Pourquoi le Bitcoin baisse dans les moments de tension ?

La réaction négative temporaire du Bitcoin suite au bombardement iranien d’Israël est-elle le signe qu’il ne serait pas une valeur refuge ?

Bitcoin, le canari dans la mine

Telle est la question d’Andrew Ross Sorkin. Le journaliste de CNBC fut prompt à dégainer, lui que l’on a gentiment raillé il y a quelques semaines pour avoir lancé que la volatilité du Bitcoin l’empêchait d’être une réserve de valeur.

Trying to understand Bitcoin's price movements this weekend…If it is, as Bitcoin bulls believe, a store of value, during a war, wouldn't it be a considered safe haven? And if it is a hedge against inflation, wouldn't buyers rush to it out of fear that countries will spend more…

— Andrew Ross Sorkin (@andrewrsorkin) April 14, 2024

Le problème avec cette question est qu’elle part du principe qu’il y aurait une guerre. Il n’y a pas de guerre, seulement un conflit bien télégraphié et orchestré. Mais admettons…

Le CEO de l’application Strike Jack Mallers a répondu que dans de tels moments, « les marchés vendent ce qu’ils peuvent, par défaut ».

« Par exemple, il est impossible de vendre de l’immobilier commercial d’un clic un dimanche. Le Bitcoin est l’un des seuls marchés libres et liquides qui existent. La réaction est immédiate. Il s’était comporté de façon similaire en mars 2020 (Covid), lorsqu’il chuta à 3 000 dollars pour finalement caracoler à 70 000 dollars un an plus tard. Je m’attends à ce que ce scénario se reproduise. »

Dit autrement, le Bitcoin est tout ce qui reste pour exprimer son anxiété après la fermeture des marchés. C’est d’ailleurs bien souvent le weekend que les événements tragiques adviennent, lorsque l’opinion à la tête ailleurs…

Le mineur et CEO de Barefoot Mining Bob Burnett propose une explication similaire :

« Le bitcoin est à la fois un actif à risque et sans risque. A court terme, il sert de canari dans la mine de charbon face aux événements mondiaux. Voilà pourquoi il passe pour un actif vulnérable aux périodes d’incertitude. Mais l’histoire montre que ce phénomène est généralement de courte durée. Le bitcoin finit par remonter du fait de son caractère de réserve de valeur de long terme. »

Comment le Bitcoin pourrait-il ne pas être une valeur refuge en cas de guerre ? Ou bien en cas d’événement hyperinflationniste comme la fermeture du détroit d’Hormuz.

Le bitcoin est la seule chose qui existe en quantité absolument finie et pouvant être détenue en propre. Il suffit de mémoriser 12 mots.

Il est la valeur refuge ultime face aux chocs inflationnistes ainsi qu’aux affres de la guerre. Voyez les cartes de crédit des Ukrainiens qui ne fonctionnent plus à l’étranger. Seuls ceux qui avaient des bitcoins ont pu s’enfuir et éviter la conscription forcée…

Le Bitcoin n’est peut-être pas encore une valeur refuge, mais il a déjà effacé ses pertes, de retour au-dessus de 66 000 dollars au moment d’écrire ces lignes. Toujours les 100 000 dollars en ligne de mire.