Qu’est-ce que Cardano ?
Cardano est une blockchain conçue pour permettre l’échange de valeur de pair à pair. Le réseau sert également à héberger des applications décentralisées (DApps) et déployer des smart contracts. Cardano est un projet open-source qui s’est donné pour mission principale la résolution de problèmes concrets.
Par conséquent, il tente de fournir une infrastructure financière complète, autonome et universelle. Concrètement, il s’agit de donner l’accès aux services financiers aux 3 milliards de personnes non bancarisées à travers le monde. Aujourd’hui, ils ne disposent d’aucun accès aux services et produits financiers.
En outre, le projet prévoit le développement d’une multitude d’applications en rapport avec l’identité numérique, la lutte contre la contrefaçon et la gestion de la chaîne d’approvisionnement.
Cardano est considéré comme une blockchain de troisième génération. Cela signifie qu’elle est destinée à être plus évolutive, plus interopérable et beaucoup moins gourmande en énergie que les autres systèmes existants. À côté, les réseaux de première génération, comme Bitcoin sont conçus dans le but de réaliser des ordres de transactions de manière décentralisée. Il existe également les blockchains de deuxième génération qui, en plus de cette fonctionnalité, prévoient la possibilité de développer des contrats intelligents.
Cardano a la particularité d’être développé suivant une approche scientifique. Il intègre les travaux issus de plus de 120 ouvrages académiques. De plus, dans le cadre du projet, chacun des développements est évalué et validé en amont par les pairs, en l’occurrence des chercheurs et des développeurs. Cette méthode a pour but de minimiser les erreurs éventuelles afin de construire un système robuste et fiable. Cependant, cette solution présente l’inconvénient de ralentir la mise en production du projet.
Historique du projet Cardano
Cardano est une initiative de Charles Hoskinson et Jeremy Wood, tous les deux cofondateurs de la blockchain Ethereum. Il a vu le jour en 2015 après un désaccord entre Hoskinson et Vitalik Buterin. En effet, les deux hommes ne partageaient pas une vision commune quant au positionnement à adopter pour Ethereum.
D’un côté, Buterin voulait maintenir son statut d’organisation à but non lucratif. De l’autre, Hoskinson souhaitait en faire un projet commercial.
À terme, ce dernier s’est retiré du projet et a fondé, avec Wood, IOHK (Input Output Hong Kong), une société spécialisée dans le développement de solutions blockchain dont Cardano est le projet phare. En 2016, ils ont organisé une Initial Coin Offering (ICO) pour financer le développement de leur infrastructure réseau. Cela leur a permis de mobiliser près de 62 millions de dollars. En 2017, ils ont finalement mis la plateforme en service, en même temps que le token ADA, sa cryptomonnaie native.
Roadmap de Cardano
La feuille de route de la crypto Cardano comprend cinq phases de développement indépendantes appelées « ères ». Chacune d’entre elles se concentre sur des avancées techniques majeures. Cela dit, le code est mis à jour de manière progressive et les ères sont parfois amenées à se chevaucher.
- Byron : Lancée en septembre 2017, elle correspond à la mise en ligne de la blockchain Cardano. Cette ère a été marquée par la possibilité de transférer la crypto ADA d’un wallet à un autre. Elle représente la crypto de l’écosystème Cardano. Dans la même lancée, c’est à cette période que les portefeuilles dédiés, Daedalus et Yoroi, ont été introduits. En outre, pendant cette phase, le réseau était plus ou moins géré de manière centralisée par des nœuds administrés ou approuvés par IOHK.
- Shelley : Initiée en juillet 2020, elle se concentre sur la façon de renforcer la décentralisation au sein de Cardano. Elle marque l’abandon du modèle de réseau fédéré au profit d’un système sans permission. De ce fait, la blockchain Cardano s’appuie désormais sur des nœuds appartenant aux membres de la communauté. De plus, n’importe qui peut prendre part au fonctionnement du réseau en exploitant un nœud. Par ailleurs, Shelley présente également la possibilité d’un staking de la monnaie ADA. Lequel implique la participation de valideurs nommés « stake pool operators (SPO) ».
- Goguen : Il s’agit d’une phase clé de l’évolution du réseau Cardano. Elle a été marquée par la mise à jour Alonzo, qui a eu lieu en septembre 2021. Laquelle a rendu possible la construction d’applications décentralisées (DApps) et la prise en charge des smart contracts sur Cardano. L’ère Goguen prévoit également d’accroître la pertinence du projet en proposant une gamme de services diversifiés.
