Quel rôle pour les États-Unis dans la réglementation du marché des cryptos ?
Entre hésitations politiques et débats, la mise en œuvre d’une réglementation globale sur l’industrie des cryptos traîne les pas. Pendant ce temps, les investisseurs subissent les risques de volatilité du marché des cryptos. Les États, eux, semblent avoir trouvé une solution à ce problème : les CBDC. Plusieurs gouvernements à travers le monde s’y intéressent. Mais jusque-là encore, l’administration américaine semble passive.
Le gouvernement américain manque à l’appel de la CBDC
Le Digital Dollar Project (DDP), un organisme à but non-lucratif créé pour piloter les échanges sur l’adoption d’une CBDC, a publié, mercredi 18 janvier, la version actualisée de son livre blanc. Elle y appelle le gouvernement américain à jouer un rôle plus décisif dans la mise en œuvre d’une norme internationale sur l’industrie des cryptos.
Le DDP accuse les autorités américaines d’avoir, jusqu’ici, été « manifestement absentes » des discussions internationales sur les CBDC. Un choix jugé « insoutenable » par l’organisme. Celui-ci estime en effet que cette inaction de Washington, si elle ne change pas, « aura un impact significatif sur l’économie intérieure américaine ».
Selon le document, plus l’État fédéral se montre réticent à assumer ce rôle, plus il accroît les risques pour son propre dispositif financier. Ce dernier pourrait rapidement se retrouver essoufflé. Car à mesure que les systèmes de CBDC se propagent pour remplacer les modes de paiement classiques, le rôle du dollar en tant que monnaie mondiale de réserve accroîtra.
Prendre le taureau par les cornes
Pendant que l’adoption d’une CBDC divise encore les Américains, les tendances indiquent un intérêt croissant pour cette crypto. Les chiffres fournis par Atlantic Council, un think tank américain qui s’intéresse aux relations internationales, montrent que 105 pays sur les 195 États reconnus par l’Organisation des Nations Unies (ONU) étudient ou développent actuellement une CBDC.
Cette tendance représente plus de 95 % du PIB mondial. À ceci s’ajoutent des pays comme la Chine, ou encore le Nigéria qui ont déjà adopté leurs CBDC.
Pour le DPP, il est plus que temps pour le gouvernement américain d’agir. Il suggère d’abord une augmentation « des investissements et des activités de recherche et d’exploration des avantages et des défis d’un dollar numérique. Ceci, notamment en tirant parti de partenariats publics-privés transparents et novateurs ».
Qu’ils décident ou non de lancer leur propre CBDC, le DPP pense que les États-Unis doivent s’imposer comme chef de file de la réglementation globale de l’industrie des cryptos.
En tout état de cause, nombreux sont les analystes qui croient que les Américains ont un rôle significatif à jouer pour limiter l’ampleur la crise qui secoue l’industrie des cryptos depuis plusieurs mois.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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