Rapport des bitcoiners en déplacement en Centrafrique : Du travail reste à faire !

Après avoir validé le bitcoin (BTC) comme monnaie légale, la République centrafricaine a fait appel à des experts internationaux pour éclairer certains points. En revenant de ce pays, l’équipe de bitcoiners menée par Sebastien Gouspillou (BigBlock Green Mining) a présenté son rapport au président Touadéra.

Les bitcoiners optimistes quant à l’intégration du bitcoin au RCA

Dans notre article du 20 mai, nous avons largement parlé de la suite de l’adoption du bitcoin par la Centrafrique et puis de l’existence d’une invitation adressée à des bitcoiners par le gouvernement Touadéra.

Nous avons noté dedans l’intitulé de leur mission « Conférence-débat à l’attention de l’élite nationale et de la société civile suivie d’une large communication à l’attention de la population sur le Bitcoin, sous l’autorité du Conseil Economie et Social ».

Après un état des lieux et des échanges, la délégation de bitcoiners a trouvé que du travail reste à faire dans le pays. L’application de la loi sur les cryptomonnaies récemment votée demandera plus d’effort aux acteurs et aux parties prenantes locaux. Dire que la Banque mondiale a déjà annoncé qu’elle ne déboursera aucun centime en faveur de ce projet ni de Sengo.

Éléments favorables et défavorables à l’application de la loi

Dans la note d’analyse présentée au président Faustin-Archange Touadéra, ces spécialistes du bitcoin ont cité des points positifs et aussi des limites.

Points positifs

• cadre légal dans lequel s’insèrera le bitcoin et les autres cryptomonnaies ;
• le recours régulier au paiement mobile ;
• 5 % de taux bancarisation de la population ;
• etc.

Cela les amène donc à dire que la République centrafricaine est un bon port pour le bitcoin et les cryptomonnaies. Et ce malgré la crise subie par le marché actuellement.

Limites de l’intégration du bitcoin au RCA

Beaucoup d’éléments défavorables ont été cités dans le fameux rapport, à savoir :

• accès à l’électricité très faible ;
• problème d’accès à internet ;
• absence de formation sur le bitcoin ;
• etc.

Néanmoins, les bitcoiners ont suggéré au président d’ériger une « maison du bitcoin », comme la Casa del bitcoin du Salvador. On y dispensera certainement de bonnes informations, formations concernant les cryptomonnaies et leurs atouts. Parallèlement à cela, le gouvernement local aura intérêt à lancer des opérations de sensibilisation dans tous les pays, notamment au niveau des appareils administratifs et économiques. Quitte à ériger une « ambassade » spécialisée dans la promotion du BTC.

Il y a lieu également d’évoquer une autre limite : l’obligation de présenter une pièce d’identité en vue de l’obtention d’une carte SIM. Probablement, nos bitcoiners ont fait le rapport avec le KYC qui représente un frein pour les investisseurs en cryptomonnaies.

Concernant Sango, les bitcoiners avouent n’avoir obtenu aucun détail à ce sujet : « nous n’avons pas suffisamment de détails et son issue n’est pas prise en compte dans notre analyse », remarquent-ils. Peut-être que Touadéra compte inviter d’autres spécialistes pour faire avancer Sango, ou bien s’appuiera-t-il sur l’expérience du Salvador ? Ou bien il les appellera à nouveau après avoir digéré ce rapport.

Source : RFI