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Qu’est-ce que Chainlink (LINK) ?

dim 25 Juil 2021 ▪ 12 min de lecture ▪ par Nicolas

Chainlink est ce qu’on appelle un oracle dans le monde des cryptomonnaies. Pour résumer les choses simplement, un oracle est un système qui permet de récolter des données fiables sur quelque chose de particulier, puis de transmettre cette information à un smart contract qui va se servir de ces données pour décider de l’exécution ou non de ce dernier.

Un smart contract est programmable sur une blockchain, mais ne peut pas de lui-même aller chercher des informations qui ne se trouvent pas sur cette blockchain. Chainlink propose donc d’aller chercher ces informations à l’extérieur de la blockchain, puis de les transférer sur cette dernière afin de fournir des données fiables sur lesquelles peut se baser le smart contract. On peut donc dire que Chainlink connecte le monde réel avec celui de blockchain.

Dans cet article, nous allons voir avec vous comment fonctionne exactement le projet afin de rendre les choses plus claires et plus compréhensibles.

Quel est le problème que tente de résoudre le projet ?

Les smart contract permettent d’exécuter automatiquement certaines tâches lorsque des conditions bien précises sont remplies. Par exemple, les smart contract sur la blockchain Ethereum ont été très utiles pour de nombreuses ICO. En effet, lorsqu’un certain nombre de personnes avaient contribuées pour un certain montant total, la vente s’arrêtaient et les tokens étaient ensuite distribués à une date fixe sur l’adresse Ethereum qui avait servi au paiement.

Toutes ces choses sont facilement programmables sur la blockchain et peuvent s’exécuter très simplement. Cependant, que se passe-t-il lorsque l’exécution d’un smart contract nécessite des informations que la blockchain ne peut pas obtenir d’elle-même ? Il faut aller chercher ces données à un autre endroit, puis transmettre ces informations à cette dernière. Pour illustrer ces propos, nous pouvons prendre deux exemples.

Notre premier cas concerne les assurances sur les retards d’avion. On peut décider qu’à partir de 2h de retard, l’utilisateur recevra 20% de ristourne et qu’à partir de 5h de retard, celui-ci sera remboursé intégralement. Or, le smart contract ne peut pas savoir ces informations à l’avance et il faut que quelqu’un lui transmette ces données.

On peut également parler des résultats d’une élection. Deux personnes peuvent avoir fait le pari sur la victoire des Démocrates ou des Républicains lors des élections américaines. Là aussi, il faut absolument qu’un oracle transmette les informations sur la blockchain pour que le smart contract puisse s’exécuter correctement.

Cependant, il y a également un autre problème à résoudre avec les oracles : s’assurer de leur fiabilité. Il n’est en effet pas concevable que des données erronées soient transmises à la blockchain, car cela induirait le smart contract en erreur et l’exécution de celui-ci ne serait dès lors pas conforme à la réalité.

Afin d’obtenir des données fiables, Chainlink fait appel à plusieurs nodes différentes. Ces nodes établissent alors un consensus entre elles afin de fournir des données agrégées au smart contract. De cette façon, le smart contract ne se base pas sur les données d’un seul oracle, mais sur celles fournies par plusieurs différents. Cela permet donc d’avoir une probabilité bien plus grande que les informations correspondent effectivement à la réalité.

En ce qui concerne la partie technique, les choses sont un peu plus difficiles à comprendre. Le réseau Chainlink fonctionne à la fois « on-chain » et « off-chain ». Une partie se charge de collecter les informations et l’autre se charge de les insérer sur la blockchain en fonction des demandes.

La partie on-chain de Chainlink utilise la blockchain Ethereum pour ses « oracle contracts ». Lorsqu’une demande pour obtenir des données se situant en dehors de la blockchain est effectuée, la requête est transférée sur le réseau Chainlink qui traite la demande sur sa propre blockchain. Ensuite, Chainlink se charge de trouver le service d’oracles qui correspond à la demande. Le tout fonctionne avec un « Chainlink contract » qui est divisé en 3 parties :

·         Le “reputation contract”. Cela permet d’analyser la fiabilité d’un oracle en particulier ;

·         Le “order-matching contract”. Des données sont fournies par des oracles, puis celles-ci sont analysées et sélectionnées en fonction du reputation contract ;

·         Le “aggregating contract”. Toutes les données sont compilées ensemble et une réponse finale est donnée par rapport à la requête initiale.

La partie off-chain est celle qui permet de récompenser ou de punir les utilisateurs qui ont fourni les résultats à la requête donnée. Lorsqu’un oracle fournit une réponse, celle-ci est analysée comparativement à celles fournies par les autres oracles et pondérée par la réputation de chaque node.

Lorsqu’un oracle fournit une information jugée comme pertinente, il est récompensé avec des tokens LINK et sa réputation augmente, ce qui lui permettra à l’avenir d’être choisi plus souvent pour fournir des données.

A l’inverse, lorsque la réponse donnée par un oracle est considérée comme mauvaise ou fausse, cet oracle peut subir une pénalité et sa réputation diminue. Petit à petit, il finira par ne plus être choisi et ne fournira plus aucune donnée à Chainlink.

