Loin de la spéculation, le bitcoin est une quête de liberté individuelle
Il n’est un secret pour personne que l’adoption massive du bitcoin et de cryptos en général est avant tout favorisée par la montée de leurs cours. Bien qu’elle soit également accélérée par le fait que les frais de transferts de fonds en cryptomonnaies sont moins élevés que ceux de services traditionnels tels que Western Union ou Paypal, la première hypothèse reste, tout de même, vraie. Cependant, au-delà du débat spéculatif sur le cours du bitcoin qui semble bien exciter de nombreux utilisateurs dans la communauté, la crypto poursuit un tout autre objectif. Dans l’esprit de son inventeur, le bitcoin a été créé pour servir d’alternative au système financier traditionnel centralisé. Ainsi, loin de la spéculation financière qui s’impose à lui par la force de l’économie de marché, le bitcoin poursuit, tout d’abord, un combat pour la démocratie et la liberté financière. Pour ceux qui l’ignoreraient, voici pourquoi.
Aux origines de monnaies crypto
Parler des origines des cryptomonnaies et de bitcoin ramène obligatoirement à parler des origines de la monnaie elle-même dans toutes ses formes. Vous êtes certainement sans ignorer que dans l’ancien temps, les échanges ne s’effectuaient que par bien de troc. C’est-à-dire que nos ancêtres s’échangeaient des biens contre d’autres. Ceci posait le problème de la valeur subjective d’un objet. Alors qu’une chèvre pouvait s’échanger contre un sac de riz sur un marché, ce même sac de riz pouvait s’échanger contre une seule poule dans le même marché. La valeur de biens était donc subjective et ne dépendait que des négociateurs.
Histoire résumée de la monnaie basée sur l’étalon-or
Comme susdit, le troc posait un vrai problème de la valeur objective de biens. Dans le but de pallier ce problème afin de faciliter les échanges, on est passé à l’or. En effet, l’or est rare, durable, fongible (c’est-a-dire interchangeable), et facilement identifiable par sa couleur, sa densité, sa ductilité et ses propriétés acoustiques. Ces caractéristiques ont suffi pour en faire un étalon monétaire.
Cependant, l’or est lourd. Il était donc compliqué de se balader avec une certaine quantité. C’est là que vint l’idée des coffres-forts (certains les considèrent comme les ancêtres de banques). En pratique, lorsqu’une personne déposait de l’or, celui que l’on peut appeler banquier de l’époque lui remettait un papier, un « bon » qui représentait la valeur de l’or déposé et qui pouvait lui servir sur le marché. C’est l’idée primitive des billets de banques.
Les prémices de la débâcle du système financier
Dans l’histoire récente, nous savons que jusqu’au début du second conflit mondial, toutes les monnaies étaient indexées sur de l’or. C’est le « fameux étalon-or ». En théorie, on pouvait échanger toute la masse monétaire contre de l’or.
Toutefois, avec la domination américaine, sans pour autant rentrer dans les détails, les accords de Bretton Woods en 1944 ont établi le Gold Exchange Standard dans le but d’assurer la stabilité du taux de change. Il a été convenu, à la même occasion, que seul le dollar américain serait convertible en or.
Quelques années plus tard, le 15 août 1971, le président Richard Nixon change complètement la donne du système monétaire international en mettant fin à la convertibilité du dollar en or. En annonçant cela, le président américain supprimait la garantie qu’avaient les banques centrales d’autres pays à obtenir la conversion en or des dollars qu’elles possédaient au taux fixe de 35 dollars l’once d’or comme convenu à l’époque. Ce fut le début de la malédiction financière actuelle.
Le bitcoin, une alternative aux systèmes bancaires centralisés
Il sied de rappeler que le système bancaire traditionnel repose essentiellement sur de la dette. De nos jours, le crédit bancaire reste le mécanisme principal de la création monétaire. En effet, la monnaie est créée lorsqu’une banque accorde un crédit à un client. Et depuis que la monnaie n’est plus indexée sur l’or, elle ne vaut que la confiance que nous lui accordons ainsi qu’à nos gouvernements.
Le danger ici est que les banques centrales peuvent tout se permettre. Ils peuvent se mettre à « faire tourner une planche à billet », ce qui est souvent le cas lorsque nos États se retrouvent en déficit budgétaire. Pour assurer le fonctionnement des institutions, les banques centrales s’autorisent parfois à imprimer, sans limites, une masse monétaire. Ce qui conduit souvent à l’inflation voir à l’hyper inflation. Voilà pourquoi les monnaies crypto comme le bitcoin nous incitent à reconsidérer le rôle que doit jouer la monnaie sur le marché mondial dans l’intérêt de tous.
