L’OPEP+ relance sa production : Le prix du pétrole chute brutalement !

Les marchés pétroliers viennent d’être pris de court. Alors que les traders s’attendaient à un report de l’augmentation de la production de pétrole par l’OPEP+, le cartel a finalement confirmé qu’il remettrait sur le marché 2,2 millions de barils par jour à partir d’avril. Une décision qui a immédiatement provoqué une réaction brutale des prix : le baril de Brent est tombé à 70,60 dollars, soit son plus bas niveau en cinq mois. Ce choix stratégique, qui intervient après plusieurs reports successifs, modifie profondément l’équilibre de l’offre et de la demande dans un contexte déjà marqué par des incertitudes économiques.

Un revirement inattendu de l’OPEP+ qui bouscule les anticipations

L’annonce a pris tout le monde de court. Jusqu’à présent, l’Arabie saoudite et les autres membres influents de l’OPEP+ avaient retardé à plusieurs reprises l’augmentation de leur production, dans l’objectif de maintenir les prix à un niveau soutenu. Pourtant, contre toute attente, l’organisation a confirmé ce lundi qu’elle évoluerait avec la « remise progressive et flexible » de 2,2 millions de barils par jour sur une période de 18 mois. Ce revirement stratégique marque une rupture nette avec les prévisions du marché.

Le choc a été immédiat. Les prix du pétrole, déjà fragilisés par les incertitudes économiques mondiales, ont plongé de 3 % en deux jours. Ainsi, le Brent, référence internationale, est tombé à 70,60 dollars le baril, soit une baisse de plus de 10 % depuis son pic de janvier à 82 dollars. Cette baisse rapide reflète la panique des traders, qui redoutent une surabondance de l’offre face à une demande incertaine. « Deux choses frappent le marché simultanément : les tarifs douaniers de Trump et la reprise de la production de l’OPEP+. Ce n’est pas surprenant que cela crée un signal de vente pour les investisseurs », explique Kevin Book, analyste chez ClearView Energy Partners.

Une décision aux implications stratégiques majeures

L’impact de cette décision va au-delà d’une simple correction des prix. Avec cette relance de la production, l’OPEP+ amorce une réorganisation de sa stratégie à long terme. Jusqu’à présent, les coupes décidées par le cartel maintenaient environ 6 millions de barils par jour hors du marché, ce qui représentait près de 6 % de l’offre mondiale. L’Arabie saoudite, à elle seule, avait réduit sa production de 2 millions de barils quotidiens au cours des deux dernières années, ce qui porte l’essentiel du poids des réductions.

Cette initiative pourrait également raviver les tensions entre l’OPEP+ et les États-Unis. Déjà en 2022, Washington avait tenté, sans succès, de convaincre Riyad d’augmenter sa production afin d’alléger la pression inflationniste sur l’économie américaine. L’échec de ces négociations avait marqué un tournant dans les relations entre les deux alliés, et cette nouvelle décision pourrait prolonger la période de tensions diplomatiques.

Au-delà des rapports de force géopolitiques, une question demeure : l’OPEP+ pourra-t-elle maintenir cette augmentation sans provoquer un effondrement des prix ? Selon Amrita Sen, analyste chez Energy Aspects, l’offre supplémentaire devrait pouvoir être absorbée par le marché à court terme. Toutefois, elle prévient : « le risque d’un excédent de production pourrait émerger en fin d’année, si la croissance de la demande ralentit davantage que prévu ». Si tel est le cas, le cartel pourrait être contraint de revoir sa stratégie, au risque d’alimenter une volatilité accrue du marché pétrolier.