Quand la BCE se penche sur le bitcoin (BTC)
La Banque centrale européenne s’est penchée sur le bitcoin dans son dernier rapport sur la stabilité financière. Nous y apprenons notamment que 10 % des ménages européens posséderaient du bitcoin et/ou des shitcoins.
16 000 shitcoins…
D’après cette enquête réalisée dans les six plus grandes économies européennes, la plupart des détenteurs en possèdent pour moins de 5 000 euros. Néanmoins, 0,6 % de l’ensemble des personnes sondées en détient tout de même pour plus de 30 000 euros.
En examinant les réponses en fonction des revenus, la BCE constate que les répondants ayant les plus hauts revenus sont plus susceptibles d’en avoir. En moyenne, les jeunes adultes de sexe masculin et les répondants ayant un niveau d’éducation élevé sont les plus investis.
Par ailleurs, ce sont surtout ceux ayant le plus et le moins de culture financière qui possèdent des cryptomonnaies. L’histoire ne dit pas qui des uns ou des autres achètent plus de bitcoin ou de shitcoins…
Notons toutefois que Fidelity, l’un des plus grands fonds d’investissement et d’épargne retraite au monde, investit uniquement dans le bitcoin. Vous trouverez ici la traduction de son apologie du maximalisme.
La BCE offre d’autres données intéressantes, comme le fait que la capitalisation totale du marché des cryptomonnaies reste sept fois plus importante qu’en 2020, après un pic de 2 500 milliards d’euros fin 2021.
« Il existe désormais plus de 16 000 cryptomonnaies (il s’en crée une dizaine par jour), mais seulement 25 d’entre elles ont une capitalisation comparable à celle d’une action de multinationale », est-il écrit.
Nous pouvons lire plus loin que « si la volatilité du prix du bitcoin a diminué au fil des ans, elle reste nettement supérieure à celle de l’argent et de l’or ». « Cependant, depuis début novembre, la valeur du bitcoin […], a été divisée par plus de deux ».
Pour la BCE, cette décrue serait liée au « resserrement monétaire de la Fed ainsi qu’aux tensions géopolitiques croissantes ». Ce qui est évidemment un tissu de mensonges.
BTC/USD s’est apprécié de 25 % dans le sillage immédiat de l’invasion de l’Ukraine. Par ailleurs, Christine Lagarde a dit elle-même que la hausse des taux ne fera pas reculer les prix de l’énergie. Or le bitcoin est précisément bâti pour être une valeur refuge anti-inflationniste.
C’est bien davantage l’implosion du stablecoin UST et son ponzi « algorithmique » LUNA qu’il faut pointer du doigt.
Concernant la volatilité, qui se plaindra de posséder une monnaie s’étant appréciée de 220 % sur les deux dernières années ? On entend moins la BCE parler de volatilité lors des bull runs…
FUD de technocrate
D’autres déclarations trompeuses concernent la « corrélation croissante des cryptomonnaies avec les principaux actifs financiers risqués ». « La corrélation avec les actions a augmenté pendant (et après) les tensions sur les marchés de mars 2020, ainsi qu’au cours des ventes massives de décembre 2021 et mai 2022 ».
Premièrement, la baisse du bitcoin est moins prononcée aujourd’hui que lors du précédent krach boursier de mai 2020 (-80 %). Deuxièmement, corrélation n’est pas causalité. Et enfin, oui, le bitcoin est volatil. À la baisse comme à la hausse.
La BCE admet toutefois que cette corrélation « pourrait être due en partie à l’implication accrue des investisseurs institutionnels ». Ce qui est logique puisque la part des BTC n’ayant pas bougé depuis plus d’un an (celle des hodlers) n’a jamais été aussi élevée (12 millions de BTC). Serait-ce donc Wall Street qui spécule à la baisse pour créer cette apparente corrélation ? Très certainement.
La BCE souligne également que la volatilité est amplifiée par le fait que les exchanges offrent des effets de levier hors norme. Notamment via des produits financiers dérivés (futures et options) utilisés par Wall Street.
Certains exchanges comme Binance ou Bitmex offrent des effets de levier délirants allant jusqu’à 125 :
Le projet de loi européen MiCa devrait justement s’attaquer à ces effets de levier au lieu de tenter sournoisement d’interdire de détenir soi-même ses BTC. En effet, 1 BTC détenu sur son wallet privé, en dehors des exchanges, est par définition un investissement sans effet de levier.
Terminons avec une autre déclaration fielleuse de la part des tartuffes de Francfort :
« Si les cryptoactifs représentent actuellement moins de 1 % du système financier mondial […], leur taille reste similaire à celle, par exemple, des prêts immobiliers risqués titrisés qui ont déclenché la crise des subprimes en 2008 »…
La BCE tente ici de faire un amalgame entre la crise économique en gestation et le bitcoin. Vaste plaisanterie. L’inflation hors de contrôle n’a rien à voir avec le bitcoin. Elle est liée au pic pétrolier, aux milliers de milliards imprimés par les banques centrales, aux fermetures des ports chinois sous prétexte de COVID et la guerre bien cherchée par l’OTAN en Ukraine.
Le bitcoin est la seule échappatoire à l’éclatement du ponzi de la monnaie-dette faute d’énergie suffisante pour alimenter la croissance. Nous avons maintenant rendez-vous avec l’inflation et l’éclatement des bulles boursières et immobilières.
Les masses comprendront bien assez tôt que le bitcoin est la meilleure valeur refuge que l’humanité ait jamais eue. Même la présidente de l’Autorité européenne des marchés financiers a concédé ce jeudi que la hausse de l’inflation pourrait pousser les Européens à se tourner vers le bitcoin.
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