Pourquoi le Bitcoin ?
Pourquoi le Bitcoin est-il condamné à valoir des millions ? Parce que nous entrons dans une ère hyperinflationniste.
Inflation et dettes
Pour la première fois depuis longtemps, les nations avancées ont fait l’amère expérience d’une inflation à deux chiffres.
En cause, la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales et l’embargo occidental contre la Russie, le premier fournisseur d’énergie au monde. Sans oublier la planche à billets qui permet de s’endetter pour essuyer les plats. Autant d’argent frais qui agit comme un effet cliquet sur les prix.
Traduction : « Ces 33 500 milliards de dette publique deviendront 50 000 milliards. Et ces 50 000 milliards deviendront 100 000 milliards. Mais vu que le PIB réel n’égalera pas cette augmentation exponentielle de la dette, la seule manière de payer les intérêts est de simuler cette productivité via l’expansion monétaire [dette] et l’inflation. Et donc, in fine, c’est vous qui payerez la facture ».
Mais qu’est-ce que la productivité au juste ? Il s’agit du rapport entre la production et les moyens nécessaires pour sa réalisation (humains, énergie, machines, matières premières, emprunts [capital], etc). La productivité est importante, car c’est elle qui permet aux salaires de suivre l’inéluctable inflation.
Le système de création monétaire par la dette assorti d’intérêt est un ponzi par définition. La dette DOIT augmenter pour que l’édifice tienne comptablement debout. Tout va bien tant que l’on peut augmenter la productivité aussi vite que la dette. Mais il faut alors de plus en plus de machines. Et qui dit machine, dit forcément énergie.
L’or noir, pilier de la civilisation
Le bitcoin est une couverture contre l’inflation qui émane de la raréfaction des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel).
La première et la plus évidente utilisation des combustibles fossiles tels que le pétrole est la fabrication d’essence et de diesel. Sans ces carburants, notre civilisation s’effondrerait en totalité.
Supprimez le pétrole et les villes cessent immédiatement d’être ravitaillées en denrées alimentaires. Plus de 600 000 camions sillonnent la France chaque jour. Et leur travail est équivalent à celui de 2,4 milliards d’humains…
Sans parler du fait que la plupart des habitants des pays développés ont besoin d’essence pour se rendre au travail. D’où la soudaine bienveillance en Europe pour le télétravail, soit dit en passant…
Sans les géants des mers qui brûlent entre 140 et 300 tonnes de fioul par jour, il n’y aurait plus de globalisation. Une décrue pétrolière s’accompagnera nécessairement d’une démondialisation et donc de ruptures d’approvisionnement inflationnistes.
Notre civilisation précaire a besoin d’essence, mais aussi de ciment, d’acier, de plastique et d’ammoniac. On fabrique chaque année 250 kg d’acier, 500 kg de ciment et 50 kg de plastique par terrien. Rien ne serait possible sans les combustibles fossiles.
Il faut de l’acier pour les projets de construction (barrages, lignes haute tension, éoliennes, machines, etc). Le plastique entre quant à lui dans la fabrication de quasiment tout. L’ammoniac permet de produire des engrais azotés sans lesquels nous ne pourrions pas nourrir huit milliards de personnes.
Les combustibles fossiles sont essentiels à notre civilisation. Or, nous commençons déjà à en manquer. Des prévisions sérieuses estiment que la production de pétrole sera divisée par deux d’ici à 2050…
Le PIC
L’avènement des machines énergivores a créé l’essentiel de la productivité. La force mécanique et thermique permise par les combustibles fossiles a considérablement augmenté les flux physiques par personne. Ces flux de pétrole, gaz, charbon, cuivre, fer, sable, lithium, cobalt, céréales, coton, électrons, informations, ont profondément modifié la vie humaine.
Malheureusement, la croissance de la productivité, qui a augmenté à un taux annuel moyen de près de 2,5 % entre 1950 et 2000, n’a augmenté que de 0,50 % en moyenne au cours des cinq dernières années.
La raison première de ce ralentissement est la difficulté grandissante à extraire toujours plus d’énergie que l’année précédente. La première des énergies est le pétrole dont le pic semble franchi. Si vous n’en avez jamais entendu parler, il s’agit du moment où la quantité de pétrole extraite atteint son maximum avant de diminuer irrémédiablement année après année.
Un pic est considéré passé au bout de cinq ans. Ce sera le cas pour le pétrole au niveau mondial le mois prochain. Dans l’ensemble, les découvertes de pétrole et de gaz sont à leur niveau le plus bas depuis 75 ans.
