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G7, BRICS, Bitcoin et nouvel ordre monétaire mondial

jeu 30 Juin 2022 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Analyse BTC/USD du mercredi, avec un jour de retard. Au menu, le traditionnel résumé on-chain de Glassnode et les dernières manœuvres géopolitiques qui pointent vers un nouvel ordre monétaire mondial.

Résumé du rapport hebdomadaire de GlassNode

L’entrée en matière de GN est que « presque tous les indicateurs sont à des niveaux historiquement bas, signalant potentiellement la formation d’un bottom ».

GN a passé en revue quatre modèles permettant en principe de reconnaître un bottom :

  • (Courbe rouge) Multiple de Mayer : Le BTC se négocie avec une décote de 40 % par rapport à la moyenne mobile à 200 jours. Historiquement, le BTC a passé seulement 3,4 % de son temps sous ce niveau (~23 400 $ actuellement).
  • (Courbe orange) Realized price : Cette métrique représente la moyenne des prix auxquels l’ensemble des BTC ont été échangés pour la dernière fois. Ce seuil fournit généralement un support lors de la formation des bottoms. Le BTC a évolué sous ce seuil seulement 14 % du temps (22 500 $ actuellement).
  • (Courbe bleue) Moyenne mobile de 200 semaines : Le BTC s’est retrouvé sous ce seuil uniquement 1 % du temps (~22 400 $ actuellement).
  • (Courbe violette) Delta Price : Cette métrique représente la différence entre le realized price et le prix historique moyen. Le BTC n’a jamais clôturé une journée sous ce seuil qui a fourni le bottom final ultime des précédents marchés baissiers ($15,750 actuellement).

Glassnode souligne que « seuls 13 des 4 360 jours de négociation (0,2 %) ont connu des circonstances similaires à celles que nous connaissons aujourd’hui ». Ces points sont marqués en vert sur le graphique ci-dessous :

Bitcoin : bear market floor models

GN a ensuite cherché à savoir qui vend ses BTC, et notamment si les holders de long terme jettent l’éponge, ou pas. Nous vous recommandons de lire leur rapport, qui propose de nombreux graphiques très intéressants.

La conclusion est que la récente capitulation est presque entièrement le fait d’investisseurs arrivés au cours du cycle 2020-22. Elle ne reflète donc pas une perte de conviction profonde des investisseurs à très long terme dans le bitcoin.

Pour GN, nous avons atteint le bottom. La question étant si « ce sera différent cette fois-ci »

Terminons cette analyse on-chain avec l’historique des drawdown du BTC. Le drawdown représente l’ampleur de la baisse par rapport au dernier ATH. Nous en sommes -73.3 %, pour l’instant.

bitcoin price drawdown

Bitcoin et géopolitique

Le monde unipolaire est en train de s’écrouler sous nos yeux, dans une gigantesque crise énergétique dont découlera bientôt une crise de la dette ainsi qu’une récession économique. D’après le vice-président du parlement russe Piotr Tolstoi, l’occident doit s’attendre à voir son niveau de vie « baisser de 30 % » :

« C’est vous en Occident qui êtes pressés de voir les choses s’apaiser. De notre côté, nous avons le temps. Nous pouvons nous chauffer. Quant à nos capacités militaires, elles sont toujours là. Évidemment, nous allons souffrir des sanctions, mais nous sommes moins sensibles que vous aux difficultés de la vie quotidienne. Ces difficultés font partie de notre histoire. Elles ne vont pas nous empêcher d’investir dans notre économie, de développer notre réseau autoroutier, ferroviaire et de réorienter nos exportations d’hydrocarbures vers l’Asie. […] Vous connaissez la conséquence ? Un désastre économique et politique en Europe avec, dans les cinq prochaines années, une augmentation considérable des prix de l’énergie, une paupérisation de la classe moyenne et la fin de vos élites politiques. »

Le discours fleuve de Vladimir Poutine la semaine passée à Saint-Pétersbourg s’est voulu tout aussi résolu, mettant l’accent sur la fin de la domination du système monétaire international par les États-Unis.

