Paxful déliste Ethereum

L’exchange Paxful a délisté Ethereum. Ses 11.6 millions de clients, principalement africains, ne pourront plus acquérir d’ETH.

Maxi Paxful

L’Ethereum ne sera plus disponible à partir de ce jeudi 22 décembre. Le CEO de paxful, un exchange très populaire en Afrique et notamment au Nigeria, s’est expliqué dans une lettre adressée à ses clients.

« Voilà les raisons pour lesquelles je retire ETH de Paxful :

• ETH est passé du Proof-of-Work au Proof-of-Stake. Le PoW est l’innovation qui fait du bitcoin la seule monnaie honnête en existence. L’ETH est essentiellement devenu une monnaie fiat numérique.
• ETH n’est pas décentralisé. Il est contrôlé par un petit groupe de gens et, un jour, vous aurez besoin d’une permission pour l’utiliser.
• ETH avait de l’utilité dans certains cas […], mais son succès est surtout lié à la tokenization. Les tokens créés à partir d’Ethereum sont les scams qui ont permis de voler des milliards aux gens. Ces scams ont coûté cher au bitcoin en lui faisant prendre des années de retard. »

Le CEO de Paxful écrit plus loin que l’industrie est assiégée et qu’il est de « notre responsabilité de protéger nos utilisateurs encore plus qu’avant ». « Nous ne sommes pas parfaits, mais nous ferons toujours ce qui est juste, même si ce n’est pas populaire, même si cela nous coûte de l’argent. »

Ain’t nuthin wrong with it https://t.co/J9LHdz2Jjf

— Ray Youssef (@raypaxful) December 22, 2022

Ce message intervient après une autre lettre envoyée quelques jours auparavant et dans laquelle Ray Youssef invitait ses clients à retirer leurs bitcoins de son exchange :

« Ma seule responsabilité est de vous servir. C’est pourquoi je vous écris aujourd’hui pour vous demander de retirer vos bitcoins vers vos propres wallets. Vous ne devriez pas détenir votre épargne chez Paxful, mais seulement ce que vous désirez échanger.

Pourquoi ? Cela fait trop longtemps que nous faisons confiance à d’autres pour garder notre argent, mais comme nous l’avons vu en 2008 et plus récemment avec FTX, nous sommes à la merci de la morale de ces tiers de confiance. Le Bitcoin nous offre la chance d’avoir enfin le contrôle et nous devons la saisir. »

Clap de fin pour Ethereum ?

Le pastiche de bitcoin créé par Vitalik Buterin et quelques associés est sous le feu des critiques depuis son passage en Proof-of-Stake. L’une des critiques est qu’il est beaucoup plus facile de prendre le contrôle d’une monnaie en PoS.

Il suffit d’acheter assez d’ETH pour en prendre le contrôle pour toujours. Ce n’est pas le cas du bitcoin puisqu’il sera toujours possible d’acheter plus de machines pour contrer un éventuel attaquant. Par ailleurs, en cas d’échec, il est beaucoup plus simple de revendre des ETH que des machines de mining.

À vrai dire, Ethereum n’est pas décentralisé. Le fait que nous ayons des hard fork tous les quatre mois en est la preuve.

Pire encore, les gens qui dirigent Ethereum souhaitent clairement que les banques centrales s’en servent pour leurs CBDC. Voici ce que déclarait Joseph Lubin, co-fondateur d’Ethereum et fondateur de ConsenSys, lors du lancement du consortium du World Economic Forum sur les CBDC :

« Nous saluons les efforts du WEF pour ses recherches actives sur les monnaies numériques, y compris celles basées sur la blockchain. Elles assureront que les banques centrales puissent maintenir leur rôle de gardiens de l’économie. Le futur de la monnaie est numérique. Les banques centrales et le secteur public ont un rôle crucial à jouer pour que cet avenir soit durable, inclusif et positif pour la société. »

C’est un fait, l’Ethereum est en pôle position pour servir d’architecture aux CBDC. La banque de Norvège se base entièrement sur son code pour créer sa propre CBDC.

Nombre de développeurs ETH jurant défendre l’ethos de la décentralisation risquent d’être embauchés par les banques centrales. Ironique.

Enfin, n’oublions pas que ceux qui ont bloqué leurs ETH dans des nœuds de validation PoS ne peuvent pas les retirer. Le code pour ce faire n’a toujours pas été écrit… Sans parler du fait que plus de 75 % des transactions sont désormais OFAC compliant…