Ce mécanisme incite ainsi fortement les oracles à fournir des informations correctes. Plus ils sont honnêtes et fiables, plus ils seront choisis régulièrement et plus ils gagneront de récompenses. A l’inverse, la malhonnêteté est punie et peut entraîner des sanctions financières.

Logo Chainlink

Chainlink est considéré comme l’oracle le plus fiable actuellement sur le marché. De ce fait, d’autres projets recourent à ses services afin d’obtenir des informations fiables. On peut par exemple citer la plupart des projets qui tournent autour de la Finance Décentralisée (DeFi – Decentralised Finance) qui utilisent des smart contracts et qui ont besoin d’informations externes pour exécuter certaines opérations.

Si les projets DeFi utiliseraient un service d’oracle centralisé, alors cela pourrait être problématique. En effet, si un oracle venait à se faire hacker, alors il serait facile de manipuler les informations qu’il peut fournir pour que cela tourne à l’avantage du pirate. Ce problème est déjà arrivé par le passé et arrivera encore sans doute dans le futur. Il est donc important pour la DeFi d’utiliser un système d’oracles décentralisés, comme l’est Chainlink, où les piratages et les manipulations sont pratiquement impossibles.

Toutefois, Chainlink ne peut pas être la solution miracle à tous les problèmes rencontrés par d’autres projets pour trouver des oracles fiables. En effet, si tout le monde se décidaient à utiliser uniquement Chainlink, cela pourrait engendrer un problème si pour une raison ou une autre Chainlink cessait de fonctionner. Ils n’auraient alors plus aucun oracle à leur disposition et ne pourraient plus fonctionner.

Même si Chainlink est probablement l’oracle le plus fiable actuellement, les autres projets ont l’obligation d’en utiliser d’autres en même temps afin d’éviter ce genre de problème. En outre, Chainlink a été victime d’une attaque spam en septembre 2020 où plusieurs centaines d’ethers ont été dérobés sur les wallet des nodes. Le problème a été rapidement résolu, mais cela doit vous faire garder à l’idée qu’à l’heure actuelle, Chainlink n’est pas la solution miracle infaillible.

L’ICO de Chainlink s’est déroulée le 19 septembre 2017. A l’époque, ce fût un énorme succès car les ventes ont atteint 32 millions de dollars en seulement deux heures. Au total, il existe 1 milliard de tokens LINK qui ont été répartis de la façon suivante :

  • 35% pour les personnes qui gèrent les nodes et pour stimuler l’écosystème ;
  • 35% qui ont été vendus au public ;
  • 30% pour la société afin d’assurer le développement continu du projet.

Depuis la date de l’ICO et celle de la rédaction de cet article (janvier 2021), on est passé d’un nombre de tokens LINK en circulation de 350 millions à environ 400 millions. Ceux-ci ne sont introduits sur le marché que très lentement, ce qui est une bonne chose. Il en reste encore pratiquement 60% qui ne sont pas encore en circulation.

Le jeton LINK sert à rémunérer les opérateurs des nodes. En effet, ceux-ci doivent se procurer des données d’une source extérieure, les convertir dans un format lisible par la blockchain, utiliser de la puissance de calcul et fournir des garanties de disponibilité. Comme ils ne le font pas de façon bénévole, ils doivent recevoir un paiement pour les services qu’ils fournissent.

Toutes les sociétés qui veulent recourir aux services de Chainlink ne peuvent que payer avec du LINK, elles n’ont pas d’autres alternatives. Le prix pour une obtenir une information dépend de la demande de la ressource off-chain et de l’offre disponible d’informations similaires. Il n’est pas possible de négocier ce prix, celui-ci est fixé de façon automatique.

Nous espérons que cet article qui vous expliquait en quoi consistait Chainlink vous a plu et que vous comprenez désormais mieux le fonctionnement global du projet. Comme vous avez pu le constater, trouver des oracles de qualité pour l’instant n’est pas facile et Chainlink tente de combler ce besoin.

Grâce à son système de bonus et malus, les bons acteurs sont récompensés lorsqu’ils fournissent des informations fiables, tandis que les mauvais acteurs n’auront à terme plus la possibilité de fournir des données et donc, de gagner des tokens LINK en guise de récompenses.

Afin de fournir des informations aussi fiables que possible, Chainlink se base sur les résultats de plusieurs nodes avant de fournir une information finale. L’information fournie par chaque node est pondérée par sa réputation et les données finales sont une compilation de toutes les données reçues.

Si Chainlink est probablement le meilleur oracle à l’heure actuelle, cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’un système infaillible. Le projet est toujours en cours de développement et les choses s’améliorent au fil du temps. Cependant, d’autres acteurs veulent aussi se forger une place dans l’écosystème des oracles blockchain, ce qui forcera Chainlink à surpasser ses concurrents s’il veut garder sa position de leader actuel sur le marché.

Si cet article sur le projet vous a plu, n’hésitez pas à consulter nos autres guides sur Chainlink afin d’aborder d’autres sujets en rapport avec ce service d’oracles.

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Nicolas

J'ai découvert le monde des cryptomonnaies en janvier 2018. Arrivé au pire moment pour investir, je n'ai depuis lors jamais cessé de me former et partage désormais mes connaissances afin de faciliter l'adoption des cryptos.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.