Qu’est-ce que le bitcoin?
En très peu de mots, le bitcoin est une monnaie numérique basée sur un algorithme cryptographique et qui permet d’effectuer des paiements en toute sécurité, de partout et à tout moment. Contrairement à la monnaie fiduciaire (monnaie de banque), le bitcoin est décentralisé. C’est-à-dire qu’il n’est contrôlé par aucune banque centrale qui puisse décider de tout sur lui.
La part innovatrice qu’apporte le bitcoin dans le système de la finance, est qu’il repose sur un logiciel open source et décentralisé. C’est l’ensemble des participants qui prend en charge la sécurité et l’émission de la monnaie. L’activité d’émission de nouveaux bitcoins est appelée minage. Contrairement aux monnaies comme le dollar ou l’euro, le nombre de bitcoins est limité. Il n’existera que 21 millions de bitcoins et pas plus. Un véritable garde-fou contre l’inflation.
C’est une monnaie exclusivement numérique. Le bitcoin est basé sur une vraie révolution numérique qui permet de s’échanger de la valeur à moindre coût tout en résolvant le problème de la double dépense grâce à la technologie de la blockchain.
En effet, lorsqu’un utilisateur A veut transférer 0.6 bitcoin à un utilisateur B, il suffit à A de signer avec sa clé privée un message spécifique mentionnant l’adresse publique de B, et d’envoyer ce message sur le réseau Bitcoin. En quelques clics, tous les deux seront avertis de la transaction. Ainsi le compte de B sera crédité de 0.6 bitcoin soustraits du compte de A. Sans intermédiaire de confiance et sans interférence d’aucune partie tierce.
Le bitcoin c’est avant tout une conquête de liberté individuelle
De nombreuses personnes semblent avoir oublié l’objectif originel du bitcoin. Bien qu’apparu en octobre 2008, il serait le fruit de plus de 30 ans de travail. Dans la communauté, il est de croyance que le bitcoin dérive de l’idéologie de CypherPunks. Il s’agit d’un groupe de geeks et fervents défenseurs de l’anonymat et la liberté. Le célèbre anonyme Satoshi Nakamoto est celui qui est parvenu à mettre sur pied cette monnaie numérique idéale après moultes tentatives de passionnées de la cryptographie tels que Hal Finney.
Affranchis du modèle des banques centrales, le bitcoin s’appuie sur une véritable démocratie et une transparence. On dit qu’il est distribué et décentralisé. En effet, les règles qui dictent l’émission de nouveaux bitcoins sont codées dans un logiciel et sont connues de tous. Elles ne peuvent être changées que si la majorité des participants sont d’accord. Contrairement aux règles de nos banques centrales très souvent mal connues.
Le bitcoin résiste à la censure et aux sanctions
Le Bitcoin est résistant à la censure. C’est-à-dire qu’aucune autorité ne peut ni le contrôler moins encore l’arrêter. Même pour les régimes les plus autoritaires, le bitcoin peut servir à la fois de moyen de lutter contre les sanctions économiques et de soutenir tous ceux qui se battent pour des valeurs auxquelles vous croyez et qui sont exclus du circuit bancaire. La campagne de récolte de dons en cryptomonnaies pour soutenir le lanceur d’alerte Julian Assange et la récente collecte de dons pour soutenir les Ukrainiens qui subissent les conséquences dévastatrices de l’opération militaire russe sont des exemples parlants qui démontrent la puissance du bitcoin et de cryptos en général d’être inarrêtable et incensurable.
En somme, le bitcoin est une monnaie numérique idéale créée pour favoriser l’anonymat et la liberté. De nombreuses personnes considèrent que les banques centrales portent atteinte aux libertés individuelles. La monnaie fiduciaire elle-même ne tire sa valeur que sur caractère légal et obligatoire que lui donnent les États, notamment pour le paiement des taxes et des impôts. Sinon, elle ne repose sur rien. Par contre, le bitcoin étant libre, sa valeur croît en fonction de la confiance collective que lui accordons et de l’intérêt qu’il suscite. Loin de toute spéculation, le cours du bitcoin fluctue en fonction de son potentiel à servir en tant que moyen de paiement ainsi qu’à sa crédibilité en tant que réserve de valeur. La défaillance du système financier traditionnel favorise-t-elle l’hyperbitcoinisation?
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Internationaliste de formation et militant écolo, j’entre dans l’univers crypto car attiré par son côté intriguant et fascinant. Depuis fin 2020, je m’y investis chaque jour parce que je reste convaincu que les cryptomonnaies et sa technologie blockchain représentent une alternative monétaire du future et une technologie indispensable dans ce monde menacé des multiples crises.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.