Michael Saylor n'en veut pas à la monnaie fiat

Michael Saylor prend régulièrement le micro pour expliquer sa vision du bitcoin sous un nouvel angle. Ses deux dernières prises de parole n’ont pas déçu.

Bitcoin is Capital

Le CEO de Microstrategy a répondu aux questions de Niko Jilch à propos du concept de « capital ». Michael Saylor a répété qu’il est folie pour un individu, une nation ou une entreprise de garder ses réserves en monnaie fiat.

De nouveau, M. Saylor a réitéré que qu’il ne rejette pas pour autant le système fiat. « Les banques ne sont pas mauvaises en soi, la monnaie fiat n’est pas mauvaise en soi », a-t-il lancé. Voilà qui donnera du grain à moudre aux économistes d’obédience autrichienne qui voient dans le bitcoin la réalisation de la prophétie. Cette dernière avance qu’une économie fonctionne bien mieux avec une masse monétaire absolument fixe.

Voici pour les non-anglophones la traduction de quelques déclarations comme toujours entremêlées de physique et d’images parlantes.

Ici sa distinction entre capital et monnaie :

« On parle du bitcoin comme d’une monnaie numérique, mais dans le monde moderne, la monnaie se décompose en deux types de monnaie. Les monnaies à haute fréquence et les monnaies à basse fréquence. Une forme de monnaie est le moyen d’échange, comme l’euro, le peso ou le dollar. Une autre forme est la réserve de valeur. La partie de l’argent que vous avez l’intention de conserver pendant plus de quelques années est la réserve de valeur. C’est votre capital. Il y a le capital et la monnaie d’échange.

Si vous êtes en Argentine et que vous voulez acheter une glace, le prix sera en pésos. Vous devez avoir la monnaie locale, des pésos, c’est-à-dire l’argent à haute fréquence. Et vous allez probablement la conserver pendant une courte période parce qu’elle est en train de fondre. Vous allez l’échanger contre un cornet de glace qui fond lui aussi. Vous allez ensuite consommer la glace très rapidement, avant qu’elle fonde. C’est un exemple d’échange d’un actif que vous ne pouvez pas conserver durant une courte période contre un autre actif, qui a également une courte durée de vie.

La demi-vie du péso est courte. La demi-vie de la crème glacée est encore plus courte. Si vous mangez suffisamment de crème glacée, votre corps la transformera en graisse, qui est une énergie organique, dont la durée de vie est longue (trop longue, haha). Ainsi, lorsque vous pensez à l’argent, si vous êtes en Argentine, vous avez besoin d’un argent ayant une courte demi-vie pour acheter un cornet de glace. Si vous devez garder de l’argent pendant trois mois, vous devriez probablement échanger vos pésos contre du tether (stablecoin) ou des dollars, qui est une monnaie à demi-vie moyenne.

La demi-vie du dollar est d’environ 10 ans dans le meilleur des cas. Si votre horizon temporel est de 10 ans, vous vous dites peut-être que le dollar est une bonne monnaie. Mais si vous êtes vraiment intelligent, ou si vous planifiez pour une institution, une entreprise ou vos enfants, alors vous optez pour une monnaie ayant une longue demi-vie. Vous optez pour le bitcoin dont la demi-vie est infinie. C’est de l’argent immortel contre de l’argent qui dure 10 ans. Ce qui fait du bitcoin un capital parfait, par opposition à un capital imparfait, c’est la limite absolue de 21 millions. »

Alors ? Bitcoin, moyen d’échange ou réserve de valeur ?…

Exploring capital vs. currency, #Bitcoin as the ideal capital asset, and revitalizing our corporations and capital markets with @NikoJilch.pic.twitter.com/sctTdXUs6I

— Michael Saylor⚡️ (@saylor) June 19, 2024

8 millions $…

Michael Saylor s’est ensuite attaché à expliquer pourquoi le bitcoin, pour des raisons de règlementations gouvernementales, ne peut pas se substituer à la monnaie fiat :

« Le fait de désigner un actif comme ayant cours légal lui confère un avantage fiscal considérable dans les échanges. Les États-Unis désignent le dollar comme monnaie légale. Je peux l’échanger un million de fois par mois sans avoir à payer d’impôts, ce qui simplifie ma comptabilité et rend mes transactions peu chères. Les États-Unis ont désigné l’or, le S&P 500, votre immeuble, votre bitcoin et votre Picasso comme une forme de propriété. Cela signifie qu’à chaque fois qu’ils sont échangés, ils génèrent une plus-value. C’est ce qui permet à tous les comptables de rester en activité. Si quelque chose est désigné comme ayant cours légal, vous allez l’échanger à haute fréquence. S’il s’agit d’un bien, il sera échangé à basse fréquence.

Les banques ne sont pas mauvaises en soi et la monnaie fiduciaire n’est pas mauvaise en soi. Que ce soit mauvais ou non n’a pas d’importance, c’est une question qui n’est pas de notre ressort [« above our pay grade »]. Nous ne décidons pas si le gouvernement chinois ou le gouvernement américain peuvent émettre de la monnaie fiat. Nous ne décidons pas s’ils lui donnent cours légal. C’est une décision gouvernementale. Ce que vous pouvez décider, c’est la manière dont vous répartissez votre portefeuille. »

Une autre prise de parole fut remarquée ces derniers jours à l’occasion de la conférence Bitcoin de Prague. L’une des 21 règles du Bitcoin fut : « Ne soyez pas contre le système fiat, mais pour le Bitcoin ».

21 Rules of #Bitcoin pic.twitter.com/lhKPqtPOmc

— Michael Saylor⚡️ (@saylor) June 18, 2024

Voici quelques perspectives pour ceux qui sont là pour le NGU :

« Je suis heureux qu’il reste encore à convaincre 1 %, puis 2 %, 4 %, 8 % et 16 % des gens que le bitcoin est le meilleur capital. Lorsque 16 % des entreprises seront d’accord avec nous, le bitcoin n’augmentera plus de 50 % par an, mais de 20 % par an. Ce ne sera plus une classe d’actifs de 1 000 milliards de dollars, mais de 50 000 milliards de dollars. Cela dit, ce sera toujours mieux que de prêter son argent au S&P 500 à 11 %. Le Bitcoin est une révolution pour le capital. Chacun le comprendra à son rythme. Qui sera le prochain à le comprendre ? Les Émirats arabes unis, le Brésil ? On ne peut pas le savoir. Mais plus tôt on le comprend et plus grand sera l’avantage économique. »

« Je l’ai acheté à 9 500, je l’achèterai à 95 000 $ et je l’achèterai encore à 950 000 $. Lorsqu’il sera à 950 000 $, il se trouvera évidemment une vedette de télévision pour dire : « Il semble un peu sur-acheté en ce moment, nous pensons qu’il va se retomber sur 700 000 $… Et ils rateront leur coup et le bitcoin s’envolera à 8 millions de dollars. »

Vous avez bien lu. Huit millions de dollars pour un seul bitcoin. Hodl ! Pour aller plus loin, ne manquez pas notre article : Bitcoin vs Fiat.