Quels sont les partenariats mondiaux des BRICS ?

Les BRICS, composés du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, ont consolidé leur présence sur la scène internationale en établissant divers partenariats mondiaux. Ces alliances couvrent de nombreux domaines, allant de l’économie et la technologie à la sécurité, l’énergie, et le développement durable. Ces partenariats sont indispensables pour atteindre leurs objectifs stratégiques et accroître leur influence globale. Avec l’élargissement récent du groupe à cinq nouveaux membres (l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis) les BRICS, désormais appelés BRICS+, cherchent à renforcer encore davantage leur réseau mondial.

Les partenariats économiques et commerciaux

Les BRICS ont multiplié les partenariats économiques et commerciaux pour renforcer leur position dans le commerce international. Ces alliances visent à diversifier les relations économiques, réduire la dépendance vis-à-vis des économies occidentales et accroître le pouvoir de négociation dans les accords commerciaux mondiaux. Les accords bilatéraux et multilatéraux avec des pays et des organisations régionales en Asie, en Afrique et en Amérique latine sont au cœur de cette stratégie.

La Chine, par exemple, a conclu des accords de libre-échange avec plusieurs pays d’Asie du Sud-Est et d’Afrique. Ces accords facilitent le commerce et l’investissement, permettant aux entreprises chinoises d’accéder à de nouveaux marchés. La Chine a également investi massivement dans les infrastructures de ces régions, renforçant ainsi ses relations économiques et politiques.

L’Inde, pour sa part, a développé des partenariats commerciaux avec des pays africains et latino-américains pour accroître ses exportations de services informatiques et de produits pharmaceutiques. Les entreprises indiennes, soutenues par des politiques gouvernementales, ont investi dans ces régions, créant des emplois et favorisant la croissance locale.

L’élargissement des BRICS pour inclure l’Iran et l’Arabie Saoudite ajoute une nouvelle dimension à ces partenariats économiques. L’Iran, riche en ressources énergétiques, et l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, apportent des atouts supplémentaires. Ces nouveaux membres offrent des opportunités pour renforcer la coopération économique et énergétique, tout en diversifiant les alliances commerciales. Les accords de commerce en monnaie locale, comme ceux entre la Chine et la Russie, illustrent une volonté de réduire la dépendance au dollar américain, tout en stabilisant les relations financières entre les membres.

Les partenariats dans le secteur de l’énergie

La coopération énergétique reste un pilier des partenariats des BRICS. Les ressources abondantes de la Russie et de l’Arabie Saoudite, ainsi que l’expertise du Brésil dans les biocarburants et la domination de la Chine et de l’Inde dans les énergies renouvelables, font des BRICS un acteur incontournable sur le marché mondial de l’énergie. Ces partenariats visent à garantir la sécurité énergétique et à promouvoir une utilisation plus efficace des ressources.

Les projets communs entre la Russie et la Chine, comme le gazoduc « Power of Siberia », renforcent la sécurité énergétique de la Chine tout en diversifiant les marchés d’exportation énergétique de la Russie. En même temps, la Russie se positionne comme un fournisseur clé pour la Chine, limitant ainsi sa dépendance vis-à-vis des marchés européens. Les BRICS investissent également de manière significative dans les énergies renouvelables. L’Inde et la Chine ont développé des capacités massives dans l’énergie solaire et éolienne. L’Inde a lancé des initiatives comme la Mission Solaire Nationale, qui vise à augmenter considérablement la capacité de production solaire. La Chine, quant à elle, est devenue le plus grand producteur mondial d’équipements solaires et éoliens.

L’inclusion de nouveaux membres tels que l’Iran et les Émirats Arabes Unis, avec leurs vastes réserves énergétiques, élargit le potentiel de coopération énergétique des BRICS+. L’Iran apporte des réserves de gaz naturel et des capacités de production pétrolière, tandis que les Émirats, avec leurs investissements dans l’énergie propre et les infrastructures nucléaires, complètent l’approche diversifiée des BRICS en matière d’énergie.

Les partenariats dans la technologie et l’innovation

L’innovation technologique est un domaine stratégique pour les BRICS, qui cherchent à renforcer leur compétitivité économique. Les pays membres ont développé plusieurs partenariats pour stimuler la recherche et le développement dans des secteurs comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la blockchain et l’informatique quantique. Le réseau de recherche et d’innovation des BRICS est un exemple de cette coopération, soutenant des projets de recherche conjoints, facilitant l’échange de scientifiques et de technologies, et promouvant le développement de solutions innovantes.

La Chine et l’Afrique du Sud collaborent sur des projets de biotechnologie, avec des applications potentielles en médecine et en agriculture. La Russie, de son côté, met l’accent sur le développement de technologies de pointe dans l’intelligence artificielle et la robotique, tout en collaborant avec l’Inde pour améliorer les systèmes de défense et de sécurité.

