Singapour attire les entreprises japonaises du Web 3.0
Depuis 2021, les fondateurs de compagnies japonaises doivent faire face à de lourdes taxes sur les sociétés lorsqu’ils mettent en vente des tokens et les investisseurs individuels sont imposés jusqu’à 55 % sur les gains.
Le Japon taxe, mais cherche à attirer les acteurs du Web 3.0
Le gouvernement japonais a donné son feu vert à une nouvelle politique qui prévoit de développer et d’étendre l’environnement Web3 dans le pays, y compris l’utilisation de cryptomonnaies, de tokens non fongibles (NFT) et d’organisations autonomes décentralisées (DAO).
Les mesures approuvées font partie de la « Politique de base sur la gestion et la réforme économique et fiscale 2022 » et visent à créer une nouvelle valeur en promouvant la blockchain et les actifs numériques tout en permettant aux utilisateurs de gérer et d’utiliser leurs propres données sur une plateforme numérique plus décentralisée et fiable, selon un rapport local.
De nombreux acteurs internationaux, comme FTX, et nationaux, comme la deuxième plus grosse banque du japon Sumitomo Mitsui Trust, ont une présence sur le territoire japonais pour s’occuper des cryptomonnaies.
Mais cela ne suffit pas, les entreprises japonaises opérant dans le secteur Web3 doivent payer des impôts sur les gains non réalisés si elles émettent un token et que celui-ci prend de la valeur, a déclaré Ryo Matsubara, directeur représentatif d’Oasys, à Forkast lors de l’événement IVS Crypto 2022 à Okinawa. « Nous [pourrions] faire faillite parce que nous devons payer la taxe », a-t-il déclaré.
Dans une interview, Matsubara et le directeur d’Oasys, Daiki Moriyama, ont déclaré qu’un environnement réglementaire difficile au Japon a conduit la société à adopter une approche opérationnelle hybride en cherchant à opérer à partir de Singapour.
Singapour, une destination appréciée par les compagnies Web 3.0 japonaises
Déjà fin 2021, Sota Watanabe, le fondateur d’un hub d’applications décentralisées (DApp) multi-chaînes a créé une entité à Singapour en octobre 2020 et a dissous son entité japonaise en 2021. Il a déclaré que cela a coûté environ 200 000 dollars en frais juridiques et comptables.
Il a également mis en place un programme pour aider d’autres entreprises du Web 3.0 japonaises à migrer vers Singapour. Il prévoit d’émettre des tokens à Singapour et d’envoyer des commentaires au gouvernement japonais sur la difficulté ou la « quasi-impossibilité » de faire des projets Web 3 avec des tokens natifs au Japon, y compris des chiffres concrets sur les valorisations et les détenteurs de jetons.
Selon M. Matsubara, le nombre de startups japonaises s’installant à Singapour devrait atteindre la centaine d’ici 2022, car la ville-État offre des avantages en termes de proximité physique et de fuseau horaire.
Pendant ce temps, la Virtual and Crypto Assets Exchange Association (JVCEA) du Japon, l’organisme local qui régit les échanges de cryptomonnaies, serait en train de discuter des méthodes visant à éliminer le processus de sélection strict pour la cotation des cryptomonnaies suite à l’expression du mécontentement de Premier ministre à l’égard du système actuel.
La fuite des compagnies japonaises vers un pays plus adapté au Web 3.0 est un défi pour le régulateur japonais qui doit trouver un équilibre. Il peut être difficile pour certains régulateurs de re-changer tout le modèle en passant par une réforme des taxes et du système d’émission d’un token.
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Observateur de la révolution monétaire, économique et sociale.
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