TikTok suspendu aux États-Unis, un coup dur pour la Chine

Les Américains doivent ranger leurs chorégraphies : TikTok n’est plus accessible aux États-Unis. Une situation définitive ? Pas sûr. Donald Trump promet de « travailler à une solution » pour restaurer l’application. Entre interdiction pour raisons de sécurité nationale et débat sur la liberté d’expression, le sort de TikTok repose entre les mains du président. Plongée dans une saga où économie, politique et influence numérique s’entrelacent.

TikTok banni : entre sécurité nationale et coup politique

Depuis samedi, TikTok a disparu des boutiques numériques d’Apple et Google aux États-Unis. Une loi votée en 2024 exigeait que ByteDance, la maison mère chinoise, vende l’application sous peine d’interdiction. 

Malgré un ultime recours, la Cour suprême a tranché : l’interdiction est légitime pour protéger les données des Américains.

I agree with my senator @RandPaul that banning TikTok is an infringement on our first amendment rights.

170 million people and businesses across America use the app for advertising – political content- to just people sharing their everyday life.

Many believe that because it… pic.twitter.com/EB5iENqemi

— Erica 🇺🇸🇺🇸🇺🇸 (@EricaRN4USA) January 18, 2025

Les raisons ? Éviter que Pékin n’accède aux informations sensibles ou ne manipule l’opinion publique. Une décision applaudie par certains élus, mais vivement critiquée par d’autres, comme Erica, citant le sénateur Rand Paul : 

« Le ban TikTok est une atteinte au premier amendement. La majorité des apps collectent des données, alors pourquoi viser TikTok ? »

Cependant, tout n’est pas sombre pour les TikTokeurs. Face à ce blackout, YouTube est devenu leur refuge. 

Entre messages de soutien et nouveaux abonnés, la migration numérique est bien entamée :

• Perez Hilton, star de la plateforme, a accueilli ses 470 000 abonnés sur YouTube ;
• D’autres créateurs ont exprimé leur tristesse face à cette suspension ;
• Certains voient cette situation comme temporaire, espérant un retour rapide.

Les 170 millions d’utilisateurs américains de TikTok restent suspendus à l’issue de ce bras de fer politico-économique.

Donald Trump, sauveur ou fossoyeur de TikTok ?

Lundi, Donald Trump a promis d’étudier la situation et envisagerait un report de 90 jours. Ce délai, cependant, dépend de la volonté de ByteDance de céder son « joyau ». Pour l’heure, l’entreprise refuse de vendre, malgré les pressions.

Trump, qui avait déjà tenté d’interdire TikTok durant son premier mandat, est loin de faire l’unanimité. Elon Musk, par exemple, s’y oppose fermement : 

« Bannir TikTok va à l’encontre de la liberté d’expression. Ce n’est pas ce que représente l’Amérique. » 

Elon Musk: “In my opinion, TikTok should not be banned in the USA, even though such a ban may benefit the 𝕏 platform.

Doing so would be contrary to freedom of speech and expression. It is not what America stands for.” pic.twitter.com/3iG1A3muP1

— Ian Miles Cheong (@stillgray) January 19, 2025

Une position qui fait écho à l’idée qu’un tel bannissement pourrait bénéficier à X, sa propre plateforme, mais au détriment des valeurs fondamentales américaines.

Le débat divise : est-ce une question de sécurité nationale ou un simple levier politique ? Selon certains critiques, cette interdiction vise à museler une génération « éveillée » par TikTok, sensible à des thématiques controversées comme le conflit israélo-palestinien. Le réseau social serait-il devenu trop influent pour les jeunes générations ?

Pour l’instant, la vente de TikTok US à Elon Musk reste incertaine. Ce transfert pourrait éviter l’interdiction définitive de l’application aux États-Unis. Mais entre calculs politiques et enjeux économiques, l’avenir de la plateforme demeure suspendu à un fil.