L’Inde, avec son secteur informatique robuste, travaille étroitement avec d’autres membres des BRICS pour développer des applications de blockchain et de cybersécurité. L’ajout de membres comme l’Arabie Saoudite, qui investit massivement dans la technologie et l’innovation dans le cadre de sa Vision 2030, élargit le potentiel des BRICS+ pour devenir des leaders mondiaux dans le domaine technologique.

Les partenariats en matière de sécurité et de défense

Les BRICS ont renforcé leur coopération en matière de sécurité et de défense pour répondre aux menaces sécuritaires croissantes. Les membres du groupe reconnaissent l’importance de garantir la stabilité régionale et mondiale face à des défis tels que le terrorisme, la criminalité transnationale et le cybercrime. En conséquence, les BRICS ont intensifié leurs échanges d’informations et leurs exercices militaires conjoints. En 2023, par exemple, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud ont mené des exercices navals dans l’océan Indien pour renforcer la sécurité maritime et promouvoir la coopération régionale.

Les BRICS+ ont également mis en place des mécanismes de coopération contre le terrorisme, avec un partage d’informations sur les réseaux terroristes et criminels et une coordination des efforts de sécurité. Par exemple, l’Inde et la Russie collaborent étroitement pour échanger des informations sur les menaces terroristes et coordonner des actions conjointes pour prévenir les attaques. L’intégration de nouveaux membres tels que l’Iran et l’Égypte, qui ont une expérience significative dans la lutte contre le terrorisme, renforce la capacité du groupe à répondre aux menaces sécuritaires.

La cybersécurité est également une priorité pour les BRICS. Le groupe a développé des protocoles communs et des équipes de réponse rapide pour gérer les incidents de cybersécurité, assurant ainsi la résilience de leurs systèmes numériques. Avec l’augmentation des cyberattaques mondiales, cette coopération est devenue plus importante pour protéger les infrastructures critiques des pays membres.

Les partenariats pour le développement durable et la lutte contre le changement climatique

Les BRICS sont engagés dans la promotion du développement durable et la lutte contre le changement climatique. Le groupe reconnaît que la durabilité environnementale est essentielle pour un développement économique stable et équitable. Les BRICS collaborent sur des initiatives visant à promouvoir des politiques environnementales efficaces et à adopter des pratiques durables. Le groupe a lancé plusieurs programmes pour protéger la biodiversité, gérer durablement les ressources naturelles et lutter contre la déforestation.

Le Brésil, par exemple, collabore avec d’autres membres des BRICS pour élaborer des stratégies de gestion durable des forêts et protéger la forêt amazonienne contre l’exploitation illégale. En matière de lutte contre le changement climatique, les BRICS se sont engagés à respecter les objectifs de l’Accord de Paris et travaillent sur des initiatives communes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Chine et l’Inde, deux des plus grands émetteurs mondiaux de CO2, ont mis en œuvre des politiques énergétiques nationales visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans leur bouquet énergétique.

Les nouveaux membres des BRICS+, tels que l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, investissent dans des projets d’énergie propre et de développement durable. L’Arabie Saoudite, par exemple, a lancé plusieurs initiatives pour diversifier son économie loin du pétrole, y compris des projets d’énergie renouvelable et de gestion des déchets. Les Émirats, avec leurs investissements dans des infrastructures vertes et des technologies propres, complètent les efforts du groupe pour promouvoir un développement durable.

Les partenariats pour la réforme des institutions mondiales

Les BRICS plaident activement pour une réforme des institutions financières et politiques internationales. Ils estiment que ces institutions, telles que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque Mondiale, et le Conseil de sécurité des Nations Unies, sont dominées par les pays occidentaux et ne reflètent pas suffisamment les réalités économiques et politiques actuelles. Les BRICS souhaitent une réforme de ces institutions pour mieux représenter les intérêts des économies émergentes et des pays en développement.

En 2014, ils ont créé la Nouvelle Banque de Développement (NDB), connue sous le nom de Banque des BRICS, pour financer des projets d’infrastructure et de développement durable. Cette banque offre une alternative aux institutions financières traditionnelles, fournissant des prêts à des conditions plus flexibles et moins contraignantes. La NDB a financé de nombreux projets, notamment dans les domaines de l’énergie renouvelable, des infrastructures de transport et de la gestion de l’eau, aidant ainsi à promouvoir un développement durable dans les pays membres et au-delà.

Les BRICS ont également mis en place l’Accord de Réserve de Contingence (CRA), conçu pour offrir un soutien financier aux membres en cas de crise de liquidité. Doté de 100 milliards de dollars, cet accord fournit une ligne de crédit de précaution, permettant aux pays membres d’accéder rapidement à des fonds en période de besoin, renforçant leur résilience économique face aux chocs externes et aux fluctuations des marchés financiers mondiaux.

En plus des initiatives financières, les BRICS poussent pour une réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. Avec la Chine et la Russie comme membres permanents, les BRICS souhaitent élargir la composition du Conseil pour inclure des représentants des pays en développement et des économies émergentes, comme l’Inde et le Brésil. Cette réforme viserait à rendre le Conseil plus représentatif des réalités actuelles et à renforcer sa légitimité.

