Théorie du complot : La NSA aurait-elle vraiment créé le bitcoin ?
Qui a créé le Bitcoin ? Cette question, en apparence anodine et simple à résoudre, demeure à ce jour une énigme entière contre laquelle butent même les spécialistes de l’industrie crypto. Les théories fleurissent sur l’identité de l’individu — ou de l’organisation — qui se cache derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto, mêlant demi-vérités et raisonnements loufoques. Toutefois, ces dernières années, une théorie a persisté, soutenue par des preuves indirectes, et présente un scénario des plus envisageables. Elle implique l’une des agences de collecte de renseignements les plus secrètes d’Amérique : la National Security Agency (NSA). Que faut-il en penser ? La NSA aurait-elle vraiment créé le Bitcoin ? Penchons-nous sur la question.
1er argument : un indice donné par le code source de Bitcoin
Depuis quelques années, une petite secte de Bitcoiners répand l’idée selon laquelle, la NSA a créé le Bitcoin comme une sorte de pot de miel, afin de traquer les criminels qui pourraient voir en la crypto un mode de paiement utile. Cette théorie repose sur un mot, ou plutôt un code : SHA-256.
Le SHA-256, entendez Secure Hash Algorithm 256 Bits, est une formule mathématique complexe et essentielle au fonctionnement du code source du Bitcoin. Son rôle consiste à sécuriser le minage de blocs ainsi que les transactions, notamment grâce à la création d’adresses Bitcoin à partir de clés publiques et à son apport dans le mécanisme de consensus de preuve de travail.
Cet algorithme, si important pour l’intégrité, la confidentialité et la fiabilité du système Bitcoin, a été élaboré en 2001 par Glenn M. Lilly, un mathématicien ayant travaillé en collaboration avec des ingénieurs de la NSA dans le cadre d’un projet. Celui-ci avait pour but de fournir une fonction de hachage robuste pour une variété d’applications, la sécurité des communications et la protection des communications en faisant partie.
Rendu public par la NSA, le SHA-256 est devenu largement adopté dans l’industrie de la sécurité informatique, notamment dans les domaines comme la cryptographie en raison de ses capacités de résistance et de sécurité face aux attaques cryptographiques. Ces raisons expliquent en partie le fait qu’il se retrouve dans le code source du Bitcoin — sans doute un choix stratégique du créateur — et pourraient écarter la possibilité d’une collusion avec l’agence secrète de renseignements.
2e argument : un document de 1996 publié par la NSA
Les théoriciens du complot s’appuient sur un deuxième argument pour justifier l’idée selon laquelle, la NSA serait l’entité derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto. Ils pointent notamment du doigt un document publié par l’agence en 1996, intitulé « How to make a Mint: the cryptography of anonymous electronic cash » et dans lequel, l’organisation semble présenter certains aspects des cryptomonnaies en général.
Dans cet essai, les auteurs parlent d’un système qui utilise la cryptographie à clé publique pour permettre aux utilisateurs d’effectuer des paiements anonymes sans dévoiler leur identité. En quelque sorte, ils décrivent plus une vision potentielle de l’avenir de la monnaie qu’un plan pour des projets futurs. Bien que leurs idées présentent des différences clés avec l’industrie crypto telle qu’on la connaît aujourd’hui, elles suffisent à faire naître des hypothèses quant au lien entre la NSA et le Bitcoin.
3e argument : les bénéfices que pourrait tirer l’État profond en mettant en place les cryptomonnaies
L’expression « État profond » fait référence à une théorie du complot assez intéressante. Celle-ci suggère en effet l’existence d’une structure cachée, en principe au sein d’un gouvernement ou de l’appareil bureautique d’un pays, qui serait capable de prendre des décisions secrètes, voire même d’exercer une influence non négligeable sur les affaires politiques et les décisions publiques.
Cette notion, quoiqu’entourée de vives controverses et spéculations, représente le cheval de bataille des théoriciens du complot qui confèrent la paternité du Bitcoin à la NSA. D’après eux, Satoshi Nakamoto est l’État profond et la cryptomonnaie permettrait à cette structure d’avoir une infrastructure financière à l’abri du regard vigilant et du contrôle des finances intentionnelles à Wall Street ou dans toute autre banque de la planète.
Quels seraient les objectifs d’un tel projet ? Les théoriciens pensent que la mise en place du Bitcoin et donc de l’industrie crypto servirait à canaliser l’argent du marché noir et donc à financer en douce les opérations de l’État profond. Loin de s’en arrêter là, ils estiment que les cryptomonnaies sont aussi des pièces d’espionnage, utilisées pour avoir un œil sur les transactions financières, et la vie privée de tous les utilisateurs.
En définitive, la NSA a-t-elle créé le Bitcoin ?
Les agences américaines à trois lettres sont régulièrement au cœur des théories du complot. Ainsi, le fait que la NSA soit considérée comme l’entité derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto n’a en partie rien de surprenant. Cette accusation n’est toutefois pas appuyée par des preuves directes qui permettraient de la confirmer.
Cela dit, cette théorie lance de nombreuses réflexions quant à l’identité réelle du créateur du Bitcoin et à ses vraies intentions. L’énigme reste entière et continuera de nourrir les débats pendant longtemps.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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