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Surfin'Bitcoin, la conférence qui monte

ven 02 Sep 2022 ▪ 9 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Retour sur la conférence Surfin’Bitcoin 2022 de Biarritz. Il y en a eu pour tous les goûts avec quatre grands thèmes : Géopolitique et économie, Minage et énergie, Finance et régulation, Technologie et outils. En voici un résumé pour vous aiguiller vers les meilleures rediffusions à venir sur la chaîne youtube de l’événement.

Géopolitique et économie

Ce thème a eu beaucoup de succès. Nous vous recommandons notamment de retourner voir la conférence d’Alexandre Stachtchenko qui voit le Bitcoin devenir la prochaine monnaie de réserve internationale par excellence. Titre : « Bitcoin, nouvel enjeu géopolitique et économique majeur ».

Une question plus que jamais d’actualité étant donné le gel des 300 milliards de dollars et 300 milliards d’euros de réserves de change russes. Sans parler du fait que la Chine et l’Arabie Saoudite souhaitent commercer en yuan plutôt qu’en dollar, entre autres pays clés d’un point de vue géopolitique (Iran, Égypte, Turquie, etc).

[Une interview d’Alexandre Stachtchenko par Cointribune sera bientôt disponible sur notre chaîne youtube.]

Le débat entre keynésiens et autrichiens a également mobilisé des foules. Titre de la conférence : « Les deux visions économiques qui s’opposent – École Autrichienne VS Keynésianisme ». Ceux qui sont friands de théorie économique y trouveront leur compte avec le très populaire Yorick de Monbynes au four et au moulin tout au long de la conférence :

Si vous pensez que l’inflation s’explique plutôt par la disponibilité de l’énergie et des matières premières, allez plutôt voir le débat intitulé : « WTF happened in 1971 ». Votre serviteur y a défendu que la hausse des prix est avant tout une question de raréfaction énergétique, même s’il est vrai que les États font beaucoup trop de dettes…

Ne passez pas non plus à côté du panel auquel ont notamment participé Phillipe Herlin et Yves Choueifaty à propos du CBDC (Central Bank Digital Currency). Le CBDC est un outil de rationnement et de censure digne des pires dystopies qui ne verra très probablement jamais le jour. Titre : « Les monnaies digitales de banque centrale, risque ou opportunité ».

Technologie et Outils

Ce second volet a également fait des émules chez les tech savvy. Julien Guitton nous a rappelé l’impérieuse nécessité de faire preuve d’hygiène numérique (« en désinstallant les produits Microsoft… »…). Titre de la conf : « Cypherpunk : vie privée et hygiène numérique ».

Le CEO de Condensat a marché dans les pas de Timothy May (« The Crypto Anarchist Manifesto »), d’Eric Hughes (« A Cypherpunk’s Manifesto ») ou encore de John Perry Barlow avec sa déclaration d’indépendance du cyberespace. Son éloge de la toxicité des bitcoiners vaut le détour.

Des programmeurs d’élite ont fait le déplacement, notamment Thaddeous Dryja, co-fondateur du Lightning Network, la second layer qui a permis de mettre fin à la guerre du big block en augmentant radicalement le débit de transactions du réseau bitcoin. En anglais.

Mais encore Maxim Orlovsky qui a présenté RGB. Ce système permet de créer des smart contracts en utilisant le réseau Lightning Network. Dit autrement, nous n’avons plus besoin d’ethereum. Titre de la conf : « LNP/BP technology – Why and how it will re-define #DeFi into #BiFi ».

« Imaginez un monde où des protocoles décentralisés peuvent être créés sans générer de nouveaux « tokens », où les smart contracts sont privés, avec un débit de transactions élevé, le tout adossé au bitcoin. Où les protocoles de finance décentralisés sont résistants à la censure et n’ont pas de problème de gouvernance comme dans le monde d’ethereum… […] »

Maxim Orlovsky

D’autres conférences valent aussi le détour comme « Web 1,2,3…5 WTF », avec John Carvalho, ou encore « Qu’est-ce qui différencie Bitcoin de toutes les autres cryptomonnaies », avec Gilles Cadignan et Kévin Loaec.

Cela dit, ces conférences sont plutôt réservées à un public averti étant donné le niveau de technicité souvent élevé.

