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Réserves en Bitcoin : Une option qui séduit de plus en plus sur les 5 continents

20h00 ▪ 7 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Longtemps perçu comme un actif spéculatif, le bitcoin s’impose peu à peu comme un élément stratégique dans la gestion des réserves nationales. Face à l’évolution des marchés financiers et aux tensions géopolitiques, plusieurs gouvernements et banques centrales envisagent son intégration dans leurs réserves de change. Aux États-Unis, un projet de loi propose l’acquisition progressive de 1 million de BTC sur cinq ans. En République Tchèque, le gouverneur de la banque centrale examine la possibilité d’une diversification en crypto. De même, en Russie, des responsables politiques poussent pour une réserve stratégique en bitcoin, tandis qu’au Brésil, un projet prévoit une allocation de 5 % des réserves souveraines à cet actif. Ce mouvement constitue un changement de cap notable dans la perception institutionnelle du bitcoin, qui dépasse désormais le cadre de la diversification privée pour devenir un enjeu économique et géopolitique. Si le Salvador a déjà franchi le pas, d’autres pays avancent avec prudence, freinés par la volatilité des cryptos et les incertitudes réglementaires. Entre expérimentations et résistances, une nouvelle dynamique financière se dessine, ce qui laisse entrevoir un possible changement d’équilibre dans le système monétaire mondial.

Le coffre-fort sécurisé rempli de Bitcoins et le politicien confiant restent au cœur de la composition, avec une ambiance plus mystérieuse et stratégique, renforcée par un fond sombre

Les États avancent leurs pions : le bitcoin comme réserve nationale ?

L’intérêt des gouvernements pour le bitcoin dépasse désormais le cadre des débats politiques et s’ancre dans des considérations stratégiques. Aux États-Unis, un projet de loi propose d’intégrer progressivement 1 million de BTC aux réserves nationales sur une période de cinq ans. Porté par la sénatrice Cynthia Lummis, ce texte ambitionne de renforcer la souveraineté financière du pays face aux incertitudes économiques mondiales. « Une telle réserve serait une protection contre les risques inflationnistes et une réponse au déclin de la confiance envers le dollar », affirme Lummis. Toutefois, malgré un soutien marqué au sein du parti républicain, son adoption reste incertaine. L’ampleur de l’investissement, estimé à 18 milliards de dollars aux prix actuels, provoque des réticences, certains jugent le bitcoin est trop volatil pour servir de garantie nationale.

D’autres nations explorent également cette voie. Chacune avance à son propre rythme. En République Tchèque, le gouverneur de la Banque Nationale, Aleš Michl, a évoqué l’éventualité d’une diversification des réserves qui intègre le bitcoin. « Nous analysons plusieurs options, y compris les cryptos, mais rien n’est encore acté », a-t-il précisé. En Russie, où la réglementation crypto demeure stricte, des responsables politiques commencent à percevoir cet actif comme un outil stratégique. Le député Anton Tkachev a demandé au gouvernement d’envisager la création d’une réserve en bitcoin, et cite l’instabilité des monnaies traditionnelles comme le yuan chinois et le dollar américain. Ce positionnement s’insère dans un contexte où Moscou cherche à réduire sa dépendance aux devises occidentales et à contourner certaines sanctions économiques via l’usage des cryptos pour le commerce international.

Une adoption mondiale encore fragmentée, mais en progression

Alors que certaines puissances mondiales réfléchissent encore à l’intégration du bitcoin dans leurs réserves nationales, d’autres pays passent à l’action. En effet, au Brésil, un projet de loi en cours de discussion propose d’allouer jusqu’à 5 % des réserves souveraines à la crypto. Les législateurs brésiliens défendent cette initiative comme un moyen de protéger l’économie locale contre les fluctuations des devises étrangères et les incertitudes géopolitiques. Selon eux, une telle réserve contribuerait à stabiliser le real, en vue de préparer le pays aux transformations du système monétaire international. Toutefois, si ce projet aboutit, le Brésil deviendrait l’un des premiers pays du G20 à institutionnaliser le bitcoin comme actif stratégique.

D’autres États abordent la question sous un angle plus institutionnel et démocratique. En Suisse, un groupe d’experts en cryptos a lancé une pétition qui vise à obtenir 100 000 signatures afin de soumettre la création d’une réserve en bitcoin à un référendum national. « Le cadre légal suisse nous permet d’explorer cette option avec une approche transparente et réfléchie », explique Yves Bennaïm, fondateur du think tank 2B4CH. Si la pétition aboutit, le bitcoin pourrait être débattu au plus haut niveau politique, dans un pays où l’innovation financière joue un rôle clé.

En Afrique du Sud, l’intérêt pour le bitcoin prend une dimension politique et économique. Le parti uMkhonto weSizwe (MKP) plaide pour l’adoption d’une réserve stratégique afin de réduire la dépendance du pays aux financements d’institutions telles que le FMI et la Banque mondiale. Cette proposition repose sur l’idée que le bitcoin pourrait offrir une alternative monétaire souveraine, à travers la protection de l’économie sud-africaine contre les pressions extérieures et les fluctuations du rand. Le MKP évoque également la possibilité d’utiliser le bitcoin mining pour valoriser les surplus d’énergie renouvelable, ce qui renforcerait ainsi l’indépendance énergétique du pays.

Malgré l’essor des réserves en bitcoin, plusieurs défis freinent son adoption à grande échelle. La volatilité extrême demeure un frein majeur, ce qui dissuade les banques centrales d’intégrer un actif aussi imprévisible dans leurs réserves stratégiques. De plus, son acceptation en tant que réserve officielle exigerait des réformes réglementaires profondes pour s’aligner sur les standards des marchés financiers internationaux. Toutefois, l’évolution des politiques monétaires montre un changement de paradigme. Les banques centrales et les gouvernements accordent une place croissante aux cryptos dans leurs décisions macroéconomiques. Ainsi, l’idée d’un bitcoin en tant qu’actif de réserve ne relève plus de la spéculation, mais s’insère dans un débat stratégique sur l’avenir des réserves monétaires mondiales. Si cette tendance se confirme, elle pourrait redessiner les équilibres financiers internationaux, et offrirait aux États une alternative aux réserves traditionnelles dominées par le dollar et l’or.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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