Quel est le rôle du gouvernement français dans la régulation de l'industrie blockchain ?
Qu’on le veuille ou non, et quel que soit le pays dans lequel on vit, le gouvernement tient une place importante dans le développement des entreprises. C’est particulièrement vrai dans l’industrie de la blockchain et des cryptomonnaies, qui suscite de nombreuses controverses et peine encore à se généraliser. Ce sujet a largement été abordé lors de la Binance Blockchain Week qui s’est déroulée à Paris la semaine dernière. En exclusivité, Cointribune vous livre les réflexions des experts.
Avec la blockchain, le futur est déjà là
David Princay (Country Manager de Binance France), Stéphanie Cabossioras (Directrice juridique de Binance France), Faustine Fleuret (Présidente de l’Adan), Alain Clot (Président fondateur de France FinTech) et Pierre Person (Ancien député de l’Assemblée nationale française) sont intervenus lors d’un débat sur le thème : « L’exemple français : Comment la France ouvre la voie à l’écosystème blockchain ? ».
Cet échange a mis en évidence l’urgence pour les entreprises de l’espace blockchain de faire comprendre aux gouvernements les enjeux de cette nouvelle technologie. L’objectif est que les pouvoirs publics puissent les accompagner dans la perspective de favoriser son émergence. En effet, selon ces professionnels, « le futur est déjà là ». Pour appuyer leurs propos sur la nécessité d’anticiper l’adoption massive de la blockchain, ils ont cité l’exemple d’Internet et des téléphones portables, initialement mal accueillis par les masses. Arguant qu’aujourd’hui, nous passons énormément de temps sur Internet, entre les réseaux sociaux et les jeux vidéo en ligne.
Pour eux, la blockchain est une technologie révolutionnaire qui a le potentiel de générer une plus-value colossale. Par conséquent, les gouvernements doivent se mobiliser et se jeter à l’eau. C’est l’occasion pour les administrations et les entreprises de s’imposer comme des leaders de l’innovation.
Adopter la blockchain en France pour façonner les champions de demain
Ledger et Sorare sont deux licornes françaises qui ont réussi à s’imposer au niveau international sur ce marché très concurrentiel. La France et tous les pays doivent multiplier ce type de success stories. Cela passe notamment par la réglementation des nouveaux usages induits par la blockchain. En effet, que ce soit pour la DeFi ou les autres segments de cette industrie, il est indispensable de créer un cadre pour toutes les entreprises. Cela dit, selon nos experts, il est d’autant plus important de trouver un équilibre qui puisse contenter tous les acteurs de l’écosystème.
Pour ce faire, les autorités publiques peuvent compter sur le soutien des entreprises actives dans le milieu. En effet, pour obtenir les meilleurs résultats, les régulateurs doivent avoir accès aux bonnes informations. Cette méthodologie a bien servi pour la régulation des actifs numériques. À présent, il est question de la transposer à la DeFi et aux NFT.
Que penser de la réglementation MiCA ?
L’écosystème européen se développant à un rythme effréné, la réglementation devient incontournable. Selon Stéphanie Cabossioras, la régulation est la clé pour renforcer la confiance des consommateurs, et sans elle, l’adoption de masse ne saurait être envisageable. En effet, la réglementation est essentielle pour protéger les investisseurs. C’est pourquoi les entreprises du secteur doivent se préparer à la mise en application de la loi MiCA.
De plus, celle-ci va assurément permettre de favoriser le développement des compétences et la compétitivité de ses acteurs. En réalité, il faut voir la réglementation comme une opportunité de stimuler l’innovation. Par ailleurs, MiCA s’avère très avantageux pour les sociétés françaises qui pourront l’utiliser comme un passeport au niveau européen afin de proposer leurs services dans d’autres pays du continent.
Pour sa part, Pierre Person a fait valoir que si théoriquement les réglementations visent à préserver les consommateurs des abus, elles ne doivent cependant pas être utilisées pour maintenir le monopole des banques. De plus, il estime que le Web3 ne peut pas être encadré de manière identique aux établissements de la finance traditionnelle. En effet, il faut repenser les règles et les adapter aux critères de cette nouvelle ère économique.
Selon Faustine Fleuret, il y a un enjeu de taille en ce qui concerne l’impact des cryptomonnaies sur l’environnement. La consommation énergétique fait partie des arguments souvent utilisés pour dénigrer les actifs numériques. C’est pourquoi elle pense nécessaire de faire un solide travail d’éducation en amont. Cela permettra de faire évoluer les perceptions et d’apporter une réponse pertinente aux préoccupations des régulateurs.
La France a été très avant-gardiste dans la définition du cadre réglementaire applicable aux cryptomonnaies. Ses travaux ont notamment servi de référence pour le règlement européen MiCA. Aujourd’hui, elle a l’opportunité de se distinguer davantage en initiant la réflexion sur la réglementation de la finance décentralisée. En outre, le pays est susceptible de faire éclore une multitude de licornes. Associez-vous à la dynamique de la voie française ! Ayez confiance en la France ! Elle vous aidera à devenir les champions de demain.
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