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République centrafricaine : Après la légalisation du Bitcoin (BTC), « Sango »

jeu 26 Mai 2022 ▪ 6 min de lecture ▪ par Mikaia A.

Probablement inspirée du Salvador dans la légalisation du bitcoin, la République centrafricaine enclenche la vitesse supérieure. Ainsi a-t-elle décidé de lancer « Sango », un projet visant la création d’un crypto hub en Afrique.

La République centrafricaine et les cryptos

Sango, vers un même langage pour le bitcoin (BTC) ?

Le 21 avril dernier, l’Assemblée nationale de la RCA a voté à l’unanimité la légalisation du bitcoin. N’oubliez pas non plus que jusqu’à 30 mai, des bitcoiners sont de passage dans le pays. Leur but : soutenir techniquement cette initiative historique pour le pays et l’ensemble de l’Afrique.

Le président Faustin-Archange Touadéra qui est la tête pensante derrière ce projet veut franchir un nouveau cap. Mardi dernier, il a fait l’annonce d’une autre étape qui peaufinera le processus. Il s’agit de « Sango », un projet qui prévoit le développement du premier crypto hub africain. Son but ultime consiste en l’attraction d’investisseurs dans le continent.

Voici son tweet concernant Sango :

« Suite à l’adoption à l’unanimité par l’Assemblée nationale du statut de monnaie légale de la #BTC, nous sommes heureux de vous présenter la première initiative concrète ! Elle va au-delà de la politique et de l’administration et a le potentiel de remodeler le système financier de la RCA ! #bitcoin. »

De quoi remettre en question la philosophie économique centrafricaine. Corollairement, un nouveau mode de gouvernance économique soutenu par les investissements numérique en émergera.

Dans un communiqué de presse, Touadera a déclaré :

« Nous allons franchir une nouvelle étape avec le lancement du projet Sango, l’initiative la plus ambitieuse, innovante et surprenante destinée à transformer l’économie. »

« Ce projet entend ‘construire directement, au cœur de l’Afrique, le premier centre d’investissement relatif aux cryptomonnaies, reconnu par le Parlement d’un pays, qui accueillera des crypto-entreprises et attirera les crypto-enthousiastes du monde entier », commente-t-on dans le document de présentation de Sango.

Vers l’établissement d’une Crypto Island ?

La « Crypto Island » (traduction : « île crypto ») serait un remake du « Bitcoin Beach » du Salvador. Probablement, la République centrafricaine compte rameuter les bitcoiners via cette infrastructure une fois établie. Normalement, elle prendra la forme d’une zone économique protégée qui mettra en avant le métaverse et les NFT.

Parallèlement à cette île crypto, la Centrafrique tablera sur un programme d’identité digitale validé par le gouvernement. Il érigera aussi une banque nationale « numérique » qui lui est propre.

Ici, l’objectif est de donner un coup d’ail au bitcoin après sa légalisation sur l’ensemble du territoire. Donc, la volonté de la RCA de devenir le premier pays en Afrique à mettre en place un cadre juridique propice aux cryptomonnaies ne restera pas une utopie.

« [Sango] peut ouvrir une nouvelle ère économique au potentiel énorme que ni l’Afrique, ni le reste du monde ne se sont imaginés. Mon plus grand souhait est que ce projet soit accessible à tous, qu’il ouvre de nouvelles voies, qu’il soit un exemple mondial et que les bénéfices qu’il va engendrer deviennent vecteurs de performance économique pour notre pays », ajoute le président mathématicien Faustin-Archange Touadera.

Quelles sont les limites de Sango ?

Déjà, il y a un problème d’infrastructure qui handicapera Sango. Sébastien Gouspillo, spécialiste du minage et cofondateur du Bigblock DC, en a fait la remarque :

« Le pays n’a pas forcément toutes les infrastructures pour pouvoir réussir ce pari : il n’y a pas beaucoup d’électricité dans ce pays, il y a très peu d’internet. Comment on va pouvoir développer le bitcoin ? Il y a avait des doutes ».

Le chef de la délégation des bitcoiners partis ce jour pour la RCA a ajouté :

« On y va pour écouter et pour tenter d’amener quelques solutions au pays pour les aider afin que ce ne soit pas un échec patent, mais une réussite pour les populations. »

Pour ce faire, le gouvernement a prévu le développement d’un wallet acceptant le bitcoin, d’autres cryptomonnaies et le franc CFA. Avant de résoudre complètement le problème d’accès à Internet, les Centrafricains useront du réseau téléphonique. Plutôt que de se lamenter sur leur sort.

Dire que seulement 10 % de la population locale peuvent pour le moment accéder à Internet (Source : Banque Mondiale).

Mais un autre problème reste à résoudre pour l’exécutif centrafricain. Celui du FMI qui n’a pas manqué d’avertir les dirigeants sur cette alternative. Car à ses yeux, il ne faut pas voir le BTC « comme une panacée contre les défis économiques » pour l’Afrique.

Abebe Aermo Selassie, directeur du département Afrique au FMI, a critiqué la légalisation du bitcoin par la RCA :

« Adopter simplement la possibilité d’utiliser le bitcoin est quelque chose qui doit être surveillé de manière très, très attentive, il faut s’assurer que le cadre législatif, la transparence financière et la gouvernance soient bien en place. »

Sango, initialement une langue parlée par plus d’un million de Centrafricains, devient un projet qui changera complètement la donne dans la RCA. Mais comme ce pays a la particularité d’être au centre de l’Afrique, ce vent nouveau soufflera dans les 4 coins du Continent. Adieu centralisation, joug néocolonial et barrières d’investissement quand la Mama Africa s’éveillera avec du bitcoin dans les wallets.

Source : BFM TV; Afrik

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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