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Poutine assouplit les restrictions pour les investisseurs occidentaux avant son appel avec Trump

16h18 ▪ 6 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Ce jour pourrait être un tournant pour la guerre en Ukraine. Alors que Vladimir Poutine et Donald Trump doivent s’entretenir par téléphone, chacun prépare son terrain. Si Trump jongle entre flatteries diplomatiques et fourniture d’armes à Zelensky, Poutine, lui, joue une autre carte : celle de l’économie. Il vient d’autoriser certains investisseurs occidentaux à céder leurs titres russes gelés, une décision qui pourrait bouleverser le marché financier international.

Duel Trump-Poutine devant un jeu d'échecs

Poutine autorise la vente de titres russes à des investisseurs occidentaux

Alors qu’une guerre entre Trump et Poutine était imaginable, à la surprise générale, le maître du Kremlin a signé un décret permettant aux fonds occidentaux Franklin Templeton, Jane Street et GMO de vendre leurs titres russes bloqués depuis 2022. Une première depuis le début du conflit en Ukraine. Toutefois, ces transactions ne seront pas directes : elles devront passer par un intermédiaire, le hedge fund new-yorkais 683 Capital Partners, avant d’être rachetées par des entités russes proches du pouvoir.

Pourquoi un tel montage financier ? Deux hypothèses : protéger les vendeurs occidentaux des sanctions et garantir une commission généreuse à l’intermédiaire. 

Les titres concernés représentent 500 milliards de roubles (6,4 milliards de dollars), détenus sur des comptes « type-C », gelés depuis mars 2023. Ces comptes, mis en place par le gouvernement russe, permettent de conserver les fonds étrangers sous strict contrôle, empêchant tout retrait sans l’aval du Kremlin.

Cette décision, en apparence anodine, s’inscrit dans un contexte plus large. D’une part, elle permet à la Russie de contrôler le rapatriement de ces actifs tout en offrant aux investisseurs une porte de sortie réglementée. D’autre part, elle intervient à un moment stratégique, à la veille du coup de fil avec Trump. 

Le Kremlin cherche à se repositionner sur l’échiquier économique mondial, en envoyant un signal d’ouverture aux marchés internationaux. Mais cette soudaine générosité cache-t-elle une manœuvre plus calculée ?

Négociation entre Poutine et Trump : un cessez-le-feu au prix de concessions ?

Le coup de fil entre Poutine et Trump pourrait bien être un tournant diplomatique. Officiellement, il est question d’un cessez-le-feu en Ukraine. En réalité, la discussion semble aller bien au-delà. Trump a déjà laissé entendre que l’Ukraine pourrait devoir céder certaines régions stratégiques pour obtenir la paix. 

Trump-appel-Poutine
L’appel téléphonique avec Poutine commenté par Trump

« On va parler de terres, de centrales électriques… Beaucoup de choses sont déjà discutées. »

Mais Poutine ne lâche rien sans contrepartie. Son exigence principale ? L’arrêt immédiat des livraisons d’armes américaines à Kiev. Une demande qui divise Washington et inquiète les Européens. Certains redoutent que cela ne permette à Moscou de se réarmer en toute tranquillité. 

Pendant ce temps, Trump tente de négocier en mettant sur la table un gel temporaire de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.

Les tractations en cours soulèvent plusieurs questions : Trump est-il prêt à troquer la souveraineté ukrainienne contre un pacte tacite avec le Kremlin ? Quels avantages espère-t-il tirer de cet accord pour les États-Unis ? Et surtout, la parole de Trump a-t-elle une quelconque valeur ? 

Comme l’a tweeté une internaute : 

« Tout accord de cessez-le-feu négocié par Trump ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit. Demandez aux Palestiniens. » 

L’ombre d’un marchandage géopolitique plane sur ces négociations.

L’économie russe sous pression : vers une crise majeure ?

Pendant que ces tractations occupent les sphères diplomatiques, l’économie russe vacille et fait face à des défis majeurs. Si le Kremlin affiche un optimisme de façade, plusieurs indicateurs montrent une fragilité croissante. 

Le secteur industriel est particulièrement touché par la hausse des taux d’intérêt, qui ont atteint un sommet de 21 % en 2024. Une situation qui met sous pression de nombreuses entreprises déjà affaiblies par les sanctions internationales.

  • 20 % des entreprises manufacturières consacrent plus des deux tiers de leurs bénéfices au remboursement de leurs dettes ;
  • Plus de 50 % des compagnies minières étaient déficitaires en 2024, du jamais vu depuis les années 1990 ;
  • 30 % des transporteurs routiers risquent la faillite en 2025.

Ces chiffres ne trompent pas. Pourtant, les banques russes ne semblent pas s’alarmer. Selon l’économiste Sergueï Skatov, « si la situation était aussi catastrophique, elles auraient dû constituer des réserves supplémentaires pour couvrir les pertes ». 

En d’autres termes, le Kremlin pourrait avoir une marge de manœuvre plus importante qu’il n’y paraît. Mais jusqu’à quand ? 

Le gouvernement mise sur des subventions et des nationalisations pour éviter une vague de faillites, mais ces solutions ont leurs limites. Si la pression financière s’accentue et que l’accès aux marchés se referme davantage, la Russie pourrait devoir choisir entre stabiliser son économie et poursuivre l’effort de guerre. 

La situation devient donc un test grandeur nature pour la résilience du modèle économique russe sous sanctions.

Alors que Poutine et Trump s’apprêtent à discuter d’un cessez-le-feu, une autre bataille se joue en coulisses : celle du contrôle des investissements et de la stabilité financière. Une certitude demeure : Poutine soutient le bitcoin, mais pas question pour lui de suivre Trump dans son idée d’en faire une réserve nationale.

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Mikaia A. avatar
Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.