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Dollar - Trump menace les BRICS

lun 09 Sep 2024 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le candidat républicain à la présidence américaine menace les BRICS de lourdes sanctions économiques si le club se détourne du dollar. Le bitcoin en solution de rechange…

bitcoin

Donald Trump s’inquiète pour le dollar

Donald Trump manie la carotte et le bâton. La carotte est venue vendredi avec la promesse de lever les sanctions :

« J’ai moi-même utilisé les sanctions, mais je les ai levées aussi rapidement que possible pour ne pas tuer le dollar. […] Nous avons perdu l’Iran, la Russie et la Chine est en train d’essayer de faire de sa monnaie la monnaie dominante. Le dollar est en train de perdre sa domination ».

En effet, le volume de transactions du système de paiement international chinois CIPS fut de 123 000 milliards de yuans en 2023 (17 000 milliards $). Ce chiffre est en route pour doubler dès cette année pour atteindre environ 34 000 milliards de dollars. A comparer avec les 150 000 milliards échangés via le réseau Swift.

Même le FMI a récemment constaté que l’utilisation du yuan dans les paiements transfrontaliers est passée de 0 % en 2014 à 20 % en 2021 (sur un échantillon de 125 pays). Un quart de ces pays utilise majoritairement le yuan pour commercer avec la Chine.

Le bâton n’a pas tardé. Donald Trump a déclaré dès le lendemain lors d’un rallye dans l’État du Wisconsin que « le dollar est assiégé » :

« Nous devons faire en sorte que le dollar reste la monnaie de réserve internationale. Voilà ce que je dirai aux pays récalcitrants : si vous abandonnez le dollar, vous ne commercez plus avec les États-Unis. Nous imposerons des droits de douane de 100 % sur vos marchandises. »

Il s’agit là d’une menace à l’attention de la Chine et des BRICS en général. C’est-à-dire les pays ayant fait de la dédollarisation une priorité depuis le gel des réserves de change russes (~300 milliards d’euros).

Le dollar n’a plus sa place dans un monde multipolaire

Comme l’a déclaré le ministre des Affaires étrangères russe Sergeï Lavrov au moment de prendre la présidence tournante du conseil de sécurité de l’ONU en juillet :

« La restauration de l’équilibre des pouvoirs régionaux et internationaux doit s’accompagner de l’élimination des injustices se trouvant au cœur de l’économie mondiale. Il ne saurait y avoir de monopole monétaire dans un monde multipolaire. »

Il faisait bien entendu référence au monopole du dollar, la monnaie internationale par excellence depuis les accords de Bretton Woods. C’est le fameux « privilège exorbitant ». On parle aussi de « système du pétrodollar » du fait que toutes les pétromonarchies du golfe vendent leur naphte exclusivement en dollars.

L’Irak, la Libye, la Syrie et l’Iran ont tous refusé le dollar avec les conséquences que l’on sait… Washington n’hésite pas à détruire des pays entiers pour protéger son hégémonie monétaire dont dépend leur capacité d’imprimer pour importer toujours plus.

C’est aujourd’hui plus de 7 000 milliards de dollars que le monde détient en réserve. C’est autant d’argent qui n’est pas échangé contre d’autres devises et qui supporte artificiellement la valeur du dollar malgré un déficit commercial abyssal.

Toutes les bonnes choses ont cependant une fin. Les nations se détournant actuellement du dollar sont des puissances militaires majeures qui ne seraient être intimidées. L’incapacité d’affaiblir Vladimir Poutine via la guerre en Ukraine en est la démonstration.

D’où la menace de guerre économique scandées par Donald Trump. Mais là encore, est-ce que les États-Unis font véritablement le poids ?

Le mastodonte BRICS

Les BRICS représentent près de la moitié de la population mondiale (46 %), contre un peu moins de 10 % pour le G7 (États-Unis, Canada, Japon, Royaume-Uni, Allemagne, France et Italie).

La part mondiale du PIB des BRICS est désormais de 35 % (ppa), contre 30 % pour le G7. D’après Mckinsey, l’Asie représente 50 % du commerce mondial de marchandises. La Chine est le premier partenaire commercial de plus de 120 pays :

En clair, il n’est pas certain que les États-Unis soient toujours en position de force. Dos au mur, au moins 120 pays préféreront probablement maintenir leurs relations commerciales avec la Chine plutôt qu’avec les États-Unis.

Par ailleurs, n’oublions pas qu’élever les frais de douane signifie autant d’inflation pour les Américains. Le Peterson Institute for Economics a calculé que l’imposition d’un droit de douane global de 20 % combiné à un droit de douane de 60 % sur la Chine coûterait plus de 2 600 dollars par an à un ménage américain moyen.

Voilà pourquoi Donald Trump ne veut pas que la Fed rehausse les taux directeurs. Il sait que sa politique étrangère pourrait être extrêmement inflationniste. De bon augure pour le bitcoin dont la masse monétaire fixe, apatride et non censurable en fait une monnaie de réserve internationale en puissance.

Voilà aussi pourquoi M. Trump a dans l’idée de créer une réserve stratégique de bitcoins avant tout le monde. La société géante de gestion d’actif Alliance Bernstein estime qu’une victoire de Donald Trump en novembre propulsera le bitcoin vers 90 000 dollars avant la fin de l’année.

Terminons en rappelant que la sénatrice républicaine Cynthia Lummis a rédigé un projet de loi ordonnant au Trésor US d’acheter un million de bitcoins.

Ne manquez pas notre article : « BRICS – 120 pays prêts à dédollariser ».

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Nicolas T.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.