- Basho : Cette phase a pour but d’accroître la scalabilité et l’interopérabilité du réseau. En effet, il doit être en mesure de supporter des applications traitant un très grand flux de données et de faire face à une utilisation généralisée.
- Voltaire : Elle prévoit la mise en place d’une gouvernance décentralisée. Les membres de la communauté peuvent ainsi décider des modifications à apporter au protocole. Cette ère vise à autonomiser le réseau et à assurer sa durabilité.
L’équipe derrière le projet Cardano
La blockchain Cardano est développée par un corps de professionnels comprenant des universitaires, des développeurs et des ingénieurs. En outre, le projet est soutenu par la synergie de trois institutions établies, qui ont chacune un rôle distinct :
- Input Output Hong Kong (IOHK) : il s’agit d’une société de recherche et développement dont le but est d’exploiter la technologie blockchain pour établir un système financier accessible à tous.
- Cardano Foundation : Il s’agit d’une organisation à but non lucratif indépendante qui assure le développement du projet Cardano. Elle oriente la politique économique et entreprend des actions vis-à-vis des questions réglementaires.
- Emurgo est une entreprise qui promeut auprès des développeurs, des entreprises et des gouvernements, les solutions blockchain qui reposent sur Cardano. Elle tente de stimuler l’adoption de cette blockchain en multipliant les actions comme les partenariats commerciaux.
Spécificités techniques de Cardano
Protocole Ouroboros
Cardano est doté de son propre protocole de consensus. Baptisé « Ouroboros », il est promu comme étant mathématiquement vérifiable.
En réalité, il s’agit d’un algorithme de type Proof-of-Stake (PoS) qui offre un niveau de sécurité élevé. De cette façon, il assure la prévention contre les attaques réseau et autres problèmes de sécurité courants.
Son principe de fonctionnement est le suivant : Chaque bloc de la blockchain est découpé en époques. Lesquelles sont à leur tour divisées en slots. À chaque slot, le Ouroboros attribue aléatoirement un leader parmi les stake pools operators (SPO) disponibles. Ce dernier doit valider les transactions présentes dans le slot qui lui est assigné afin de pouvoir générer un nouveau bloc.
Une fois que c’est fait, les participants du pool en question perçoivent une compensation en crypto ADA. Cela dit, pour augmenter leurs chances d’être récompensés, les détenteurs de la monnaie ADA peuvent déléguer leur participation au SPO de leur choix.
Outre la sécurité, Ouroboros offre l’avantage de ne consommer qu’une faible consommation d’énergie. De plus, le mécanisme prévoit l’amélioration du nombre de transactions par seconde pour le réseau Cardano.
L’architecture de Cardano divisée en couches
L’infrastructure Cardano se compose de deux couches :
- La couche de règlement (CSL). Elle est conçue pour assurer le stockage de la valeur. Cela inclut la crypto ADA et tous les autres actifs numériques émis sur Cardano. C’est également elle qui s’occupe de l’échange de crypto entre particuliers.
- La couche de calcul (CCL) peut être considérée comme le moteur du réseau. Elle est conçue pour permettre le déploiement des contrats intelligents et des applications décentralisées.
Cette approche dissociative a pour but d’augmenter l’évolutivité de la blockchain. Ce faisant, elle permet aussi d’optimiser la sécurité des données. Dans la mesure où il sera impossible pour une application d’accéder aux informations personnelles des utilisateurs.
Sidechains KMZ
Afin d’interagir avec d’autres blockchains de manière sécurisée, Cardano prévoit l’utilisation de sidechains KMZ. Il s’agit d’une technologie basée sur le protocole Proof-of-Work (PoW) qui assure la compatibilité des actifs numériques entre Cardano et les autres réseaux. En réalité, ces sidechains sont en mesure de traiter des transactions beaucoup plus complexes que le CSL.
Langages de programmation au sein du réseau Cardano
Cardano est développé en Haskell, un langage de programmation fonctionnelle. Sur le réseau, les développeurs utilisent Plutus pour écrire leurs smart contracts. Il s’agit d’une bibliothèque informatique développée, elle aussi, en Haskell. Les contrats intelligents écrits en Plutus ont la particularité de s’exécuter en partie sur la blockchain et en partie sur la machine de l’utilisateur.
