Zuckerberg lui-même avait exprimé son admiration après que Trump s’est relevé d’une tentative d’attentat.
Cette évolution du rapport de force en faveur de Trump lui donne une latitude d’action considérable.
Trump : fin de la guerre en Ukraine en 48h ?
Le dossier ukrainien représente un défi majeur pour le nouveau président. Contrairement aux idées reçues, Trump n’est pas un allié de Poutine.
C’est lui qui, en 2018, avait fourni les missiles antichars Javelin à l’Ukraine, une aide que Barack Obama avait toujours refusée.
La situation sur le terrain évolue rapidement. L’armée russe progresse d’environ 30 km² par jour, notamment autour de Koupiansk qui pourrait tomber avant la fin de l’année. Des rumeurs évoquent l’arrivée de 10 000 soldats nord-coréens supplémentaires dans le secteur de Koursk.
Quel est le plan de Trump en Ukraine ?
Le projet de résolution du conflit prévoit plusieurs mesures majeures.
Les combats seraient immédiatement gelés sur les lignes actuelles du front. L**’Ukraine accepterait une démilitarisation partielle de son territoire.** Des forces européennes assureraient des patrouilles le long de la nouvelle ligne de front.
Les États-Unis s’engageraient à soutenir le réarmement de l’Ukraine pour garantir sa sécurité future. En contrepartie, Kiev renoncerait à toute adhésion à l’OTAN pendant une période de vingt ans.
Ce plan apparaît comme inacceptable pour Poutine. Il placerait des forces de l’OTAN (via les armées européennes) directement à la frontière russe, précisément ce que le dirigeant russe cherche à éviter depuis le début du conflit.
Les cartes maîtresses de Poutine
Vladimir Poutine dispose de plusieurs atouts stratégiques majeurs. Son industrie de défense tourne désormais à plein régime après deux ans de mobilisation. Ses forces armées enregistrent des avancées significatives sur le terrain ukrainien. Il peut également compter sur une possible déstabilisation politique en Allemagne, où des élections anticipées pourraient avoir lieu en mars 2024.
L’affaiblissement général des capacités militaires européennes joue également en sa faveur.
Le président russe pourrait être tenté de poursuivre son offensive plutôt que d’accepter un compromis, notamment pendant la période de transition avant l’investiture de Trump fin janvier 2024.
Les risques d’escalade
La situation comporte des risques d’embrasement significatifs. Trump a déjà montré sa capacité à mener des actions militaires audacieuses, comme les bombardements en Syrie en 2017.
Une confrontation directe entre Trump et Poutine pourrait libérer de l’espace pour d’autres acteurs internationaux.
La Chine notamment pourrait profiter d’une concentration américaine sur le front européen pour avancer ses pions dans sa région (Taïwan).
Trump fera payer l’Europe
Le plan de paix américain vise aussi à responsabiliser les Européens. En leur confiant la surveillance de la frontière russo-ukrainienne, Trump les force à assumer un rôle militaire plus important, conformément à ses demandes répétées d’augmentation des budgets de défense.
Cependant, l’Europe traverse une période d’instabilité. La coalition allemande, pilier de l’Union depuis la réunification, vient d’exploser. Une possible victoire de la droite lors d’élections anticipées en Allemagne pourrait rebattre les cartes de la politique européenne.
Avant l’investiture de Trump
Les trois mois précédant l’investiture de Trump s’annoncent décisifs. La rapidité des avancées russes, l’évolution politique en Allemagne et la capacité de l’Europe à se mobiliser détermineront largement les options disponibles pour le nouveau président américain.
Sans transition hostile comme en 2020, Donald Trump disposera rapidement de tous les leviers du pouvoir. Reste à voir comment il les utilisera face à un Vladimir Poutine qui, selon ses premières réactions, semble conscient des défis que représente ce nouveau mandat Trump.
La stabilité mondiale dépendra largement de la façon dont ces deux dirigeants géreront leur inévitable confrontation. Si un choc frontal semble probable sur la question ukrainienne, il pourrait ouvrir la voie à d’autres bouleversements géopolitiques.
L’autorisation récente donnée aux compagnies militaires privées américaines d’opérer en Ukraine marque une nouvelle escalade potentielle. Cette décision, prise par l’administration Biden mais possiblement coordonnée avec l’équipe de transition de Trump, pourrait être interprétée par Moscou comme une provocation directe. Le risque est réel de voir le conflit s’intensifier si la Russie considère cette présence comme une intervention américaine déguisée.
Quid du conflit entre l’Iran et Israël ?
L’attention portée à l’Ukraine pourrait avoir des répercussions inattendues sur d’autres zones de tension. L’Iran, qui semblait prêt à riposter aux frappes israéliennes pendant la période électorale américaine, a temporairement suspendu ses plans face à la victoire nette de Trump. Cette retenue pourrait cependant être de courte durée.
Le cas israélien mérite une attention particulière. La stratégie de Netanyahu, visant à pousser l’Iran à la faute pour entraîner les États-Unis dans un conflit plus large, pourrait trouver en Trump un allié plus réceptif. Contrairement aux idées reçues, Trump n’est pas opposé aux actions militaires ciblées. Il a démontré sa volonté d’utiliser la force quand il l’estimait nécessaire, privilégiant les frappes aériennes aux déploiements de troupes au sol.
Vers un soft power technologique ?
L’arrivée de Trump marque un changement radical dans l’attitude des élites économiques américaines. Les géants de la Silicon Valley, traditionnellement alignés sur les positions démocrates, semblent opérer un virage stratégique. Ce revirement s’explique en partie par leur désillusion face au Parti démocrate, particulièrement après le remplacement controversé de Biden par Kamala Harris.
Les grands patrons comme Musk, Bezos, Zuckerberg et les dirigeants de Google réévaluent leur positionnement. Cette évolution n’est pas anodine : elle suggère une possible réconciliation entre Trump et une partie significative du soft power américain. Leur soutien, même tacite, renforce considérablement la position du président et sa capacité à agir sur la scène internationale.
Ce changement d’attitude reflète également une transformation plus profonde au sein de l’élite technologique américaine. En Californie, bastion traditionnel des démocrates, on observe un glissement progressif vers la droite. Ce mouvement, amorcé ces dernières années, s’accélère face aux excès perçus du « wokisme » incarné par certaines positions de Kamala Harris.
La convergence entre Trump et les élites de la tech pourrait aboutir à une nouvelle forme de projection de la puissance américaine. Les tensions qui avaient marqué son premier mandat, notamment avec les réseaux sociaux et les grandes plateformes, pourraient laisser place à une collaboration plus étroite. Cette alliance informelle renforcerait considérablement l’influence globale des États-Unis, combinant hard power militaire et soft power technologique.
La 3e guerre mondiale ?
La période qui s’ouvre représente un défi sans précédent pour l’ordre international. La confrontation entre Trump et Poutine sur l’Ukraine pourrait déboucher sur trois scénarios : une désescalade négociée, une intensification contrôlée du conflit, ou une escalade dangereuse vers une confrontation directe.
Sans transition hostile comme en 2020, Donald Trump disposera rapidement de tous les leviers du pouvoir. Reste à voir comment il les utilisera face à un Vladimir Poutine. Si un choc frontal semble probable sur la question ukrainienne, il pourrait ouvrir la voie à d’autres bouleversements géopolitiques majeurs : Iran, Chine…
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