Où en est la « Réserve Stratégique de Bitcoin » ?
La création par Donald Trump d’un fonds souverain chapeauté par Howard Lutnick est de très bon augure pour la réserve de bitcoin.
Bitcoin souverain
Le président Donald Trump a signé lundi un décret autorisant la création du tout premier fonds souverain américain. Le bitcoin est remonté à près de 100 000 dollars suite à cette nouvelle.
Un fonds souverain est géré par un gouvernement et contient des actifs tels que de l’immobilier, des actions et des obligations. L’objectif est de générer des profits venant compléter les dépenses publiques.
La Norvège gère l’un des fonds souverains les plus importants au monde (1 700 milliards $) qui investit déjà dans le bitcoin. Cet investissement de 400 millions de dollars (+150 % en 2024) est toutefois indirect, via les actions de MicroStrategy.
À noter que la Norvège abonde son fonds souverain grâce à son large excédent commercial (exportations de gaz). A contrario, les États-Unis affichent un déficit commercial de plus de 1 500 milliards de dollars par an. Autrement dit, il y a de bonnes chances que Washington vende son or pour faire ses emplettes de bitcoins…
Si Donald Trump n’a pas spécifiquement indiqué que le bitcoin serait inclus dans le fonds, la sénatrice Cynthia Lummis a suscité l’enthousiasme en qualifiant l’annonce de « ₿ig deal » dans un post sur X.
La conférence de presse du « tsar crypto » David Sacks ce mercredi va également dans ce sens. Ce dernier a confirmé que le bitcoin pourrait être inclus dans un fonds souverain américain, mais que la décision revenait à Howard Lutnick.
Howard Lutnick est le Secrétaire au Commerce et le patron de la banque Cantor Fitzgerald. Sous sa houlette, il ne fait aucun doute que le fonds souverain comprendra des bitcoins. Voici ce que pense M. Lutnick du bitcoin :
Le plan Bitcoin de Howard Lutnick
Il faut avant tout savoir que Cantor Fitzgerald est le dépositaire du stablecoin Tether pour ses bons du Trésor US. En effet, Tether investit l’essentiel de ses réserves (140 milliards $) dans la dette publique américaine. Cantor Fitzgerald possède même 5 % de Tether.
Lors de la conférence Bitcoin 2024 à Nashville, Howard Lutnick a révélé que sa banque possédait « un paquet de bitcoins » (« a shedload of bitcoin »). L’équivalent de plusieurs centaines de millions de dollars qu’il compte bien faire passer à « plusieurs milliards de dollars ».
Mieux encore, le banquier avait annoncé son ambition de lancer une activité de prêts en échange de collatéraux en bitcoins. Plus de 2 milliards de dollars seront alloués dans un premier temps.
Voilà pourquoi la SEC, immédiatement après le départ de Gary Gensler, a supprimé la norme comptable « SAB 121 » qui visait à dissuader les banques de faire quoi que ce soit en lien avec le bitcoin.
Notre article complet sur le sujet : Les banques américaines peuvent enfin toucher au bitcoin.
En clair, les banques américaines peuvent dorénavant proposer directement des bitcoins à ceux qui ne voulaient pas passer par des plateformes à la réputation douteuse. Toutes les banques offriront bientôt des services de garde et de prêts garantis par des bitcoins.
Il est donc dans l’intérêt de Howard Lutnick que le gouvernement US achète 200 000 BTC par an. C’est en tout cas ce que propose la sénatrice Cynthia Lummis dans son projet de loi « Bitcoin Act ».
Effet domino
Il ne fait guère de doute que les États-Unis accumuleront très bientôt des bitcoins. Le monde entier s’en rend compte. À commencer par les États américains qui sont bien placés pour le savoir :
De nombreuses personnalités politiques de premier plan se sont récemment prononcées en faveur d’une réserve nationale de bitcoins. C’est le cas en Argentine, au Brésil, au Chili, en République tchèque, en Allemagne, à Hong Kong, au Japon, en Russie ainsi qu’en Suisse.
La République tchèque, où se trouvent des compagnies pionnières telles que Trezor et Braiins, a récemment fait sensation. Sa Banque centrale étudie la possibilité d’allouer jusqu’à 5 % de ses réserves de 140 milliards d’euros dans le bitcoin.
L’Inde revoit aussi sa position. « Plusieurs pays ont changé leur position à l’égard des cryptomonnaies […]. Dans cette optique, nous réexaminons notre propre position », a déclaré Ajay Seth, le secrétaire indien aux affaires économiques, lors d’une interview avec Reuters.
La banque centrale indienne reste toutefois hostile, de même que son homologue européenne. Lors de sa dernière conférence de presse, Christine Lagarde s’est dite convaincue qu’aucune banque centrale de la zone euro n’ajoutera le bitcoin à ses réserves.
Et alors que Christine Lagarde a de nouveau plaidé en faveur de la CBDC dans ses vœux de bonne année, Donald Trump l’a interdit par décret. Deux salles, deux ambiances… Une fois n’est pas coutume, l’Europe se tire une balle dans le pied à cause de biais idéologiques qui manquent cruellement de pragmatisme.
Au bout du bout, le monde entier s’alignera sur les États-Unis. Le bitcoin s’envolera tout droit vers les 200 000 euros lorsque les États-Unis passeront à l’action. Voire même 700 000 dollars si l’on en croit les dires de Larry Fink, le patron de BlackRock…
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