Mining et Énergie

Il faudra jeter un œil sur le one man show de Sébastien Gouspillou, le pionnier français du mining de BTC. Ses anecdotes et sa voix cassée ont égaillé la conférence. Nous retiendrons de sa prise de parole que les Américains ont certainement fait une erreur en s’installant au Texas. Le mix énergétique y est en effet composé à plus de 30 % de gaz. Les mineurs comme Riot sont de surcroît en compétition avec la population pour le jus…

[Une petite interview de Sebastien Gouspillou par Cointribune sera bientôt disponible sur notre chaîne youtube.]

La conférence de Michel Khazzaka, CEO de ValueChain, a fait beaucoup de bruit. Nous y avons appris que le bitcoin consomme 80 TWh par an (à comparer avec les 130 TWh avancés par Digiconomics), contre plus de 2000 TWh pour le système de paiement traditionnel. Soit 27 fois plus.

« Une transaction BTC consomme autant d’énergie qu’une transaction issue du système bancaire », a-t-il déclaré. Nom de la conf : « Efficience énergétique du bitcoin comparée aux paiements classiques ».

Ne manquez surtout pas le débat « PoW, PoS, la guerre des algorithmes de consensus », avec les shitcoiners Abdelhamid Bakhta (ETH) et monsieur TK mining face aux maxis Gilles Cadignan et Fanis Michalakis.

Nous en retiendrons qu’en PoS, il est impossible d’acheter les ETH d’un groupe de stakeholders devenu dominant s’il ne veut pas les vendre. Mais on peut toujours acheter plus de machines de mining si un groupe de mineurs devenait dominant et hostile. Sans parler que vous avez en plus des nodes qui s’étaient montrés redoutables lors de la Big Block war

L’argument voulant que la tendance soit à la centralisation du mining via d’énorme mining farms a été battu en brèche par Fanis Michalakis. Pour ce dernier, la quête d’énergie peu chère va forcément finir par éclater la production partout dans le monde, là où existent des excédents d’ENR.

Autres conférences (en anglais cette fois) que vous pourrez regarder au calme : « The ESG case for Bitcoin », « How bitcoin mining can transform the energy industry » et, surtout, Stratum V2, qui est un logiciel permettant aux mineurs de faire eux-mêmes leurs blocs pour empêcher les pools de mining de censurer certaines transactions.

Finance et régulation

Les conférences les moins sexy ont concerné la réglementation du bitcoin, un sujet tabou chez les maximalistes venus en nombre sur la côte basque.

La conférence « Le piège du trading et le fantasme des 1000 % » intéressera certainement ceux qui font l’erreur de croire que le trading est différent des paris sportifs. Le panel fut notamment constitué de Owen Simonin (Hasheur) qui a partagé les leçons de son expérience Terra-Luna…

La conférence « Démystification : bitcoin, blanchiment d’argent et régulation (MiCa) » est tout indiquée si vous désirez glaner des informations sur les bâtons que l’UE veut mettre dans les roues du bitcoin.

Par exemple, l’obligation pour les exchanges de ne pas accepter des BTC suspectés de provenir de transaction illicites. C’est comme si les banques se mettaient à refuser les billets ayant des traces de cocaïne dessus…

Sans parler des tentatives déguisées d’empêcher les exchanges de permettre à leurs clients de retirer leurs BTC sur leurs propres wallets

À toutes ces conférences et panels s’ajoutent moult « workshops » un peu plus techniques qui seront prochainement mis en ligne. En attendant qu’ils le soient, retrouvez leurs intitulés sur le site de surfin’Bitcoin ICI. Et le reste du programme ICI.

La conférence Surfin’Bitcoin 2022 de Biarritz s’est rapprochée du standing de son pendant printanier, la Bitcoin conf de Miami. Un grand merci à Jonathan Herscovici, son acolyte Josselin Tonnelier et toute leur équipe.

Retrouvez les conférences en anglais :

ICI la rediffusion de l’après-midi Géopolitique et économie

ICI la rediffusion de la matinée Finance et régulation

ICI la rediffusion de l’après-midi Technologie et outils

ICI la rediffusion de la matinée Mining et énergie

Les rediffusions de la conférence en Français ne devraient pas tarder.

Cette édition Surfin-Bitcoin 2022 fut un succès. Un temps magnifique, des participants de qualité et une ambiance à la rigolade sur la magnifique terrasse surplombant la grande plage. Quel bonheur de quitter son avatar anonyme pour trinquer avec les siens. On a déjà hâte d’être à l’année prochaine !

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Nicolas T.

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