Pourquoi le Bitcoin n’arrive plus à franchir les 60 000 $ ?

La volatilité fait partie intégrante du marché des cryptomonnaies, mais lorsque le Bitcoin vacille sous la barre des 60 000 $, une question brûlante s’impose : assistons-nous à un simple repli technique ou à un signal inquiétant pour l’ensemble de l’écosystème ? Alors que les marchés traditionnels absorbent les chocs de l’économie mondiale, le Bitcoin, autrefois perçu comme une valeur refuge numérique, se retrouve lui aussi emporté par les incertitudes économiques et les fluctuations des rendements obligataires. Ce nouvel épisode de baisse, marqué par des liquidations massives et un ralentissement préoccupant des flux de capitaux, met en lumière une fragilité inattendue.

Le Bitcoin face aux pressions économiques et liquidations massives

La récente dégringolade du cours du Bitcoin sous les 60 000 $ est tout sauf une simple correction technique. En l’espace de deux jours, la principale crypto a enregistré une chute de 9,9 %, atteignant même un plancher de 57 918 $ le 28 août et déclenchant la liquidation forcée de 143 millions de dollars de positions longues sur les marchés de dérivés. Cette brusque contraction a mis en lumière la nervosité des investisseurs face aux conditions macroéconomiques incertaines. Parmi les explications avancées, les sorties des ETF Bitcoin spot sont particulièrement scrutées. Bien que ces sorties soient souvent le reflet d’une réaction tardive aux événements, elles révèlent une perte de confiance persistante dans le marché. La situation s’est aggravée avec l’augmentation des rendements des bons du Trésor américain à 2 ans, un signal fort que les investisseurs délaissent les actifs à risque en réponse aux incertitudes pesant sur les bénéfices des grandes entreprises technologiques et les craintes d’un maintien des taux élevés par la Réserve fédérale.

En effet, la corrélation de plus en plus marquée entre le Bitcoin et les marchés traditionnels, comme l’indice S&P 500, souligne la sensibilité de la crypto aux turbulences économiques plus larges. La publication des résultats de Nvidia, bien que supérieurs aux prévisions, a renforcé un sentiment de prudence sur les marchés et a exacerbé au passage la volatilité du Bitcoin. De plus, les anticipations d’un possible report des baisses de taux de la Fed ont accentué la pression vendeuse, éloignant encore davantage le Bitcoin de ses récents sommets.

Un marché en attente : Le ralentissement des inflows

Au-delà des facteurs conjoncturels, un élément inquiétant se profile : le ralentissement des entrées nettes de capitaux dans le marché du Bitcoin, preuve d’une hésitation marquée des investisseurs. Les données récentes de Glassnode montrent que les inflows sont actuellement à des niveaux historiquement bas, une situation rarement observée en dehors des périodes de profondes corrections baissières. Ce phénomène laisse entrevoir un essoufflement de l’appétit pour le risque, alors que le marché semble osciller entre prise de bénéfices et attente de conditions plus favorables. Le Realized Cap, qui mesure la valorisation du Bitcoin en fonction des entrées nettes de capitaux, reste néanmoins à un sommet historique de 619 milliards de dollars, soutenu par des apports massifs depuis les bas de 2022. Cet équilibre fragile suggère que le marché pourrait être en phase de latence avant un potentiel regain de volatilité.

Malgré ce contexte morose, certains indicateurs laissent entrevoir un potentiel de reprise. Le Bitcoin oscille actuellement autour de niveaux techniques critiques, notamment en testant la résistance de la moyenne mobile exponentielle à 200 périodes sur les graphiques intrajournaliers, une barrière qui pourrait, si franchie, ouvrir la voie à un mouvement haussier significatif. Toutefois, l’incapacité du Bitcoin à surmonter cette résistance renforcerait les risques de correction supplémentaire, avec des niveaux de support autour des 56 138 $. Cette zone technique sera déterminante dans les jours à venir, alors que les investisseurs évaluent la possibilité d’un retournement de tendance ou d’une poursuite de la phase corrective.