Poutine : "Qui peut arrêter le Bitcoin ? Personne"

Le président russe a enfin prononcé le mot « Bitcoin » à l’occasion du Forum économique de Moscou. Un jour à marquer d’une pierre blanche.

Russia Calling

Vladimir Poutine a réagi aux menaces de Donald Trump à l’encontre des pays qui auraient l’intention de se débarasser du dollar. Le prochain président des États-Unis avait tweeté en fin de semaine dernière :

« L’idée que les pays des BRICS puissent prendre leurs distances vis-à-vis du dollar pendant que nous restons les bras croisés est terminée. Nous exigeons de ces pays qu’ils s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le dollar, faute de quoi ils seront soumis à des droits de douane de 100 %. »

[Notre article complet sur le sujet : « Trump, le Dollar et le Bitcoin »]

Le président russe a répliqué que « les choses ont beaucoup changé sur le plan économique au cours des quatre dernières années, tant aux États-Unis que dans le reste du monde ».

« Ses successeurs ont beaucoup fait pour saper les fondements du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale », a-t-il lancé, ajoutant que l’Amérique se sert du billet vert « comme d’une arme pour nuire à d’autres pays ».

« La part des États-Unis dans l’économie mondiale diminue et il est naturel que l’influence du dollar se réduise aussi », a-t-il glissé.

Cette défiance n’a rien de surprenant quand on sait que les États-Unis et l’Europe ont gelé l’équivalent de 300 milliards d’euros appartenant à la Russie. Les banques russes ont été également déconnectées du réseau SWIFT et des réseaux Visa et Mastercard.

L’occident utilise sa main mise sur le système monétaire international pour provoquer un changement de régime en Russie. Le modus operandi étant toujours le même : générer de l’inflation (qui reste très douloureuse à 9 %).

Ce n’était donc qu’une question de temps avant que Moscou n’adoube le bitcoin.

Bitcoin ? Da.

Malgré l’hostilité de la banque centrale russe, l’industrie du bitcoin s’est fortement développée en Russie. Igor Runets, PDG de BitRiver (le plus grand mineur russe), estime que la puissance de calcul russe dépassera celle des États-Unis au cours des prochaines années.

La Russie contrôle déjà 17 % de la puissance de calcul (« hashrate ») et la croissance de l’industrie y est plus forte encore qu’aux États-Unis. BitRiver a embauché près de 200 personnes au cours des onze derniers mois.

Les mineurs russes vont pouvoir redoubler d’ambition maintenant que Vladimir Poutine a mis les pieds dans le plat en affirmant que personne ne peut arrêter le bitcoin :

« Qui peut bannir le bitcoin ? Personne. […] C’est une nouvelle technologie. Quoi qu’il arrive au dollar, ces outils se développeront, que nous le voulions ou non, parce que tout le monde veut réduire ses coûts et gagner en fiabilité. »

https://twitter.com/Swan/status/1864320401477616104

Il est probable que la Russie attendait que les États-Unis embrassent le bitcoin en premier. Il ne fallait pas effaroucher la bête… Tous les regards se tournent à présent vers son ami Xi Jinping. La levée de l’anathème en Chine sera certainement le catalyseur 2025 qui propulsera le bitcoin sur 200 000 dollars.

Ce dénouement était inévitable. Le Bitcoin est taillé pour devenir la monnaie internationale du prochain millénaire. Sa masse monétaire apatride, non censurable et absolument finie en fait une monnaie de réserve en puissance.

Le bitcoin peut apaiser les tensions géopolitiques en offrant au monde les moyens de commercer à armes égales. Et s’il faut que les États-Unis en achètent avant tout le monde pour calmer le jeu, so be it.

Ne manquez pas notre article : « Les mineurs américains invoquent le bitcoin face à la dédollarisation ».