Monero (XMR) : la plus anonyme des cryptomonnaies confidentielles ?
Les cryptomonnaies comme Bitcoin équilibrent les objectifs de confidentialité et de transparence. Mais dans ces systèmes, il faut comprendre que toutes les transactions sont par essence publiques. Cela permet aux nœuds d’un réseau décentralisé de les valider. Avec Bitcoin et de nombreuses autres cryptomonnaies, certaines informations peuvent être liées à des identités. Chose que les créateurs de Monero voulaient « corriger » en proposant une cryptomonnaie totalement axée sur la confidentialité. Monero se veut sécurisé, privé et intraçable. Il semblerait néanmoins que cet anonymat soit une lame à double tranchant.
Monero, un altcoin axé sur la confidentialité
Monero est une cryptomonnaie confidentielle qui surpasse Bitcoin à bien des égards, notamment en termes d’anonymat, de sécurité et d’évolutivité. La cryptographie de sa blockchain garantit le fait que toutes les transactions restent introuvables. Monero est né d’un hard fork (c’est-à-dire une mise à niveau majeure) de Bytecoin (lancé en 2012). Il s’agit de l’une des premières cryptomonnaies axées sur la confidentialité qui utilisait le protocole Cryptonote. Mais celui-ci présentait plusieurs défauts importants.
Monero est entré dans la cryptoshère après l’annonce de ce fork par un utilisateur anonyme connu sous le pseudo « thankful for today ». Ce dernier avait proposé une série de modifications pour Bytecoin qui s’appelait initialement « BitMonero ». Après avoir passé la première étape du projet, il a changé le nom de la blockchain en Monero qui, depuis lors, a gagné en popularité. Monero est une cryptomonnaie qui vit pratiquement dans l’anonymat. Même la plupart des membres de son équipe de développement restent inconnus.
La confidentialité, plus qu’une option
Monero a été conçu pour offrir à ses utilisateurs le plus haut niveau de confidentialité. D’autres cryptomonnaies confidentielles ont émergé mais, affiche une nette différence avec Monero. Avec Dash (DASH) et Zcash (ZEC) par exemple, les utilisateurs ont la possibilité de choisir l’anonymat lors des transactions. Monero inclut cette fonctionnalité par défaut, rendant chaque transaction privée. Le réseau Monero masque les adresses d’envoi et de réception, ainsi que le montant de la transaction. Et ce, grâce à l’utilisation de trois technologies : les adresses furtives, les signatures Ring et RingCT.
Monero est devenue l’une des cryptomonnaies les plus privées de l’industrie. Les transactions Monero ne peuvent pas être suivies. Néanmoins, les utilisateurs peuvent, s’ils le souhaitent, partager leurs clés de visualisation pour rendre le compte auditable. Le fait que Monero puisse être auditable, lui donne des garanties légales. C’est à ce niveau en effet que la cryptomonnaie ressent ses limites. Si l’anonymat se révèle être un véritable atout, il y a le revers de la médaille. Monero est devenu un actif de choix pour la finance illicite.
Un anonymat mal perçu
Les pièces de confidentialité, et principalement celles du projet Monero, sont devenues populaires pour les paiements de ransomwares, les transactions criminelles sur le Dark Web et le blanchiment d’argent. L’anonymat des cryptomonnaies inquiète les autorités, la confidentialité compliquant leurs investigations.
Au-delà, de plus en plus de plateformes d’échanges refusent de prendre en charge Monero. Les plateformes évoquent les exigences réglementaires croissantes auxquelles elles sont confrontées. Elles veulent éviter les potentiels bras de fer avec les régulateurs. D’ailleurs, les pièces de confidentialité ont été interdites dans certains pays comme le Japon ou la Corée du Sud.
Conclusion
Monero est une cryptomonnaie alternative au Bitcoin avec des caractéristiques uniques en matière de confidentialité. Il attire particulièrement ceux qui souhaitent garder leurs transactions anonymes. À cet égard, le projet surpasse certainement Bitcoin. Malgré les menaces des régulateurs et l’utilisation massive de Monero dans le Dark Web, la cryptomonnaie ne cesse de gagner en popularité. En mai 2021 par exemple, le prix de Monero a fait un bond de 30%. Cela suppose un penchant non négligeable pour la confidentialité. Tous s’attendent toutefois à ce que les régulateurs continuent de faire des pièces de confidentialité des boucs émissaires. Leur acceptation et leur liquidité en pâtiront certainement.
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