Tokenisation de l'économie : Pour le PDG de BlackRock, c'est le futur
La tokenisation va-t-elle changer le visage de l’économie mondiale ? C’est l’avis du PDG de BlackRock. Pour Larry Fink, le futur de la finance se fera par la tokenisation des actifs.
Qu’est-ce que la tokenisation ?
Un token est une unité de valeur d’un actif numérique. Tokeniser (de l’anglais tokenize) désigne le fait de créer des unités numériques programmables, via un smart contract. Ce qu’il faut retenir, c’est que la tokenisation est un cas d’usage de la blockchain. Car si les cryptomonnaies sont aujourd’hui l’application la plus populaire de cette innovation, le potentiel de cette technologie dépasse largement ce cadre. En effet, on peut potentiellement tokeniser beaucoup de choses. En théorie, tous les objets tangibles de notre monde matériel pourraient être concernés.
C’est donc une nouvelle manière de négocier des actifs traditionnels qui se présente. Le futur des marchés financiers passera-t-il par la tokenisation ? En tout cas, il y a des avantages évident à tokeniser un actif. À commencer par la flexibilité que cela offre. Par exemple, au lieu d’investir une grosse somme dans un bien immobilier, l’investisseur pourra choisir le montant exact qu’il décide mobiliser. Plus besoin de faire un prêt à la banque pour, par exemple, s’exposer au marché de l’immobilier. Vous souhaitez investir 1200 euros dans un bien ? Pas de problème, vous aurez un titre de propriété à la hauteur de cette somme. Ainsi, plus besoin de monopoliser son épargne en entier pour investir. En découpant de cette manière les actifs, un nouveau marché émerge.
Tokeniser pour mieux régner
Immobiliers, actions, matières premières, énormément d’investissements classiques sont ainsi concernés. On pense aussi aux actifs alternatifs, comme la terre, le vin ou l’art (même si de ce côté-là, les NFT semble déjà avoir une longueur d’avance). Selon BlackRock, multinationale de la gestion d’actifs, la tokenisation offrira un « règlement instantané » et des « frais réduits ». Son PDG, Larry Fink, pense que le développement de ce type de technologie n’est pas une menace pour le modèle économique de BlackRock. Au contraire même, il s’agit d’après lui d’une opportunité inédite. Car cette fragmentation via la blockchain permettrait de tenir dans le creux de la main tout un panel de nouveaux titres numérique. Une autre façon de voir le monde se dessine désormais.
La tokenisation : un intérêt croissant de la part des fonds d’investissements
Vous connaissez le dicton : « l’argent gouverne le monde ». Et de l’argent, BlackRock en a beaucoup. Il faut donc considérer assez sérieusement les déclarations de Larry Fink. Malgré tout, la tokenisation reste pour l’instant un phénomène assez confidentiel pour les acteurs de la finance traditionnelle. Mais pour le géant américain, la tokenisation pourrait notamment permettre aux services financiers d’être fournis « de manière plus ouverte ». Une manière élégante de dire qu’elle lui apportera de nouveaux clients. D’autant que dans une économie en proie à la récession, les fonds d’investissement prospectent pour trouver de nouveaux produits financiers attractifs. De plus, la tokenisation peut aussi être un moyen pour ces entreprises d’accroître leur capital. Elles peuvent en effet s’affranchir des contraintes législatives applicables aux marchés traditionnels.
Par ailleurs, de plus en plus de sociétés parient sur la tokenisation. C’est le cas de Flowcarbon, une start-up de tokenisation des crédits carbone. L’entreprise a récemment levé 70 millions de dollars auprès d’investisseurs de premier plan tels que Andreessen Horowitz, General Catalyst ou encore Samsung Venture Investment. En novembre 2022, la banque JPMorgan s’est à son tour tournée vers la blockchain Polygon pour échanger des dépôts en espèces tokenisés. Les security tokens sont ainsi dans le viseur de plusieurs grands groupes américain. Autre indice qui montre que le phénomène prend de l’ampleur : la BPI (Banque Publique d’Investissement française) propose de se former aux questions liées à la tokenisation.
BlackRock parie sur les cryptomonnaies et la blockchain, malgré la catastrophe FTX
On sait maintenant que BlackRock a été touché directement par l’onde de choc de l’affaire FTX. En effet, le groupe avait investi plus de 24 millions de dollars sur la plateforme, désormais en faillite. Pour autant, l’enthousiasme du géant américain ne semble pas entamé. Larry Fink estime en effet que cet accident ne change rien à la stratégie du groupe, qui garde un cap très « crypto friendly ». Malgré cette vision optimiste de l’avenir de la tokenisation, le PDG estime que la plupart des entreprises liées à la cryptomonnaie ne passeront pas l’épreuve du temps. Cela, tout en affirmant par ailleurs que la technologie blockchain serait toutefois « très importante ».
Sommes-nous à l’aube d’une révolution de l’économie mondiale ? Quoi qu’il en soit, de nombreux acteurs sont d’ores et déjà dans la course à la tokenisation. La tokenisation, définie comme le processus de conversion d’actifs en tokens numériques sur une blockchain, émerge-t-elle comme le catalyseur d’une transformation majeure dans l’économie mondiale?
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