Qu’est-ce que la cryptographie ?
La cryptographie de manière générale représente l’un des sujets les plus en vogue depuis au moins une décennie. Popularisée avec l’avènement du bitcoin vers la fin des années 2000, cette technologie était jusqu’alors peu connue du grand public. Depuis, elle connaît un engouement sans cesse croissant. À l’heure où l’information est plus que jamais devenue le nerf de la guerre, la cryptographie connaît sans doute son heure de gloire. Il est donc utile d’en comprendre l’origine et la raison d’être.
Histoire et importance de la cryptographie
Sans la cryptographie, le bitcoin et dans l’ensemble les cryptos n’existeraient pas aujourd’hui. Comprendre l’origine et l’importance de cette discipline implique d’interroger le passé. Car la cryptographie n’est pas le fruit du hasard. Elle est la réponse à une préoccupation majeure commune à tous les êtres humains : le souci de confidentialité.
Il est vrai qu’aujourd’hui, c’est l’un des enjeux stratégiques majeurs du 21e siècle. Le besoin de le relever est néanmoins établi au moins depuis 2000 ans avant Jésus-Christ. En effet, il est démontré que les premières sources de la cryptographie datent du temps des hiéroglyphes. La compréhension de ses dessins figuratifs schématiques, déjà très élitistes pour cette époque, était alors réservée à un cercle restreint d’initiés. Cette tendance, on la retrouve, quelques siècles plus tard, chez le général romain Jules César.
C’est notamment avec lui que se remarque la première utilisation connue d’un système cryptographique. En effet, ne faisant pas confiance à ses messagers, César conçoit un mécanisme de communication basé sur l’alphabet latin. Un procédé ingénieux dans lequel chaque caractère de ses textes est remplacé par un caractère situé trois points plus haut dans l’alphabet. C’est tout le sens du mot « cryptographie » dont préfixe « crypt- » signifie « caché » et le suffixe « — graphie » « écriture ».
L’efficacité de cette technique fera plus tard sa renommée et favorisera sa diffusion à travers le monde. Elle est aujourd’hui au cœur de batailles acharnées opposant les plus brillants mathématiciens et informaticiens de notre époque. Car la cryptographie s’est imposée comme l’élément fondamental du succès dans les affaires et surtout dans la guerre. On comprend pourquoi plusieurs gouvernements s’insurgent contre la démocratisation de ses méthodes, sous quelque forme que ce soit.
Méthodes et typologie de la cryptographie
De la genèse de la cryptographie, une évidence saute aux yeux. Concrètement, elle favorise la sécurisation des données et des messages de telle sorte que seuls l’expéditeur et le destinataire puissent y avoir accès. La question qu’on peut légitimement se poser est de savoir comment cela est possible ? La réponse tient aux méthodes mises au point pour parvenir à ce résultat. Ces dernières permettent du coup une classification de la cryptographie en deux grandes branches. Cryptographie symétrique et cryptographie asymétrique sont ainsi les deux principales méthodes utilisées pour sécuriser les messages et les données numériques.
La cryptographie symétrique
Technique parmi les plus simples et les plus utilisées pour crypter et décrypter les données électroniques, la cryptographie symétrique repose sur un principe de clef. D’où l’origine de son nom de cryptographie à clef secrète (privée). Cette dernière rappelle d’ailleurs la formule magique « Sésame ouvre-toi » dans l’histoire d’Ali Baba et des quarante voleurs. Sans elle, aucune des deux parties ne peut communiquer. De fait, l’expéditeur et le destinataire doivent tous les deux disposer de la même clef. Sans quoi « le sésame » auquel elle est censée donner accès restera tout bonnement crypté.
Pour réaliser ce cryptage, la cryptographie recourt essentiellement à des algorithmes de cryptage qui sont fondamentalement de deux types. Il y a notamment les algorithmes de flux et les algorithmes de bloc. Le premier type crypte les données pendant leurs transmissions. L’un des plus populaires algorithmes de cryptage de flux est le Rivest Cipher 4 (RC4). Le second quant à lui procède à l’inverse du premier en stockant les informations dans la mémoire du système. Son plus célèbre exemple est l’Advanced Encryption Standard (AES).
Au-delà de son apparente efficacité, la cryptographie symétrique comporte une faille. Le message sera accessible à tout tiers disposant de la clef. Une lacune que corrige la cryptographie asymétrique.
La cryptographie asymétrique
Également connue sous le nom de cryptographie à clef publique, cette méthode cryptographique implique l’usage de deux clefs. La première, une clef publique indispensable pour envoyer et crypter des messages, est accessible à tout le monde. La seconde, une clef privée évidemment, est gardée secrète pour le décodage du message.
Les deux sont complémentaires pour envoyer et recevoir des données et des informations particulièrement sensibles. Elles sont surtout interdépendantes parce qu’intimement liées d’un point de vue mathématique. Ce qui rend la cryptographie asymétrique beaucoup plus efficace que la cryptographie symétrique. Les clefs utilisées dans le cadre de cette dernière peuvent d’ailleurs être chiffrées par la méthode cryptographique asymétrique. Ceci, quand bien même cette dernière a pour inconvénient de n’être applicable qu’à une petite quantité de données.
Ajoutées à la méthode des fonctions de hachage, un troisième type de cryptographie qui n’utilise pas de clef, cryptographie symétrique et cryptographie asymétrique ont tout pour s’appliquer à une large palette d’usages. Parmi celles-ci, les opérations par carte et les applications de paiement, le contrôle de signature pour garantir que l’identité de l’expéditeur, la génération de nombres aléatoires. La sécurisation des courriers électroniques et messages étant parmi les utilisations phares de la cryptographie. Ceci, au même titre que les données des entreprises, les données d’identification personnelle, ou encore les fichiers jugés critiques et sensibles, à l’instar des informations de paiement en ligne. C’est dire que les enjeux et les défis de la cryptographie sont considérables.
Enjeux et défis de la cryptographie
Sans aucun doute, la cryptographie est l’alpha et l’oméga du progrès technologique d’aujourd’hui et de demain. En effet, à l’heure de l’explosion des cryptos basées sur la blockchain, de la floraison des startups dédiées à cette technologie, et de la volonté des États de contrôler ce qui se passe dans ce secteur, la cryptographie devient tout simplement indispensable.
Inutile de préciser que sa maîtrise et son contrôle sont devenus une question stratégique vitale pour les entreprises et les États. Ceci vaut pour les particuliers, dont plusieurs y voient un moyen de se défaire des dérives autoritaires des gouvernements, dans un contexte de restriction des libertés fondamentales.
C’est là l’un des plus grands défis de la cryptographie qui doit encore travailler à garantir la sécurité et la liberté de tous. Un problème titanesque qui n’a pas encore été résolu. Par exemple, nombreux sont ceux qui fustigent les projets de monnaie numérique de la banque centrale (CBDC). La raison est qu’il accroît les risques de contrôle soutenu des gouvernements sur les individus. Un argument légitime, quand on sait qu’à la base, la cryptographie pourrait apporter davantage de pouvoir, de liberté et de confidentialité aux citoyens.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.