Trump confirme sa politique protectionniste

Quelques déclarations suffisent à faire vaciller les marchés, et Donald Trump l’a une nouvelle fois démontré. Un article du Washington Post a laissé entendre que son équipe explorait une approche plus nuancée en matière de politique tarifaire. Cette seule hypothèse a suffi à propulser les indices boursiers vers le haut, avec les investisseurs qui parient sur un assouplissement des tensions commerciales. Pourtant, l’ancien président n’a pas tardé à réagir. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a fermement démenti ces informations, et dénonce une énième tentative de manipulation médiatique. Ce revirement brutal a déclenché une onde de choc sur les places financières.

Wall Street propulsé, le dollar à la dérive

Les marchés ont réagi avec une vigueur inhabituelle à la publication du Washington Post, qui avançait l’hypothèse d’un infléchissement de la politique tarifaire américaine sous l’administration Trump. D’après le journal, l’entourage de l’ancien président aurait envisagé de cibler uniquement certains secteurs stratégiques au lieu d’imposer une taxation généralisée sur les importations. Cette perspective a immédiatement alimenté l’optimisme des investisseurs, qui ont interprété ce changement de cap comme un signal favorable pour le commerce mondial et la croissance économique.

Dans un élan d’euphorie, les achats d’actions se sont multipliés, ce qui a propulsé les indices boursiers américains vers de nouveaux sommets. Le S&P 500 a progressé de 0,55 % pour atteindre 5 975,38 points, tandis que le Nasdaq a bondi de 1,24 %, et clôture à 19 864,98 points. Ainsi, les valeurs technologiques et les services de communication, sensibles aux perspectives d’un environnement commercial plus stable, ont particulièrement bénéficié de cet engouement. De l’autre côté de l’Atlantique, les indices européens ont emboîté le pas, le STOXX 600 affiche une hausse de 0,94 %, et frôle ainsi ses plus hauts niveaux de la séance.

Mais, cette flambée boursière a eu un effet secondaire immédiat : un affaiblissement marqué du dollar américain. L’indice du billet vert a chuté de 0,68 %, et atteint 108,22 points, tandis que l’euro s’est renforcé de 0,8 % pour s’échanger à 1,039 dollar. Ce recul du dollar reflète les incertitudes des marchés quant à la trajectoire économique que pourrait réellement suivre Trump à son retour à la Maison-Blanche. L’anticipation d’un assouplissement des barrières tarifaires a alimenté les craintes d’un déficit commercial accru, ce qui a accentué la pression sur la devise américaine. À quelques semaines de l’investiture présidentielle, cette volatilité témoigne de la nervosité des investisseurs face aux dissonances entre les déclarations de Trump et les fuites en provenance de son entourage politique.

Les tensions sur les matières premières et les incertitudes obligataires

L’embellie boursière n’aura été que de courte durée. Peu après la publication de l’article du Washington Post, Donald Trump a pris la parole sur les réseaux sociaux pour réfuter catégoriquement toute intention d’adoucir sa politique tarifaire. « C’est une nouvelle tentative des médias pour semer la confusion », a-t-il déclaré, et qualifie le rapport du journal de « Fake News ». Il a insisté sur sa volonté de maintenir une ligne dure en matière de commerce international, et balaie ainsi toute hypothèse d’un assouplissement des droits de douane.

Ce revirement brutal a immédiatement ravivé la nervosité des investisseurs. Sur le marché obligataire, les rendements des bons du Trésor américain ont bondi, ce qui traduit une réévaluation des risques économiques à venir. Le taux des obligations à 10 ans a progressé à 4,612 %, tandis que celui des 30 ans a atteint 4,8337 %. Cette hausse reflète l’incertitude croissante des marchés quant aux futures décisions de la Réserve fédérale et aux tensions commerciales à venir.

L’impact s’est également fait sentir sur les matières premières. En réaction aux incertitudes économiques, les cours du pétrole ont reculé, avec un Brent à 76,30 dollars (-0,3 %) et un WTI à 73,56 dollars (-0,5 %). Cette baisse traduit une inquiétude des investisseurs face à la rigidité annoncée de la politique tarifaire américaine, qui pourrait freiner la demande mondiale. Ainsi, l’or, souvent perçu comme une valeur refuge, a lui aussi enregistré une légère baisse, pénalisé par la hausse des rendements obligataires qui renforcent l’attractivité du dollar.

L’incertitude plane toujours sur les marchés, pris entre des déclarations contradictoires et une politique économique encore floue. Ainsi, les investisseurs peinent à discerner la véritable stratégie de Donald Trump, tandis que les tensions sur les taux d’intérêt et l’inflation continuent d’alimenter les craintes. Chaque intervention du président élu agit désormais comme un catalyseur de volatilité, ce qui force les opérateurs financiers à ajuster leurs anticipations en temps réel. À l’approche de son investiture, les fluctuations des marchés risquent de s’intensifier, ce qui laisse planer le spectre d’une année 2025 marquée par des incertitudes économiques et monétaires durables.