Pourquoi le Royaume-Uni ne voit pas les cryptos comme un jeu d'argent ?

Dans le tumulte du débat public britannique, une proposition de loi récente a révélé les lignes de fracture sur la nature des actifs numériques. Certains législateurs voient les cryptomonnaies comme un jeu d’argent risqué, en raison de leur volatilité intrinsèque, tandis que d’autres les considèrent comme un service financier. Le Trésor britannique a récemment tranché le débat.

Éviter les divergences avec les normes mondiales

Jeudi, le Trésor britannique a rejeté une recommandation visant à considérer les transactions en cryptos comme des jeux d’argent. La proposition émane d’un comité multipartite de députés. Son but est de répondre à des préoccupations précises. Celles-ci concernent l’absence perçue de valeur intrinsèque des crypto-actifs et les dangers potentiels de tromperie des consommateurs.

Andrew Griffith, le secrétaire économique du Trésor, a expliqué les raisons de ce rejet. « Classer les échanges de cryptos dans la catégorie des jeux d’argent entraînerait des divergences avec les normes mondiales (…) » selon lui.

In a way, it's a shame that this law change was squashed. A friend who works in the industry says that gambling is FAR less regulated than securities, and in fact some companies have set up sites so that you can bet on which company's shares will go up…https://t.co/NCjL6QOkHx

— Kevin Bloom (@MongoHampshire) July 20, 2023

De plus, la mesure pourrait causer « une délocalisation des activités liées aux cryptos ». Ceci, sans régler la question des risques de « manipulation du marché » et de diffusion d’« informations inadéquates liées aux échanges de cryptos ».

Le gouvernement opte ainsi pour les actifs financiers comme la catégorie dans laquelle il faut ranger les cryptos. Il considère que la désignation des cryptos comme actifs financiers offre une approche plus complète. Ce, en étant alignée au niveau international pour réglementer le marché.

En fait, le Royaume veut trouver un équilibre entre promouvoir l’innovation et sauvegarder les intérêts des parties prenantes. Dans la même veine que ce refus, Andrew Griffith a souligné les progrès réalisés en matière de réglementation des cryptos.

Parmi ceux-ci, on retrouve les mesures contre les publicités mensongères. À celles-ci s’ajoute la promulgation imminente du projet de loi sur les services et marchés financiers (FSMB). Pour rappel, le texte offrira un cadre réglementaire en bonne et due forme aux cryptos. Le document de plus de 340 pages devrait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année.