Selon la Reserve Bank of India les CBDC vont « tuer » les cryptomonnaies

Les monnaies numériques de la banque centrale (CBDC) peuvent « tuer » les cryptomonnaies dites privées ou les actifs numériques virtuels (VDA), a déclaré le vice-gouverneur de la Reserve Bank of India (RBI), T Rabi Sankar.

CBDC vs cryptomonnaie

De nombreux pays travaillent sur leurs propres monnaies numériques, dites CBDC. En effet, la technologie derrière ces monnaies est extrêmement attractive pour de nombreuses banques centrales qui voient en ces nouvelles formes de monnaie une alternative au cash et aux virements bancaires. L’Iran, par exemple, travaille sur son propre rial numérique.

Lors d’un séminaire organisé par le FMI, le vice-gouverneur de la RBI à exprimer son opinion sur le futur des cryptomonnaies et des CBDC. « Nous pensons que les CBDC pourraient en fait être en mesure de tuer le peu de cas qui pourrait être fait des cryptomonnaies privées » a-t-il déclaré, selon le journal indien « The Economic Times ». L’Inde collabore étroitement avec le FMI sur ces questions de monnaies numériques.

L’Inde est particulièrement connue pour sa position complexe sur les cryptomonnaies, ayant plusieurs fois laissé planer le doute que celles-ci allaient être bannies. Elles sont pour l’instant seulement taxées. Mais comme le souligne le PDG de CoinSwitch en Inde, il est nécessaire d’établir une régulation claire et certaine sur les cryptomonnaies.

Des avis divergeant sur le futur des cryptomonnaies

Anshul Dhir, cofondateur et directeur de l’exploitation d’EasyFi Network, estime que les CBDC et les cryptomonnaies ne feront que se compléter plutôt que de se concurrencer, contrairement à la plupart des opposants.

Vikram Subburaj, PDG de Giottus, a exprimé une opinion similaire. Il affirme que les CBDC ne tueront pas les autres cryptomonnaies, ce qui semble faire partie de la liste de souhaits de la RBI. « Ils ne voient pas la myriade d’innovations qui ont lieu dans le domaine ».

En effet, les cryptomonnaies ne sont que le premier outil afin d’utiliser le web 3.0. Des centaines et des centaines d’utilisations découlent de ces cryptomonnaies et le monde ultra-connecté des métaverses est en plein changement grâce aux nombreuses innovations que les cryptomonnaies apportent.

Les stablecoins au cœur des débats

Suite au récent crash du stablecoin Terra, les régulateurs ont renforcé leurs intérêts sur ces monnaies censées être stable. C’est dans ce contexte que les CBDC pourraient détrôner les stablecoins. Cependant, même si le cas de Terra est particulièrement grave, de nombreux stablecoins renforcent leurs garanties.

À l’heure où les défenseurs des cryptomonnaies se battent pour des stablecoins liées à des monnaies réglementées, M. Sankar a déclaré que leur « acceptation incontestée » semble « déconcertante ». Il a insisté sur le fait qu’il faut comprendre la différence entre l’argent et la monnaie, et que l’argent privé est largement présent dans le système.

Selon les acteurs du marché, les CBDC peuvent être un bon et authentique substitut à cette catégorie de cryptomonnaies, si elles sont bien mises en œuvre.

« Les monnaies stables contribuent à l’afflux de capitaux et à la facilité des transactions dans l’écosystème crypto« , a déclaré Subburaj. « Ils ne sont qu’une partie de l’utilité que représente la blockchain ».

En effet, les stablecoins restent indispensables aux fonctionnements actuels du web 3.0. Cependant, il est possible que de nouveaux stablecoins plus performants ou plus transparent émergent afin de continuer à trouver des solutions sans passer par des CBDC.

L’Inde reste donc dans une position plutôt ouvertement hostile aux cryptomonnaies, alors que l’adoption de celle-ci est de plus en plus élevée dans le pays. Il faudra passer par un travail de fond entre les parties prenantes du web 3.0 et les régulateurs pour trouver un compromis afin de ne pas entraver l’innovation tout en protégeant aux mieux les investisseurs et utilisateurs.