Les partenariats éducatifs et culturels

Les BRICS reconnaissent l’importance de l’éducation et de la culture dans le développement économique et social. Ils ont lancé plusieurs initiatives pour renforcer la coopération dans ces domaines. Les programmes d’échange éducatif encouragent la mobilité des étudiants et des chercheurs entre les pays membres, améliorant les compétences et les connaissances des participants tout en renforçant les liens culturels et scientifiques.

Les BRICS ont également établi le BRICS Network University, une plateforme de coopération entre les universités des pays membres pour promouvoir la recherche et l’enseignement supérieur. Ce réseau développe des programmes communs de recherche et d’enseignement dans des domaines d’intérêt commun, comme les sciences sociales, les technologies de l’information et la gestion de l’environnement. L’objectif est de renforcer les capacités académiques des membres et de promouvoir l’excellence éducative.

En matière de partenariats culturels, les BRICS ont initié des projets pour promouvoir la diversité culturelle et le dialogue interculturel. Ils organisent des festivals culturels, des échanges artistiques et des coopérations dans la conservation du patrimoine. Par exemple, le Brésil et la Chine ont collaboré sur des projets de restauration de sites du patrimoine mondial, tandis que l’Afrique du Sud et la Russie ont organisé des festivals de cinéma pour promouvoir la compréhension mutuelle et la diversité culturelle.

Les partenariats de santé et réponse aux pandémies

Les partenariats en matière de santé sont devenus une priorité pour les BRICS, surtout à la lumière de la pandémie de COVID-19. Les pays membres ont intensifié leur coopération pour répondre aux crises sanitaires mondiales et renforcer leurs systèmes de santé publique. Les BRICS ont mis en place des mécanismes de coopération en matière de santé pour échanger des informations et de meilleures pratiques sur la gestion des pandémies. Cela comprend le partage de données épidémiologiques, la coordination des efforts de recherche sur les vaccins et les traitements, et le renforcement des capacités des systèmes de santé.

L’Inde et la Russie, par exemple, ont collaboré sur le développement et la distribution de vaccins contre la COVID-19, renforçant leur coopération en matière de santé. Les BRICS travaillent également à améliorer l’accès aux médicaments essentiels et aux technologies médicales, notamment en Afrique et en Asie. La Chine et l’Afrique du Sud, par exemple, ont mis en place des programmes pour faciliter l’accès aux médicaments antirétroviraux et aux traitements contre le paludisme.

Les BRICS se concentrent aussi sur le renforcement des infrastructures de santé et des capacités humaines. Le groupe a lancé des initiatives de formation pour les professionnels de la santé, ainsi que des investissements dans les infrastructures hospitalières. Par exemple, le Brésil et l’Inde ont collaboré pour établir des centres de recherche sur les maladies tropicales, améliorant ainsi la capacité de réponse aux épidémies dans leurs pays respectifs.

L’impact des BRICS+ et les défis à venir

Avec l’élargissement des BRICS pour inclure cinq nouveaux membres, désormais appelés BRICS+, le groupe renforce son influence mondiale. L’ajout de pays comme l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis apporte de nouvelles perspectives et ressources, augmentant la portée géopolitique et économique du groupe. Ces nouveaux membres élargissent le réseau de partenariats des BRICS, offrant des opportunités pour une coopération accrue dans les secteurs de l’énergie, de la sécurité, de la technologie et du commerce.

Cependant, cet élargissement pose aussi des défis. Les différences politiques, économiques et culturelles entre les membres peuvent compliquer la prise de décision et la mise en œuvre de stratégies communes. Par exemple, les divergences entre les membres sur des questions telles que la gouvernance mondiale, les droits de l’homme, ou la politique étrangère pourraient nuire à la cohésion du groupe. De plus, l’équilibre des pouvoirs entre les membres historiques et les nouveaux venus devra être soigneusement géré pour éviter des tensions internes.

Les BRICS, et maintenant les BRICS+, jouent un rôle de plus en plus important dans la scène internationale. Grâce à leurs partenariats mondiaux, ils cherchent à créer un ordre international plus équilibré, où les économies émergentes et les pays en développement ont une voix plus forte. Ces partenariats, qu’ils soient économiques, technologiques, sécuritaires, ou culturels, permettent aux BRICS de promouvoir une coopération mutuellement bénéfique tout en renforçant leur position sur la scène mondiale. L’élargissement à BRICS+ marque une nouvelle ère pour le groupe, avec des défis et des opportunités à l’horizon. Pour réussir, les BRICS+ devront maintenir une coordination étroite, surmonter les différences internes, et continuer à développer des partenariats solides et durables. En naviguant ces complexités, les BRICS+ ont le potentiel de remodeler la gouvernance mondiale et de promouvoir un développement plus équitable et inclusif pour tous.

Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.