Cela contribue grandement à assurer la sécurité et la fiabilité du code. Cependant, leur utilisation n’est pas très répandue en raison de la complexité de l’Haskell, qu’il faut maîtriser avant de pouvoir développer en Plutus. Cela dit, il existe d’autres langages de programmation alternatifs, parmi lesquels Marlowe et Glow.
Aussi, IOHK travaille actuellement au développement d’une sidechain EVM. Elle permettra aux développeurs Solidity de déployer leurs applications sur Cardano à moindre coût.
Modèle de comptabilité de la blockchain Cardano
Le modèle comptable est un élément incontournable pour tout projet blockchain. Il permet de répertorier les entrées et sorties de capitaux et régit la manière dont les soldes sont mis à jour sur le réseau.
Cardano utilise le modèle Extended Unspent Transaction Output (EUTxO). Il s’agit d’une combinaison du système comptable de Bitcoin et de celui d’Ethereum, considérés respectivement comme peu fonctionnel et trop complexe.
De ce fait, il assure la prise en charge des fonds multi-actifs et des smart contracts, sans pour autant renoncer à la simplicité du code. De plus, l’EUTxO offre des performances très satisfaisantes lorsqu’il s’agit de prédire avec exactitude le coût d’une transaction avant qu’elle ne soit enregistrée sur la blockchain.
Hydra, la solution de mise à l’échelle du réseau Cardano
Hydra est destinée à améliorer la montée en charge du réseau Cardano (plus de deux millions de transactions par seconde). Le but est d’en faire la blockchain la plus rapide du monde. Pour ce faire, le système prévoit l’implémentation de transactions off-chain.
Par conséquent, les ordres de transactions seront regroupés et traités en lot en dehors de la chaîne principale. Puis, les résultats seront reportés. Le fait de cumuler les opérations offre l’avantage de réduire les frais. De plus, il permet d’en garantir la rapidité d’exécution.
Le rôle de la crypto ADA
La blockchain Cardano est alimentée par le jeton ADA. Il s’agit de la crypto native du réseau. Elle peut être utilisée pour payer les frais de transaction. De plus, elle permet de récompenser les validateurs qui ont immobilisé leurs jetons pour assurer la sécurité et la stabilité du système. Elle s’échange via des plateformes de trading centralisées comme Binance ou d’autres plateformes décentralisées.
La monnaie ADA est également destinée à servir de jeton de gouvernance au sein de l’écosystème, peu importe son prix ou son cours. Ainsi, ses détenteurs disposent d’un droit de vote qui leur permet de participer à l’évolution de la plateforme.
Pour rappel, la crypto de Cardano a été nommée d’après Ada Lovelace, une comtesse britannique réputée pour être la première programmeuse informatique au monde. En outre, la plus petite unité de la monnaie ADA est le lovelace et chaque ADA correspond à 1 000 000 de Lovelace.
Comme pour le Bitcoin, la tokenomics de ce jeton repose sur un capital fixe de son offre. En l’occurrence, l’approvisionnement maximal est fixé à 45 milliards de jetons ADA. D’autre part, la fréquence d’émission des tokens baisse progressivement. Cela maintient artificiellement l’écart entre la quantité en circulation et la limite de la production.
Pour conclure,
Depuis son lancement en septembre 2017, Cardano compte parmi les réseaux blockchain les plus dynamiques de l’industrie. C’est un projet particulièrement intéressant, notamment du fait de sa méthodologie de conception, qui repose essentiellement sur une approche scientifique. Une démarche qui constitue certainement la clé de voûte qui lui permettra de tenir ses promesses ambitieuses en termes d’évolutivité, d’interopérabilité et de durabilité. En outre, Cardano intègre des propriétés techniques singulières qui, à terme, peuvent lui permettre de se positionner avantageusement au-dessus des leaders du marché que sont le bitcoin et l’Ethereum. Par ailleurs, avec l’ajout récent d’un projet IA avec Sam Altman, Cardano se démarque également en explorant de nouvelles frontières technologiques.
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Je suis venue à la blockchain par curiosité et j'y suis restée par passion. J'ai été émerveillée par les possibilités qu'elle offre à travers ses divers cas d'utilisation. Avec ma plume, j'espère contribuer à démocratiser cette technologie et à montrer comment elle peut aider à rendre le monde meilleur.
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