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Qui est Mark Karpelès ?

10 min de lecture ▪ par La Rédaction C.
Apprendre Fondamentaux

Il fait partie de ceux qui ont marqué l’histoire du bitcoin. Mark Karpelès était le PDG de la plateforme d’échange de cryptomonnaies Mt. Gox, autrefois leader du marché, et qui pourtant a fait faillite dans des conditions des plus déplorables. Mais au-delà de cette étiquette sulfureuse, il a également joué un rôle important dans le développement du projet de Satoshi Nakamoto. De « baron du bitcoin » à paria, explorons le parcours atypique de ce geek qui a marqué l’actualité mondiale en 2014.

Photo de Mark Karpelès

Éducation

Mark Karpelès est né le 1er juin 1985 à Chenôve, en France. Très tôt, il se passionne pour la programmation informatique. À l’âge de 3 ans, il écrit son premier programme

En réalité, durant son enfance, Mark consacre beaucoup de son temps libre à la création de mini-jeux vidéo. Il grandit à Dijon où il fait une partie de sa scolarité.

Très curieux de nature, il a la capacité d’apprendre avec beaucoup de facilité des domaines variés. De l’informatique à l’électronique, en passant par la physique quantique et la cuisine. Sa mère, qui le trouve précoce, lui fait passer un test de QI. Celui-ci le place au-dessus de la moyenne. 

En 1992, le petit garçon s’installe à Paris pour poursuivre ses études dans une école pour surdoués.

Crédit photo wilkernet on Pixabay
Crédit photo wilkernet on Pixabay

Carrière

Après avoir obtenu son baccalauréat en 2003, Mark décide d’arrêter les études et de se lancer dans la vie active. Il est recruté comme développeur par les sociétés de création de jeux vidéo Linux Cyberjoueurs et Eurocenter Games. 

Au bout de deux ans seulement, la collaboration avec Stéphane Portha, le propriétaire de ces deux structures, tourne au vinaigre. Karpelès décide alors de démissionner.

Plus tard, Portha l’accuse d’avoir accédé frauduleusement à des données confidentielles dans le cadre de l’un de ses projets. L’ex-patron vexé lui intente un procès pour piratage informatique. Déjà déprimé, le Français de 20 ans se retrouve au chômage et menacé par une action en justice.

Entre-temps, il avait lancé un blog sur lequel il partageait régulièrement des conseils sur la programmation et la sécurité informatique sous le pseudonyme MagicalTux. Les difficultés qu’il traverse l’amènent à se réfugier dans ce personnage fictif dont les articles sont d’ailleurs très appréciés sur Internet.

Après ce premier échec professionnel, Mark tente une nouvelle incursion dans le monde du travail avec la startup de e-commerce NexWay. Cette fois-ci, même s’il est bien payé, Karpelès ressent le besoin de changer de cap.

Déménagement au Japon et découverte du bitcoin

Crédit photo jorono on Pixabay
Crédit photo jorono on Pixabay

À l’âge de 24 ans, le fan de manga déménage à Tokyo, au Japon, pour vivre son rêve d’enfant. Il ne lui faut que quelques mois pour apprendre à parler couramment le japonais.

En octobre 2009, Karpelès crée sa propre entreprise dans le cadre d’une collaboration avec son nouvel ami Julien Laglasse. Baptisée Tibanne, en hommage à son chat, la société est spécialisée dans le développement et l’hébergement de sites internet.

Tout se passe bien jusqu’en 2010, date à laquelle débute le procès initié par son ancien employeur. Convaincu de son innocence, Mark ne se présente pas au tribunal. Cela dit, il est condamné à un an de prison et à 45 000 euros de dommages et intérêts.

En 2010, l’un de ses clients lui propose de payer ses services en bitcoins. Intrigué par cette technologie, le Français accepte. Puis, il décide rapidement de généraliser ce nouveau mode de paiement à toute son entreprise. Tibanne devient ainsi l’une des rares entreprises, peut-être même la première, à accepter les paiements en BTC.

L’acquisition de Mt. Gox

Convaincu par le potentiel de cette monnaie virtuelle, Karpelès veut faire partie de cette révolution. Aussi, lorsque Jed McCaleb lui propose d’acheter Mt. Gox, sa startup spécialisée dans l’achat et la vente de bitcoins, il ne peut résister à l’opportunité.

Le hic, c’est qu’à ce moment-là, Mark n’a pas assez de fonds pour acquérir la plateforme d’échange. Mais Jed lui propose un prélèvement mensuel sur ses bénéfices futurs pour lui permettre de se libérer de sa dette.