Le président russe a blâmé l’occident pour l’inflation ambiante, arguant que « les gouvernements de l’ouest financent des déficits budgétaires sans précédent en faisant tourner la planche à billets ». Pour lui, il ne fait aucun doute que de nombreuses nations en développement se débarrasseront bientôt de leurs dollars et de leurs euros dont la valeur fond comme neige au soleil.

« Les réserves mondiales de devises s’élevant à 7 000 milliards de dollars et 2 500 milliards d’euros se dévaluent actuellement au rythme d’environ 8 % par an » a-t-il lancé. « Ces réserves peuvent être confisquées ou volées à tout moment en cas de non-alignement sur la politique étrangère des États-Unis ».

Même son de cloche lors du quatorzième sommet des BRICS des 23 et 24 juin derniers. Xi Jinping a confirmé son soutien inconditionnel à son homologue russe. Le président chinois a dénoncé « l’élargissement des alliances militaires » pour bien signifier que l’OTAN et les États-Unis sont les premiers responsables de la guerre en Ukraine.

Le grand timonier a prévenu que les sanctions occidentales sont une « arme à double tranchant ». Vladimir Poutine a déclaré pour sa part que la création d’une nouvelle monnaie de réserve mondiale basée sur un panier de devises des cinq nations était à l’étude.

Ce n’est pas la première fois que cette idée est agitée lors du sommet des BRICS. La question est épineuse. En effet, toutes les nations souhaitent posséder une réserve de change arborant deux attributs fondamentaux :

  • Liquidité : Cette monnaie doit pouvoir s’échanger rapidement dans n’importe quelle autre monnaie, sans que personne ne puisse l’empêcher.
  • Réserve de valeur : La monnaie doit garder son pouvoir d’achat dans le temps.

Ce panier de devises risque de n’être pas liquide si l’occident refuse de l’accepter en paiement. Il sera par ailleurs tout autant centralisée que le dollar. Le risque d’un gel des réserves de change sera donc identique.

En outre, les monnaies des pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) affichent respectivement des taux d’inflation annuels de 12 %, 17 %, 7 %, 2 % et 6.5 %. C’est beaucoup pour une « réserve de valeur ».

La solution s’appelle bitcoin. Apatride, le bitcoin est la monnaie des ennemis. Permissionless et doté d’une masse monétaire fixe, il revêt toutes les caractéristiques d’une monnaie de réserve internationale parfaite.

La Russie en est bien consciente. Le président russe avait déclaré en janvier que son pays a « des atouts pour miner le bitcoin ». Le BTC est désormais considéré comme une « monnaie étrangère » en Russie. Mieux encore, le président de la commission énergie de la chambre basse de la douma déclarait au mois de mars ne pas être contre des paiements en bitcoin pour les ressources russes.

Face à cette démonstration de force, le G7 qui s’est terminé hier en Bavière a eu l’idée de caper les prix de l’énergie qu’ils payeront pour le pétrole russe… Les pontes du secteur de l’énergie européen ont déjà mis en garde que la Russie pourrait répondre en cessant complètement ses exportations de pétrole, et même de gaz.

Le G7 a également proposé d’imprimer 600 milliards de dollars pour contrer le projet chinois des nouvelles routes de la Soie. Dit autrement, la planche à billets va tourner, comme toujours pendant une guerre. Morale de l’histoire, l’inflation n’est pas près de s’arrêter…

Il n’a jamais été aussi pressant de se protéger en investissant dans le bitcoin. Et non dans l’or qui n’existe pas en quantité fixe. Un gisement d’or contenant plus de 320 000 tonnes d’or vient d’être découvert en Ouganda. C’est plus que tout l’or sorti de terre depuis le début de l’humanité !

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.