Ross Ulbricht exploite le côté sombre du bitcoin et se prend perpétuité
02 octobre 2013 – 02 octobre 2023. Voici exactement 10 ans qu’a commencé la fin de l’histoire de Ross William Ulbricht. Le jeune américain au destin triste est le fondateur de Silk Road. Condamné à la prison à vie, il entame ce 03 octobre la onzième année de son séjour à l’ombre de la lumière. L’histoire du jeune américain appréhendé par le FBI à 29 ans commence avec le darknet, les transactions illicites et les cryptomonnaies, notamment le bitcoin.
Darknet, crypto et Silk Road : le mélange explosif
Il aura connu une mésaventure avec le bitcoin. En effet, Ross William Ulbricht, qui demande actuellement la grâce présidentielle, était le créateur de Silk Road, une marketplace du Darknet. Très prisé, le site était considéré comme le premier marché du Darknet. C’était une marketplace créée en 2021 et servant au blanchiment d’argent ainsi qu’à des transactions illégales.
Les utilisateurs y effectuaient des achats et ventes de drogues, de données illégales, des mots de passe piratés et plusieurs autres produits de contrebande. Selon les rapports, le site servait à mettre en contact les acheteurs et les vendeurs dans un anonymat complet. Il était impossible de remonter aux utilisateurs de Silk Road.
Ross William Ulbricht avait intégré à son site une fonctionnalité permettant aux acheteurs de laisser des avis après chaque opération. Très rapidement, le capital-confiance de la plateforme qui utilisait le bitcoin pour les paiements a connu une croissance vertigineuse.
Selon le rapport du FBI, Silk Road a permis de faire au total près de 1,2 milliard de dollars de vente. Ross Ulbricht aurait touché près de 80 millions de dollars de commissions sur ces transactions.
Quand le bitcoin et Tor forment un duo imbattable
Pour arriver à ses fins, Ross Ulbricht se cachait sous le pseudo Dread Pirates Roberts. Il s’est basé sur le réseau Tor et sur les atouts de la technologie crypto.
Le réseau Tor lui permettait de masquer les informations d’identité et de localisation des utilisateurs grâce à un puissant procédé de cryptage. En ce qui concerne le bitcoin, la cryptomonnaie était la solution de paiement parfaite pour les transactions sur la plateforme. En effet, le réseau Bitcoin offrait l’avantage de la décentralisation et de l’anonymat.
Parce que la blockchain du réseau Bitcoin est accessible et transparente, le réseau Tor était le complétait à perfection. Tor et Bitcoin formaient donc le duo parfait pour le site Silk Road.
Les utilisateurs de la plateforme pouvaient donc profiter des atouts de Bitcoin et s’adonner à des activités et transactions criminelles sans craindre de se faire prendre par les autorités. L’histoire de Silk Road fait partie de celles qui ont suscité la méfiance des régulateurs internationaux à l’égard des cryptomonnaies.
Silk Road, la voie qui n’aboutissait que sur une prison
D’après l’histoire racontée par sa petite amie, Ross William Ulbricht qui a su exploiter les failles de Bitcoin s’est inspiré du nom du projet asiatique « la Route de la soie ». Le nom Silk Road ne lui aura finalement pas porté chance. La plateforme arrête ses services en début d’octobre 2013, soit 2 ans seulement après sa création.
En effet, le FBI a appris l’existence de Silk Road grâce à une collaboration avec des agents du DEA, de l’IRS et des douanes. Le 02 octobre 2013, le FBI effectue une descente dans un café et appréhende le fondateur de Silk Road. L’agence fédérale ferme le site de manière définitive et saisi plus de 144 000 bitcoins.
A l’époque, ce butin valait environ 34 millions de dollars. Plusieurs autres utilisateurs de Silk Roak sont arrêtés. Quant à Ulbricht, il a été condamné en 2015 à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.
Depuis, plus de 250 organisations et plusieurs éminentes personnes ont signé une pétition pour sa libération. Un site web « freerooss.org » a d’ailleurs été créé à cet effet. La pétition demande une seconde chance pour le prisonnier qui vient de fermer une décennie entière derrière les barreaux.
Elle précise que Ross, qui a renoncé à 3 milliards de dollars de bitcoin, avait un casier judiciaire vierge avant l’affaire Silk Road. De plus, les autres personnes accusées dans le même dossier n’ont écopé que d’une peine moyenne de 6 ans d’emprisonnement.
Le réseau Tor et le réseau Bitcoin ont-ils laissé des failles ?
Il est inimaginable que le FBI puisse mettre la main sur le système Silk Road malgré les protocoles de confidentialité déployés sur le site. En fait, l’arrestation de Ross et la fermeture du site Silk Road n’étaient ni dues à Bitcoin ni au réseau Tor.
Les pro-bitcoin et les défenseurs des atouts des cryptomonnaies peuvent donc être tranquilles. Les agents fédéraux ont avoué que les réseaux Tor et Bitcoin les ont empêchés de mettre la main sur Silk Road. Ils ont indiqué qu’il leur a fallu faire preuve de patience et fouiller profondément dans les méandres des forums de discussions sur le net.
En fait, Ulbricht est le responsable de sa propre chute. Sa descente aux enfers commence lorsqu’il commet l’erreur d’envoyer dans un forum une adresse mail contenant son nom. C’était une erreur de débutant. Tout a commencé en janvier 2011.
Un certain « Altoid » envoie dans un forum de discussion un lien dirigeant vers un site de vente de drogues appelé Silk Road. Plus tard, le même utilisateur envoie un message publicitaire sur Silk Road dans un forum dédié au bitcoin. Les agents fédéraux avaient donc commencé à le suivre.
En octobre 2011, Altoid publie un message stipulant qu’il était à la recherche d’un expert en bitcoin. Malheureusement, il y indique son adresse Gmail « [email protected] ». C’était la faille de départ. Avec la collaboration de Google, de la douane et des réseaux sociaux, le FBI a réussi à localiser Ross Ulbricht. C’était la fin pour Silk Road et pour son créateur.
Après une décennie entière passée en prison, Ulbricht implore actuellement le président pour être gracié. Pendant ce temps, le bitcoin continue de régner sur le royaume des cryptomonnaies avec une réputation plus solide que jamais.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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