Et ce n’est pas un hasard si la croissance de la dette mondiale s’est envolée parallèlement à celle du prix du baril :
Ce n’est pas non plus un hasard si la crise de 2008 fut concomitante au pic de pétrole conventionnel (celui qui est peu cher à extraire). À l’époque, le prix du baril avait flirté avec les 150 dollars.
L’énergie étant de plus en plus chère à sortir de terre, nous atteindrons inéluctablement des pics de production hyperinflationnistes.
L’Énergie est le premier driver de l’inflation
Les États-Unis ont atteint leur pic de production de pétrole conventionnel en 1971. Jusqu’à ce que de nouvelles technologies de fracturation leur permettent d’exploiter le pétrole de roche mère. Ce « miracle du pétrole de schiste » a permis aux États-Unis de se sortir de la crise des subprimes en redevenant le premier producteur de pétrole mondial.
Toutefois, le répit semble être de courte durée. Ce pétrole n’est pas aussi abondant que le pétrole conventionnel. Surtout, son extraction coûte plus cher !
Techniquement, nous ne serons jamais à court de pétrole. Le problème est que les réserves restantes seront trop chères à exploiter. Les fruits des branches basses ont été cueillis pour ainsi dire.
Bien entendu, le pétrole n’est pas le seul combustible fossile. Il y a aussi le charbon et le gaz naturel. Mais eux aussi atteindront leur pic de production dans les décennies à venir.
Il faut bien réaliser que l’humanité a consommé plus de combustibles fossiles au cours des 30 dernières années qu’au cours de toute l’histoire précédente. À ce rythme, il est certain qu’il n’y en aura plus pour tout le monde d’ici à trente ans, voire bien avant.
Malheureusement, la demande mondiale d’énergie augmente sans relâche. De même que la dette. La fuite en avant de l’endettement est intimement liée au surenchérissement de l’extraction d’énergie qui plombe la productivité.
Il n’y a pas de miracle. Une création monétaire plus rapide que la production se traduit par de l’inflation. Mais personne ne s’endette par plaisir. C’est avant tout le symptôme d’un écueil physique. Tous les États, quelle que soit leur couleur politique, préfèrent la dette à la récession.
Les énergies renouvelables, vous dîtes ? Problème, nous ne pouvons pas utiliser les énergies renouvelables pour produire du ciment, de l’acier et de l’ammoniac. Pire, on ne peut pas construire des éoliennes et des panneaux solaires sans combustibles fossiles.
Du mirage vert au Bitcoin
Nous avons besoin de pétrole pour extraire les matériaux nécessaires à la création d’éoliennes et de panneaux solaires. Ce ne sont pas des vélos, mais des camions et des bateaux à moteur diésel qui transportent les matériaux depuis les mines vers les usines, puis les éoliennes et les panneaux solaires vers leur destination.
Certaines parties des panneaux solaires et des éoliennes sont littéralement fabriquées à partir de pétrole (plastique). Les pales d’éoliennes, c’est du pétrole. La plupart des véhicules électriques sont composés à 50 % de plastique. Une Tesla, c’est au moins trois barils de pétrole pour ses différentes pièces. Beaucoup plus si l’on compte l’énergie nécessaire à la fabrication de la batterie.
C’est la triste ironie des énergies « vertes ». Si nous cessons d’utiliser les combustibles fossiles, nous perdront aussi les parcs éoliens et solaires qu’il faut reconstruire tous les 20 à 30 ans.
De grandes quantités de métaux sont indispensables pour créer des ordinateurs, des panneaux solaires, des véhicules électriques et toutes sortes d’autres technologies. Europium, indium, manganèse, scandium, néodyme, terbium, et bien d’autres encore. L’un des métaux les plus importants pour la transition énergétique est le lithium. Celui-ci a la particularité d’être le moins dense des métaux (3 protons). Il stocke beaucoup d’énergie par rapport à sa masse. D’où son utilisation dans les batteries de voitures électriques.
Tout cela pour dire que les énergies renouvelables ne fournissent que 11 % de la consommation mondiale d’énergie (dont 3.3 % de solaire et d’éolien). Difficile à croire que nous réussirons à nous passer des 84 % d’énergie primaire venant des combustibles fossiles sans inflation.
Face aux limites physiques à la croissance, l’humain cherchera, comme toujours, à protéger sa petite fortune. Et nous n’avons pas parlé de la troisième guerre mondiale qui nous tend les bras… Le Bitcoin sera l’or du 21ᵉ siècle.
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