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Pourquoi une victoire de Trump profiterait au bitcoin ?

lun 28 Oct 2024 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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De nombreux signes plaident en faveur du bitcoin, et notamment la hausse surprise des taux d’emprunt des États-Unis.

bitcoin

Les taux montent au lieu de baisser !

Le taux d’emprunt à 10 ans US est remonté ce lundi à 4,30 % alors que nous étions à 3.65 % juste avant que la Fed n’abaisse son taux directeur. Nous sommes revenus au niveau de fin juillet, lorsque les taux ont amorcé leur décrue par anticipation des décisions de la Fed.

L’élection présidentielle américaine explique cette étrange situation. Mais avant d’en donner la raison, rappelons que la dette américaine atteint 68 000 milliards de dollars (gouvernement, entreprises et ménages).

Actuellement, le taux d’emprunt immobilier à 30 ans est proche de 7 %. Le taux d’emprunt à 10 ans du gouvernement est de 4.30 % alors que celui des multinationales est proche de 5 %. Ce qui nous donne à la louche un taux annuel moyen de 6 % que les américains paient sur l’ensemble de la masse monétaire en circulation.

C’est beaucoup. Ces taux douloureux signalent que les banques ne sont pas d’avis que l’inflation est vraiment maîtrisée. Elles disent : « nous ne prêterons qu’à un taux supérieur à l’inflation ».

Pourtant, l’inflation officielle est revenue à 2.4 %, si qui suggère que les marchés s’attendent à un retour prochain d’une forte inflation.

Trump et les taxes douanières

C’est sans conteste l’élection présidentielle américaine qui est à l’origine des tensions sur les taux. Les sondages suggèrent en effet que Donald Trump l’emportera le 5 novembre.

Une victoire du camp républicain serait inflationniste en raison du fait que les taxes douanières sont au coeur de leur programme économique. Donald Trump veut une taxe universelle de 20 % ainsi qu’une taxe de 60 % sur les importations chinoises.

L’ancien président promet même une taxe de 100 % aux pays qui abandonneraient le dollar comme monnaie de réserve. Les BRICS sont donc en première ligne, eux qui ont encore réitéré leur ambition de privilégier leurs monnaies nationales lors du sommet de Kazan.

Ces taxes douanières extrêmes interrompraient le processus de désinflation, forçant en retour la Fed à réevaluer sa politique monétaire. C’est en substance l’avis du directeur de l’Institute of International Finance (IIF). « L’hypothèse est que l’inflation et les taux d’intérêt seront plus élevés qu’en l’absence de ces droits de douane », a déclaré Tim Adams au micro de CNBC.

Donald Trump a défendu sa stratégie en avançant que « ces taxes douanières inciteront probablement les entreprises à construire leurs usines aux États-Unis pour ne pas avoir à les payer ».

Quoi qu’il en soit, il est certain qu’une telle politique serait inflationniste à court terme. Les États-Unis sont en effet le premier importateur mondial (~4 000 milliards de dollars par an).

Quantitative Easing ?

Le risque inflationniste explique en bonne partie la réticence qu’ont les banques privées à réduire leurs taux. Peut-être aussi signalent-elles leur appétit pour un Quantitative Easing (QE)…

Un QE signifie qu’une banque centrale crée de la monnaie ex nihilo pour acheter des obligations d’État. Il en résulte une augmentation de la liquidité qui encourage les banques à prêter davantage.

Or, le QE semble doucement revenir dans le débat. Le responsable de la recherche macroéconomique de BNP Paribas Richard Barwell a écrit au début du mois que « les banques centrales devront décider de relancer ou non les politiques de Quantitative Easing lors de la prochaine récession ».

La perspective d’un QE est aussi en vogue du côté de la Chine. Notre article sur le sujet : « Chine – Un QE dans les tuyaux ? ».

Il ne faut pas oublier que le QE soulage fortement les finances publiques. La raison étant que les banques centrales reversent à leur gouvernement les intérêts collectés sur les obligations qu’elle achètent via le QE.

C’est très important quand on sait que les intérêts de la dette représentent 18 % des recettes fiscales américaines :

« Pour la première fois, la facture des intérêts a dépassé les dépenses du ministère de la défense. Ces intérêts représentent 18 % des recettes fédérales, soit près du double d’il y a deux ans. »

La situation budgétaire est telle qu’Elon Musk a proposé de réduire les dépenses publiques de 2 000 milliards de dollars. Soit quasiment l’équivalent du déficit budgétaire US.

Le bitcoin en embuscade

Il n’y a pas que les taux d’intérêt qui grimpent ces derniers temps. Le bitcoin est soulevé par la probable élection de M. Trump. La raison étant qu’il s’est engagé à créer une « réserve stratégique de bitcoins ».

Cela consistera surtout à ne pas vendre les 200 000 BTC détenus par le gouvernement US même si la possibilité d’en acquérir est également sur la table. Des sénateurs républicains ont monté un projet de loi prévoyant l’achat d’un million de BTC…

Un tel dénouement, après avoir traîné le bitcoin dans la boue tant d’années, aurait des répercussions mondiales. Combien de pays se mettront aussi à accumuler des bitcoins si les États-Unis en font leur monnaie de réserve ?

Tout cela pour dire qu’un regain d’inflation allié au retour de la planche à billets pour alléger le fardeau de la dette serait haussier pour le bitcoin. Beaucoup dépendra des négociations géopolitiques qui attendent Donald Trump en 2025. Les tractations s’annoncent difficiles avec les BRICS.

En attendant, les multinationales commencent à flairer le bon filon. Après Microstrategy et Tesla, Microsoft pourrait être la prochaine multinationale à placer sa trésorerie dans le bitcoin. Les actionnaires voteront à ce sujet en décembre. En sachant que BlackRock est le second plus grand actionnaire de Microsoft…

2025 sera une année très intéressante pour le bitcoin. Les 100 000 $ enfin en ligne de mire ?

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.