Russie : Le « coup de couteau » de Wagner booste les cryptomonnaies

Quel paradoxe ! L’homme qui a fait trembler le Kremlin ne vient pas du camp des opposants ni de l’extérieur. Lui, Evguéni Prigojine, est un ami très proche qualifié d’« ancien couteau suisse » de Vladimir Poutine. Lui a osé défier le pouvoir en place par une rébellion éphémère soutenue par près de 5 000 hommes. Une situation vite arrangée par Poutine et qui a suscité des émules auprès des crypto-enthousiastes russes.

Tether, le grand vainqueur de la rébellion de Wagner

La Russie, jadis hostile aux cryptomonnnaies, ont changé d’avis au fur et à mesure que les sanctions Occidentaux se faisaient ressentir dans son économie. D’abord, elle a annoncé un projet de plateforme acceptant plusieurs CBDC. Et puis, le Kremlin a donné son feu vert aux banques pour développer des produits crypto idoines.

L’adoption des cryptomonnaies par les Russes a donc poursuivi son bonhomme de chemin. Pas plus tard qu’hier, 26 juin, Fortune s’était penché sur des données surprenantes sur les échanges en cryptomonnaies prélevées sur les seuls exchange acceptant de telles opérations.

En fait, le volume des échanges en Tether libellés en roubles a augmenté sur fond de brève révolte menée par le groupe Wagner.

Les données prélevées chez CCData indiquent que les échanges entre les roubles et l’USDT étaient seulement à 4 millions de dollars samedi dernier. Le lendemain, ce chiffre a été presque multiplié par 4 : plus précisément, 15 millions de dollars.

À l’origine de tout ce chamboulement ?

La ruée des Russes apeurés vers l’USDT de Tether n’a qu’une seule explication. C’est la tentative de déstabilisation du pays perpétrée par Evguéni Prigojine et ses milices fortement expérimentés. Fort d’un convoi de 5 000 mercenaires armés jusqu’aux dents, le groupe Wagner était arrivé tout proche de Moscou avant de stopper ses manœuvres.

Car il y a eu effectivement des négociations avec Poutine et Loukachencko (président de la Biélorussie). Le bain de sang a été évité de justesse à l’occasion. Mais l’image de l’armée russe a subi quelques éraflures.

Pour justifier une tentative de désobéissance à Vladimir Poutine, son désormais ex-ami a avancé plusieurs raisons : abandon de ses troupes en Centrafrique et au Mali, mésententes avec les chefs de guerre en Ukraine, effort contre toute tentative de destruction du groupe Wagner, révélation de problèmes de sécurité en Russie, etc.

Les stablecoins, (crypto)monnaies de crise ?

D’abord, il y a lieu de signaler que la fin de la crise éphémère en Russie a vu la chute des échanges entre le rouble et le Tether à 3 millions de dollars.

Notons toutefois que les crises similaires ont toujours été favorables aux hausses des volumes d’échange entre le rouble et les stablecoins de type USDT. En début d’invasion de l’Ukraine, par exemple, les échanges s’évaluaient jusqu’à 37 millions de dollars.

La dévaluation du rouble russe en raison des sanctions économiques pousserait les gens à adopter des stablecoins.

Et il n’y a pas qu’en Russie que ces cryptomonnaies ont le vent en poupe. D’autres pays assommés par les crises économiques comme l’Argentine et le Venezuela en raffolent actuellement.