MakerDAO, l’histoire d'une des premières Organisation Autonome Décentralisée
Dans un contexte de défiance face aux exchanges décentralisés, l’histoire de MakerDAO peut nous inspirer. Celle qui est aujourd’hui la première plateforme de DeFi aura notamment démocratisé le concept DAO (Decentralized Autonomous Organization). MakerDAO défend une certaine vision de la blockchain et des cryptomonnaies, avec la décentralisation au cœur de sa doctrine. Un principe salutaire face aux dérives des acteurs centralisés ?
Qu’est-ce qu’une DAO ?
Une DAO est organisation décentralisée qui utilise les smarts contracts pour sa gestion. Elle offre aux utilisateurs une plus grande sécurité et une plus grande flexibilité que les services financiers traditionnels. En particulier, une DAO permet aux utilisateurs de prêter et d’emprunter des actifs numériques à des taux d’intérêt variables : c’est ce qu’on appelle la DeFi (pour « finance décentralisée »). En général, une DAO va aussi fournir des DApps (applications décentralisées). Pour résumer, une DAO répond aux caractéristiques suivantes :
- Se donne une mission ;
- Rassemble une communauté ;
- Se dote d’une trésorerie et d’un modèle économique ;
- Crée un mécanisme de gouvernance ;
- Distribue la propriété.
En d’autres termes, une DAO peut se voir comme une sorte d’association, mais qui utilise la blockchain et les cryptomonnaies comme un moyen de gouvernance. Cette interface technologique est censée garantir plus de pérennité et de sécurité à l’entité. Concrètement, ils pourraient y avoir des DAO de toutes sortes. Pour autant, lorsque l’on parle de DAO aujourd’hui, cela désigne surtout les communautés liées à la DeFi et les cryptos en général. « The code is law » pourrait être leur devise.
MakerDAO, un des premiers acteurs de la DeFi et de la décentralisation
MakerDAO fait figure d’une des DAO les plus anciennes et des plus réussies. Développé en 2015, MakerDAO est l’un des premiers projets à véritablement utiliser la technologie blockchain pour créer une plateforme décentralisée. Pionniers, précurseurs, aventuriers : autant de qualificatifs qui conviennent aux développeurs de MakerDAO. En effet, si la finance décentralisée est relativement (re)connue aujourd’hui, en 2015, c’était loin d’être le cas. C’était une idée toute nouvelle que beaucoup jugeaient même impossible à réaliser. Et pourtant, ils l’ont fait.
C’est notamment sous l’égide de Rune Christensen que la première forme de DAO s’est construite. Passionné par la technologie et la finance, Rune est aussi doté d’un certain flair. Il commence à investir très tôt dans le bitcoin, presque dès sa création. Mais ce que Christensen préfère avec le bitcoin, c’est sa technologie, et surtout, son potentiel. Alors qu’il est tout juste étudiant à l’Université de Copenhague, il passe des heures, le soir, à décortiquer des documents techniques à propos des cryptomonnaies. Rapidement, il lui vient une obsession : créer quelque chose de nouveau et d’encore plus innovant que bitcoin et la cryptomonnaie. Il veut se servir du bitcoin comme base de départ d’un projet de finance sans tiers de confiance.
C’est dans ce contexte que Rune lance MakerDAO en 2015, avec une mission simple : créer des solutions financières, décentralisées, ouvertes et accessibles à tous. Ainsi, la DeFI devient rapidement incontournable des cryptos. Aujourd’hui, les principales innovations en sont issues, toujours à l’avant-garde de l’écosystème. MakerDAO est désormais la plus grande plateforme dans ce secteur.
À l’origine du premier vrai stablecoin décentralisé
La grande innovation de Maker DAO est sans nul doute le DAI. Cette crypto stable a été la première en son genre à être entièrement décentralisée. Au contraire de l’USDT ou en encore du BUSD qui sont des stablecoins garantis par des entreprises très centralisées. En outre, le DAI permet à MakerDAO de maintenir sa stabilité. En effet, Les utilisateurs de MakerDAO peuvent emprunter et prêter des actifs numériques en utilisant le DAI comme garantie. À l’origine du DAI, il y a notamment Nikolai Mushegian, aujourd’hui décédé. Le jeune développeur aura également beaucoup contribué au protocole.
En raison de la nature décentralisée de MakerDAO, aucune entité extérieure n’a de pouvoir sur la plateforme. Cela signifie que ce système automatisé est à l’abri de conflit d’intérêts pouvant nuire aux utilisateurs (FTX vous dit peut-être quelque chose). En outre, la blockchain Ethereum sur laquelle MakerDAO est construit permet aux utilisateurs d’accéder à des services financiers décentralisés uniques. Les fondateurs de la DAO restent ainsi toujours autant engagés en faveur de la décentralisation, allant jusqu’à proposer de dissoudre la fondation à l’origine du projet, jugée encore trop « centralisée ». Mais cette approche radicale est peut-être le remède qu’il faut. Car dans un contexte défiance vis-à-vis des gros exchanges, un juste retour aux sources est sans doute bénéfique.
MakerDAO invente une nouvelle forme de gouvernance
Depuis 2015, la plateforme a servi de modèle pour de nombreux autres projets DAO qui sont apparus ces dernières années. Aujourd’hui, MakerDAO continue de se développer et d’améliorer ses services pour les utilisateurs. La plateforme a récemment lancé une nouvelle version appelée Maker 2.0, qui comprend des fonctionnalités supplémentaires telles que des options de prêt et de dépôt plus flexibles, une liquidité plus élevée et des taux d’intérêt plus compétitifs.
Chaque DAO est susceptible de paramétrer différemment ses règles. En outre les DAO peuvent être utilisés pour automatiser les processus commerciaux complexes tels que les contrats, les transactions et les relations clients. Cela peut permettre aux entreprises de réduire leurs coûts et de gagner en efficacité. En utilisant habilement les smart contracts, une nouvelle façon de pratiquer le commerce est possible.
On pourrait également imaginer une gouvernance franchement politique via ces outils décentralisés. Des votes on-chain seraient alors envisageables afin de balayer les doutes récurrents autour des soupçons de fraudes. Enfin, les DAO pourraient aussi avoir un rôle à jouer dans la potentielle tokenisation de l’économie. Pour le PDG de BlackRock, il s’agit du futur de l’économie mondiale.
Conclusion
Au fil des années, MakerDAO est devenu le modèle de DAO le plus populaire et le plus utilisé. MakerDAO offre un bel aperçu des solutions financières que la blockchain rend possible. Qui sait ? peut-être que dans quelques années, les DAO seront monnaie courante et que l’on se souviendra des quelques pionniers qui ont jeté les bases de ce nouveau système de gouvernance.
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