Par ailleurs, l’exchange accuse un déficit de 80 000 bitcoins en raison d’un piratage. Mais McCaleb rassure Mark en lui disant que l’activité du site lui permettra de boucher le trou de trésorerie très rapidement.

En 2011, le surdoué dijonnais acquiert une participation majoritaire (88 %) dans le capital de MtGox et en devient le PDG.

En peu de temps, il en fait la principale plateforme d’échange de bitcoins. À son apogée, la structure traite 76 % des échanges mondiaux, avec environ 6 millions de dollars de transactions par jour.

Pendant ce temps, la couverture médiatique du bitcoin provoque une véritable ruée vers l’or numérique. C’est ainsi que Mt. Gox, qui concentre la grande majorité de l’approvisionnement en BTC, devient une cible de choix pour les cybercriminels.

Credit AdobeStock - 24K-Production
Credit AdobeStock – 24K-Production

La Bitcoin Foundation

Mark Karpelès est un contributeur engagé du projet de Satoshi Nakamoto. En 2012, il a contribué à la création de la Bitcoin Foundation. Au début, il a même siégé au conseil d’administration de l’association. De plus, dans ses beaux jours, il a fait don de 5 000 bitcoins à la fondation pour soutenir ses actions.

La chute d’un empire

Le 7 février 2014, Mark est propulsé sous les feux des projecteurs, mais pas pour de bonnes raisons. La chute du cours du BTC, amorcée à la fin de l’année précédente, a poussé les utilisateurs à vouloir retirer leurs actifs de la plateforme. 

Très vite, ils se sont rendu compte que l’entreprise avait un problème de solvabilité. En effet, les nombreux piratages dont a souffert l’exchange au fil des ans ont entraîné la disparition de 750 000 bitcoins.

Soudain, le château de cartes s’effondre. Mt. Gox se déclare en faillite le 25 février, entraînant dans sa chute ses milliers de clients. Soudain, Karpelès devient l’homme à abattre. Si pour certains cette insolvabilité est la conséquence de son incompétence, pour d’autres, il est tout simplement un escroc.

De son côté, il nie les accusations de détournement de fonds portées à son encontre. Pourtant, un peu plus tard, 200 000 BTC sont retrouvés dans l’un des hard wallets de la société. Parce qu’il avait dissimulé ces fonds, les doutes sur l’honnêteté de Karpelès s’intensifient.

Dans le même temps, il a une série de démêlés avec la justice américaine. D’une part, CoinLab, une société concurrente avec laquelle Mt. Gox avait conclu un accord, poursuit l’entreprise pour rupture de contrat. La raison en est que l’exchange était censé lui transférer la gestion de ses clients américains, mais ne l’a pas fait.

D’autre part, les autorités fédérales américaines accusent la société de Karpelès d’opérer aux États-Unis sans agrément. Suite à cela, elles procèdent à la saisie de cinq millions de dollars, propriété de la bourse.

Un séjour en prison

La justice japonaise ordonne l’arrestation du Français le 1er août 2015 à Tokyo. En réalité, les instances judiciaires le poursuivent pour falsification de données et détournement de fonds. Après environ quatre mois de garde à vue, Karpelès est finalement placé en détention pendant un an.

Au mois de juillet 2016, il est relâché moyennant une caution. En 2019, Mark présente publiquement ses excuses à la communauté crypto via Reddit. Il clarifie également certaines questions obscures remises sur le tapis par les utilisateurs du réseau social.

Par ailleurs, son procès a lieu en mars de la même année. Même s’il plaide non coupable, le Japon le condamne à 2,5 ans d’emprisonnement avec sursis et quatre ans de probation pour manipulation de données.

Pour conclure

Très doué pour le développement de logiciels, Mark Karpelès a intégré le milieu professionnel très jeune. Pourtant, autant cet environnement ne lui correspondait pas, autant il y avait en lui un désir ardent de se lancer dans l’entrepreneuriat. Ce qu’il fait, avant de se rendre compte qu’intelligence ne rime pas nécessairement avec sens des affaires. Piètre gestionnaire d’entreprise, son insouciance lui a coûté sa place à la tête du plus important exchange de cryptomonnaies de son époque, sans oublier ses démêlés avec la justice. Il faut malgré tout lui reconnaitre son aide dans le développement de Bitcoin, aux côtés de Gavin Andresen et Hal Finney.

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