Premier achat de pétrole en yuan numérique

Une multinationale chinoise vient d’acheter pour la première fois du pétrole en utilisant le yuan numérique (CBDC). Le pétrodollar a du plomb dans l’aile.

Pétrole et yuan numérique

Il y a un peu moins d’un an, le président chinois Xi Kinping déclarait devant le conseil de coopération du golfe qu’il espérait bientôt pouvoir acheter le pétrole de la région en yuan.

Quelques mois plus tard, le ministre des Finances saoudien déclarait à Davos que le royaume était « ouvert à la discussion concernant le paiement de son pétrole en euro ou en yuan ».

Aujourd’hui, la compagnie pétrolière chinoise PetroChina vient de réaliser la première transaction en e-CNY (yuan numérique) via le Shanghai Petroleum and Natural Gas Exchange. Une cargaison d’un million de barils de brut a été achetée à un vendeur dont l’identité n’a pas été révélée.

Le fait que la transaction ait été réalisée en CBDC offre un indice. En effet, la banque publique Bank of China a tout récemment signé un accord de coopération avec la plus grande banque des Émirats arabes unis, la First Abu Dhabi Bank, à l’occasion du sommet Belt and Road.

Les banques centrales chinoise et émiratie y ont également signé un accord à propos de la CBDC. En sachant qu’elles collaborent déjà au projet mBridge de la banque des règlements internationaux (BRI) pour les paiements transfrontaliers.

Par ailleurs, le conseiller des Émirats arabes unis en matière de CBDC avait déjà évoqué cette potentielle collaboration en 2022. Shu-Pui Li avait déclaré que les entreprises chinoises préfèrent payer en e-CNY et que les entreprises des Émirats arabes unis seraient heureuses de les recevoir.

En mars, la China National Offshore Oil Corporation a utilisé le Shanghai Petroleum and Natural Gas Exchange pour régler son premier contrat de gaz en yuan (non numérique). Le vendeur était la société française Total et le gaz provenait des Émirats arabes unis.

Entre-temps, les pays membres des BRICS se sont engagés à utiliser plus régulièrement les monnaies locales pour leurs échanges commerciaux.

Petit à petit, le monde se détourne du dollar, lassé de placer ses réserves dans la dette américaine. Le gel de 300 milliards de dollars et d’euros appartenant à la Russie a fait son effet…